Épigraphe

« Si nous pouvions savoir oĂč nous sommes et vers quoi nous tendons, nous pouvions mieux choisir ce que nous devons faire et comment le faire Â»

      Abraham LINCOLN

DĂ©dicace

À nos trĂšs chers parents Osfall OSUNGA FALAO et Pauline BOSONGO WINDO, qui peuvent ĂȘtre fiers et trouver ici, le rĂ©sultat des longues annĂ©es de sacrifices et de privations pour nous permettre Ă  avancer dans la vie. Que le Dieu fasse en sorte que ce travail soit son fruit ; merci pour les valeurs nobles, l’éducation et le soutien permanent venu de vous.

AVANT-PROPOS

Au moment oĂč nous nous apprĂȘtons Ă  livrer Ă  l’opinion les rĂ©sultats de nos recherches, qu’il nous soit permis de remercier tous ceux qui, de loin tout comme de prĂšs, nous ont apportĂ© leur soutien, contributions, pour la matĂ©rialisation de cette Ɠuvre scientifique.

Cependant nous ne saurons nous taire, devant cette gĂ©nĂ©rositĂ©, une particuliĂšre attention dont nous n’avions cessĂ© de bĂ©nĂ©ficier.

De prime Ă  bord, nos remerciements au Professeur  Pierre TSHINANGA NGELU qui, nonobstant ses multiples occupations, a bien voulu Ă©dulcorer cette Ɠuvre afin d’en donner sa saveur d’essence.

Que nos sentiments de gratitude et de reconnaissance parviennent au Professeur Doyen PhilĂ©mon MUAMBA MUMBUNDA, aux autoritĂ©s acadĂ©miques, aux professeurs ainsi qu’à tous leurs proches collaborateurs.

A mes frĂšres Johnston, Simplis et Gentil OSUNGA. Que cette Ɠuvre voussures verse d’exemple pour votre rĂ©ussite personnelle. Sachez que rien ne s’accouche sans douleur, et que le succĂšs c’est la somme des efforts rĂ©pĂ©tĂ©s. Une fois de plus, nous aimerions vous demander de trouver dans ce travail, l’expression de nos efforts pour arriver Ă  vous donner un bon exemple de rĂ©ussite intellectuelle et sociale. Bon vent et longue vie Ă  vous.

Aux amis ; Doudou KABEYA, Pascal MUGASA, GrĂące KAMBILU, Hadi IZANSONE, Gloria TUMSIFU, Monica NDAYA, Yang CIAMBA, BĂ©nie  NGONGO, GaĂ«l MUNANDI. Qu’ils trouvent l’expression de notre reconnaissance.

Les mots nous manquent pour exprimer la profondeur reconnaissance à notre tendre famille dont l’amour, la patience et le sacrifice s’inscrivent à chaque page de ce document.

Esther OHULU OSUNGA

LISTE DE SIGLES, ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

  1. AGCD                   : Agence gĂ©nĂ©rale de coopĂ©ration et dĂ©veloppement
  2. APD                      : Aide publique au dĂ©veloppement
  3. BM                        : Banque mondiale
  4. CDE                      : Centre pour le dĂ©veloppement de l’entreprise
  5. CTB                       : CoopĂ©ration technique belge
  6. FBD                       : Fonds bilatĂ©ral de dĂ©veloppement
  7. FOMETRO           : Fonds mĂ©dial tropical
  8. IT                          : Incentive tranche
  9. MONUSCO         : Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en  
  10. NTIC                     : Nouvelles technologies de l’information et de la communication
  11. NU                         : Nations unies
  12. OCD                      : Office de coopĂ©ration de dĂ©veloppement
  13. OCDE                   : Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement
  14. OHADA                : Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires
  15. OIT                       : Organisation internationale du travail
  16. ONG                      : Organisation non gouvernementale
  17. ONU                     : Organisation des nations unies
  18.  PIB                       : Produit intĂ©rieur brut
  19.  PIC                       : Programme indicatif de coopĂ©ration
  20. PPM                       : Plan de passation de marchĂ©
  21. PUND                   : Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement
  22. RDC                     : RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo
  23. TVA                      : Taxe Ă  la valeur ajoutĂ©e

INTRODUCTION

Plus d’un demi-siĂšcle aprĂšs les Ă©crivains de la NĂ©gritude, le regard du maĂźtre hante l’imaginaire de beaucoup d’indigĂšnes. AprĂšs le grand rire NĂšgre qui Ă©clate dans un lyrisme violent Ă  travers le cri de rĂ©volte de CĂ©saire se rĂ©clamant, comme on l’a vu dans Discours sur le colonialisme, « de la dĂ©mence prĂ©coce et de la folie flambante du cannibalisme tenace Â» ; aprĂšs la colĂšre et l’ironie mordante de Fanon sur le mythe de l’IrrationalitĂ© du NĂšgre, il n’est pas nĂ©cessaire de reprendre les combats d’hier en vue de rĂ©habiliter les valeurs maudites. Mais parce qu’il est ici question de dĂ©finir l’espace mental oĂč la science peut faire son apparition en Afrique noire, il est utile de rappeler l’archaĂŻsme des cadres de pensĂ©e qui, comme au XIXĂšme siĂšcle, continuent Ă  situer les sociĂ©tĂ©s africaines «  au seuil de l’histoire universelle[1] Â».

Eu Ă©gard en ce qui prĂ©cĂšde, les chercheurs sont invitĂ©s Ă  faire leur examen critique et Ă  se renouveler en profondeur sous la pression des forces du marchĂ©. Telle est l’option fondamentale qui sous-tend l’Initiative pour le millĂ©naire dans le domaine de la science (IMS). Avec l’expansion du libĂ©ralisme sauvage dans les pays africains, on ne peut ignorer le poids des modĂšles d’une Ă©conomie soumise Ă  la dictature de l’immĂ©diat. Dans cette perspective, des questions prĂ©alables sont inĂ©vitables : dans le partenariat Ă  rĂ©tablir, qui va accepter la coopĂ©ration au dĂ©veloppement rĂ©el en Afrique ? Pour quelles raisons et en fonction de quels buts? En outre, quels sont les motifs qui sont Ă  l’origine des dĂ©cisions Ă  prendre dans les relations Ă  promouvoir au sein des Etats africains ? L’accent doit Ă©galement porter sur les africains eux-mĂȘmes. Nous ne reviendrons pas ici sur les rĂ©seaux scientifiques dans lesquels ils peuvent s’insĂ©rer. Il faut examiner la nature de la sociĂ©tĂ© des savoirs que l’on veut construire en posant la question fondamentale : quels savoirs et pour quel but 

Jean Marc Ela vient soutenir notre perception tout en estimant que la pertinence du chercheur est « Ă©troitement liĂ©e Ă  la maniĂšre dont le savoir est utilisĂ© dans la production[2] Â».

La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo traverse une crise multiforme et multisectorielle Ă  la suite des dĂ©sordres nĂ©s d’une longue transition politique conflictuelle qui, a privĂ© le pays de la coopĂ©ration structurelle durant plus d’une dĂ©cennie. Les Ă©vĂ©nements de triste mĂ©moire, notamment, les pillages de 1991 et 1993 ont dĂ©truit une partie du capital productif du pays.

Il est frappant que beaucoup de nos interlocuteurs trĂšs impliquĂ©s dans les relations belgo-congolaises nous confirment qu’un sentiment paternaliste reste trĂšs prĂ©sent. MĂȘme si les perceptions Ă©voluent, et certains considĂšrent que le cinquantenaire d’indĂ©pendance du Congo a permis de marquer un tournant important, cela reste Ă  notre sens un enjeu majeur : peut-on construire des coopĂ©rations objectives si le Belge se considĂšre toujours comme le ‘’noko’’ (oncle) du Congolais. Ce sentiment, semble selon nous, n’est  plus considĂ©rĂ© par la Belgique vis-Ă -vis de la RDC, d’autant plus que l’ingĂ©rence de l’UE, Union EuropĂ©enne prend place dans la conduite de notre politique publique.[3]

Il s’agit d’un contexte que les nouvelles gĂ©nĂ©rations n’ignorent pas, mais qui doit ĂȘtre dĂ©passĂ©. Or s’appuyant sur les jeunes gĂ©nĂ©rations, constitue une opportunitĂ© de construire une relation objective et large, une relation d’égale Ă  Ă©gale.

Plusieurs gĂ©nĂ©rations sĂ©parent le cinquantenaire d’aujourd’hui de l’époque coloniale. Ces jeunes gĂ©nĂ©rations qui ont grandi avec le dĂ©veloppement des NTIC sont aujourd’hui connectĂ©es aux mĂȘmes rĂ©seaux sociaux globaux. En Afrique, ces derniers attendent que leur terre soit le continent du XXIĂšme siĂšcle, et veulent ĂȘtre des acteurs de premier plan de ce projet. En Occident, la gĂ©nĂ©ration a beaucoup voyagĂ© et questionne le monde dans lequel nous vivons, dĂ©veloppant ainsi son sens civique, sa conscience du monde et la volontĂ© de le changer.

La coopĂ©ration belgo-congolaise est basĂ©e sur les prioritĂ©s de dĂ©veloppement de la RĂ©publique DĂ©mocratique du  Congo et celles de la coopĂ©ration belge. Il entend contribuer au dĂ©veloppement durable avec sa dimension tant Ă©conomique, sociale qu’environnementale. Et celle-ci ne pourra se construire que sur base d’un alignement des intĂ©rĂȘts de chacun (Etats, organisations ou individus).

Le prĂ©alable Ă  une telle dĂ©marche est Ă©videmment de comprendre les enjeux stratĂ©giques de chacune des parties, afin de pouvoir les identifier ensuite aligner les intĂ©rĂȘts possibles. Chaque partie impliquĂ©e dans une coopĂ©ration adopte cette logique. Celle-ci est Ă©galement applicable Ă  l’échelle des Etats. Nous nous plions donc volontiers Ă  l’exercice d’identification des principaux enjeux stratĂ©giques de cette coopĂ©ration belgo-congolaise.[4]

Cette coopĂ©ration a Ă©tĂ© un engagement quasi constant ces derniĂšres annĂ©es. La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo Ă©tant une prioritĂ© en la matiĂšre pour la Belgique et celle-ci apparaissant clairement comme un des principaux partenaires au dĂ©veloppement pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo. Les projets de coopĂ©ration entre les deux Etats manquent parfois de visibilitĂ© et une partie des budgets ne sont jamais dĂ©pensĂ©s. Ceci, pose la double question du choix pertinent des projets, et de la capacitĂ© d’absorption des destinataires de ceux-ci.

En outre, pour nous, la coopĂ©ration au dĂ©veloppement n’est pas suffisamment intĂ©grĂ©e aux initiatives auxquelles elles pourraient trĂšs bien venir en appui avec visibilitĂ© et efficacitĂ©. Elle devrait d’avantage intĂ©grer les aspects de dĂ©veloppement Ă©conomique, qui sont un enjeu de taille autant pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo que pour le royaume de Belgique.

Plusieurs acteurs ont eu Ă  traiter de cette question, entre autres :

Pour KEOHANE,  la coopĂ©ration est un processus par lequel des acteurs adaptent leur comportement aux prĂ©fĂ©rences rĂ©elles ou supposĂ©es des autres acteurs, par voie de coordination des politiques respectives.[5]

MILNER quant Ă  lui, pense qu’il y a coopĂ©ration lorsque Â« chaque acteur, en ajustant ses propres politiques, dans l’espoir d’obtenir lui-mĂȘme des avantages, et aide les autres acteurs Ă  rĂ©aliser leurs objectifs Â».[6]

BARREA lui, soutient que la coopĂ©ration ne consiste pas Ă  rĂ©agir pour l’autre, mais bien avec lui, en vue de la satisfaction d’intĂ©rĂȘts communs ou complĂ©mentaires.[7]

Nous retenons que la coopĂ©ration est une forme d’organisation collective qui entend promouvoir dans le domaine Ă©conomique et social, un systĂšme fondĂ© sur une vision partagĂ©e des diffĂ©rents acteurs, dans un esprit d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, au service de toutes les parties prenantes. Cela suppose un certain degrĂ© de confiance et de comprĂ©hension.

La problĂ©matique est en quelque sorte un jugement ou une proposition qui exprime une simple possibilitĂ© c’est-Ă -dire qui peut ĂȘtre vraie sans que leur affirmation ou leur nĂ©gation soit Ă©tablie avec certitude ; nous voulons, ici, dire qu’il s’agit d’une assertion qui pourrait ĂȘtre admise sans pour autant ĂȘtre affirmĂ©e[8].

Les relations entre le royaume de Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC), et leurs peuples, sont complexes. Elles s’inscrivent dans le contexte d’un lourd hĂ©ritage colonial de prĂ©dation et d’asservissement, aggravĂ© par des relations postcoloniales en dents de scie, plutĂŽt nĂ©ocolonialistes, paternalistes, en dĂ©pit d’un faisceau des partenariats divers et multisectoriels dĂ©sĂ©quilibrĂ©s au profit de l’ancienne puissance coloniale.

En l’internationaliste en devenir, nous avons voulu un relief particulier Ă  notre effroi d’un destin du Congo qui marche Ă  pas fixes, oĂč chaque seconde qui passe, chaque acte de nos vies respectives, chacun de nos silences rend plus certain un suicide collectif inexplicable. L’enjeu de cette prĂ©occupation est donc beaucoup plus large. En dĂ©finitive, elle interroge la vraie nature de la coopĂ©ration belgo-congolaise, et renvoie Ă  une analyse exhaustive du sens mĂȘme de tous les mĂ©canismes qui entretiennent la mĂ©moire du passĂ© de cette coopĂ©ration qui structurent le prĂ©sent et produisent le futur. Cette coopĂ©ration doit prendre et formaliser dans un partenariat gagnant-gagnant, orientĂ© vers le dĂ©veloppement de la RDC et respectueux de la souverainetĂ© de celle-ci.

Si un changement culturel, politique et Ă©conomique ne vient pas s’opposer Ă  cette dĂ©route, cette dĂ©cadence fera basculer sans recours la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo dans la dĂ©pendance consentante, et dans le paradoxe de l’asservissement gaspillage comme voie de salut national. Et l’histoire gardera de notre cinquantenaire d’indĂ©pendance l’image des relations complexes entre ces deux Etats. Lesquelles relations s’inscrivant dans le contexte d’un lourd hĂ©ritage colonial de prĂ©dation et d’asservissement aggravĂ© par des relations postcoloniales en dents de scie, plutĂŽt nĂ©ocolonialistes, paternalistes, en dĂ©pit d’un faisceau des partenariats divers et multisectoriels dĂ©sĂ©quilibrĂ©s au profit de l’ancienne puissance coloniale. La coopĂ©ration entre la Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo s’inscrit aussi dans l’évolution des relations entre les deux Etats et des Ă©vĂ©nements politiques qui ont marquĂ© l’histoire de chacun d’eux.[9]

Entre les deux peuples, se sont dĂ©veloppĂ©es, au fil du temps, des rapports empreints de sentiments forts et trĂšs variĂ©s : nostalgie, reconnaissance, colĂšre, rancune, amitiĂ©, espoir, culpabilitĂ©, le tout sur fond d’un paternalisme condescendant et rĂ©trograde de la part de la Belgique.

En dĂ©pit de ce que les perceptions Ă©voluent, et certains considĂšrent que l’évolution du temps depuis l’indĂ©pendance de la RDC a permis de marquer un tournant important, une interrogation majeure subsiste en regard de la photographie politique et diplomatique des rapports entre les deux Etats : peut-on construire une coopĂ©ration bilatĂ©rale crĂ©dible et favorable au dĂ©veloppement entre la RDC et la Belgique dans un contexte oĂč les rapports entre Etat sont Ă©rigĂ©s sur base de politique nĂ©ocolonialiste de domination sur fond d’enjeux Ă©conomiques et de prĂ©dation des ressources naturelles de la RDC entretenues par le sentiment paternaliste
 Il y a donc lieu d’interroger, non pas nĂ©cessairement les griefs historico-sociologiques, mais l’approche diplomatique de la coopĂ©ration bilatĂ©rale entre le royaume de Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, comme trame de fond d’une histoire faite de domination et d’exploitation ; une forme de coopĂ©ration en trompe en l’Ɠil qui a du mal Ă  masquer la poursuite de la sauvegarde des intĂ©rĂȘts coloniaux et nĂ©ocoloniaux de la Belgique en RDC.

De plus, Ă©tant donnĂ© que, la prĂ©sence d’une forte communautĂ© congolaise et la coopĂ©ration  multiforme que nous entretenons avec la Belgique, tous ces Ă©lĂ©ments sont autant de maillons qui dĂ©montrent l’importance des responsabilitĂ©s et des enjeux, que la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo doit assumer dans la coopĂ©ration pour son dĂ©veloppement. Une coopĂ©ration gagnant–gagnant dans le cadre d’un partenariat orientĂ© vers son dĂ©veloppement et qui pose la question de l’apport rĂ©el de la coopĂ©ration belge dans le dĂ©veloppement de la RĂ©publique DĂ©mocratique du  Congo, depuis l’accession de cette derniĂšre Ă  la souverainetĂ© nationale et internationale.

Cette prĂ©occupation majeure devient un enjeu et un impĂ©ratif Ă©pistĂ©mologiques plus particuliĂšrement depuis la dĂ©crĂ©pitude de la RDC, consĂ©cutives aux Ă©pisodes de violences nourries par deux guerres aux consĂ©quences destructrices et les efforts de pacification de l’Est de notre pays ainsi que des politiques de reconstruction Ă©conomiques et sociales engagĂ©es.

Les deux grandes guerres d’agression avec la prolifĂ©ration en dĂ©fection  des groupes armĂ©s sur la partie Est du territoire congolais qu’a connu le pays ont aggravĂ© la crise et menacĂ© le pays de partition. Cette situation a amplifiĂ© non seulement l’instabilitĂ© institutionnelle, mais aussi la dĂ©gradation des conditions de vie de la population.

La situation Ă©conomique de la RDC de 1997 Ă  2000 a Ă©tĂ© marquĂ©e par un dĂ©sĂ©quilibre profond de balance des paiements avec des soldes nĂ©gatifs chroniques accĂ©lĂ©rant la dĂ©prĂ©ciation de la monnaie nationale, une baisse tendancielle tant des exploitations que des importations, avec une rĂ©duction sensible des excĂ©dents commerciaux, et la dĂ©prĂ©ciation continue de la monnaie nationale par rapport aux principales devises, l’amenuisement des recettes de l’Etat, les baisses de niveau de l’épargne, la baisse des investissements et la contraction de l’offre. [10]

Cette situation de crise a influĂ© nĂ©gativement sur le cadre de vie, la promotion des secteurs sociaux et du bien ĂȘtre des populations. Cela a produit comme consĂ©quences des nombreux problĂšmes prĂ©occupants, principalement, l’aggravation de la pauvretĂ©, une baisse drastique du revenu par tĂȘte d’habitant estimĂ© Ă  USD 5,7 le chĂŽmage et toute sa cohorte d’effets pervers, la disparition progressive de la protection sociale, 
[11]

C’est ici le lieu de dire que ce travail scientifique consiste en une rĂ©flexion Ă  partir des grandes questions qui nous prĂ©occupent, en ayant prĂ©sent Ă  l’esprit ce qu’affirme Raymond Aron, citĂ© par Didier Mumengi  « le propre de la comprĂ©hension de l’ensemble social, c’est de ne pas rĂ©sulter et de ne pas pouvoir rĂ©sulter d’enquĂȘtes parcellaires[12] Â».

Ce sombre tableau lĂ©gitime l’intĂ©rĂȘt de notre questionnement sur la coopĂ©ration belgo-congolaise tel que placĂ© ici, non plus comme un outil de domination et de prĂ©dation au service de la Belgique,  mais comme un partenariat susceptible de gĂ©nĂ©rer des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques rĂ©ciproques, dans le respect de l’égalitĂ© souveraine des deux Etats. Donc, l’aide publique belge au dĂ©veloppement octroyĂ©e Ă  la RDC ne doit plus ĂȘtre un moyen de politique paternaliste et de pression diplomatique frisant, souvent, le dictat des partenaires. Prenons conscience qu’il n’y a de dĂ©veloppement que de soi et par soi, que toute sociĂ©tĂ© ne vit que par les projets qu’elle fait naitre, le progrĂšs Ă©conomique et social ne s’enclenche que par l’ouverture d’un peuple responsable aux ressources enfouie en lui-mĂȘme bien sĂ»r, et que le secret du progrĂšs d’une nation rĂ©side aussi dans la confiance les uns dans les autres et de tous dans leur avenir commun. Mettons-nous-y.

En dĂ©finitive, la coopĂ©ration belgo-congolaise doit se dĂ©partir d’un triple paradoxe, entre coopĂ©ration et nĂ©ocolonialisme, entre coopĂ©ration et nĂ©o-paternalisme, enfin entre coopĂ©ration et hĂ©gĂ©monisme de nature Ă  maintenir la RDC sous la domination et le sous-dĂ©veloppement ; bref, elle doit prendre et formaliser dans un partenariat gagnant-gagnant,  orientĂ© vers le dĂ©veloppement de la RDC et respectueux de la souverainetĂ© de celle-ci.

Eu Ă©gard Ă  tout ce qui prĂ©cĂšde, il y a lieu de dĂ©gager quelques prĂ©occupations constituant le fil conducteur de ce travail qui porte sur la « problĂ©matique de la coopĂ©ration belgo-congolaise et le dĂ©veloppement de la RDC Â».

Les questions que nous nous posons sont celles de savoir :

  1. La coopĂ©ration Belgo-congolaise est-elle une coopĂ©ration au dĂ©veloppement ?
  2.  Pourquoi la coopĂ©ration Belgo-congolaise ?
  3. Quelle est la base juridique de cette coopération ?

Une hypothĂšse est considĂ©rĂ©e comme un Ă©noncĂ© anticipant sur la nature des relations entre deux ou plusieurs phĂ©nomĂšnes. C’est en somme une explication provisoire et une dĂ©finition du concept impliquĂ© dans la perception du phĂ©nomĂšne. Elle constitue la « tentative provisoire Â» de rĂ©ponse Ă  la problĂ©matique posĂ©e. Au fur du temps, pourra ĂȘtre confirmĂ©e ou infirmĂ©e par le chercheur aprĂšs des investigations approfondies.[13]

Dans les lignes qui suivent, nous avons tenté de répondre succinctement pour éclairer la religion de cette coopération.

1. Notons ici que la coopĂ©ration avec la Belgique reprĂ©sente un apport important pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo depuis les annĂ©es 60. Le royaume de Belgique reste jusqu’à prĂ©sent l’un des majeurs partenaires d’aide publique au dĂ©veloppement.

Outre les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, nous retenons que le dĂ©veloppement a continuĂ© de diminuer l’annĂ©e derniĂšre, faisant Ă©cho Ă  une tendance mondiale Ă  la baisse[14]. Les fonds mobilisĂ©s par le gouvernement pour aider les pays en voie de dĂ©veloppement sont passĂ©s de 0,45% du revenu national brut (RNB) en 2017 Ă  0,43% en 2018, s’éloignant toujours plus de l’objectif international de 0,7%, d’aprĂšs des statistiques de l’OCDE, publiĂ©es rĂ©cemment. Entre 2017 et 2018, l’aide publique mondiale au dĂ©veloppement a reculĂ© de 2,7%. La part d’aide destinĂ©e aux pays qui en ont le plus besoin a baissĂ© de 3%, et l’Afrique a vu diminuer l’aide dont elle bĂ©nĂ©ficiait de 4% en un an.[15]

La coopĂ©ration entre le royaume de Belgique et la RDC est motivĂ©e par les intĂ©rĂȘts et rĂ©pond le plus souvent Ă  une volontĂ© de coordination. Elle permet un rapprochement entre les deux États, lorsqu’ils souhaitent renforcer leurs relations dans certains domaines notamment, dans la coopĂ©ration  afin de rĂ©pondre Ă  des enjeux plus globaux Ă  l’égard desquels les deux États ne peuvent agir seuls, que ce soit en matiĂšre de rĂšglementation (aĂ©rienne, maritime, sanitaire
), de dĂ©veloppement, d’environnement, de commerce
 Elle peut donner lieu Ă  la crĂ©ation de structures intergouvernementales.

Plus souvent, la Belgique utilise l’aide au dĂ©veloppement octroyĂ©e Ă  la RDC comme un moyen de pression diplomatique frisant souvent l’ingĂ©rence dans les affaires internes de la RDC. Cette coopĂ©ration vise plus Ă  prĂ©server les intĂ©rĂȘts de l’ancienne puissance coloniale qu’à favoriser le dĂ©veloppement de la RDC.

D’aucuns contesteraient que les rapports entre la RDC et la Belgique connurent des temps forts du fait que cette coopĂ©ration a dĂ©gagĂ© un esprit, une façon particuliĂšre d’aborder la coopĂ©ration Nord-Sud.

Une coopĂ©ration de droit, liant des partenaires qui ont nĂ©gociĂ© librement les options politiques de chacun ; une coopĂ©ration dont l’approche globale combine au mieux les diffĂ©rents instruments Ă  sa disposition (aide alimentaire, aide aux ONG, programme d’importation, projets rĂ©gionaux avec les pays voisins, etc…), une coopĂ©ration basĂ©e sur un dialogue permanent et ouvert, mais aussi Ă  sens unique.

2. Pour essayer de rĂ©pondre Ă  la deuxiĂšme question, par la coopĂ©ration belgo-congolaise, la Belgique cherche Ă  rĂ©parer les atrocitĂ©s commissent par elle pendant la colonisation, pour pourvoir  continuer ses relations, qui ont commencĂ©es depuis l’indĂ©pendance.

Il sied de signaler Ă©galement que, les principaux avantages qu’a toujours tirĂ©s la RDC rĂ©sident dans le fait que la Belgique Ă  travers l’Union EuropĂ©enne, a constituĂ© un vĂ©ritable laboratoire d’idĂ©es nouvelles au processus du dĂ©veloppement. A cet effet, la Belgique a toujours apportĂ© une assistance tant technique, matĂ©rielle que financiĂšre qui, consiste Ă  appuyer l’essor Ă©conomique et social d’un pays aux potentialitĂ©s naturelles Ă©normes dont les populations demeurent pauvres.[16]

3. De ce qui prĂ©cĂšde, il faut dire aussi que, malgrĂ© bon grĂ© le niveau de dĂ©veloppement que nous jugeons trĂšs bas, notre pays a Ă©tĂ© bĂ©nĂ©ficiaire de diverses aides, surtout de l’aide de l’ajustement structurel exclusivement fournie sous forme de dons.[17]Bien entendu, la Belgique n’a pas Ă©tĂ© la seule Ă  donner de l’aide au dĂ©veloppement en faveur de la RDC.

Pour autant, rappelons ici que quelques conventions et accords conclus entre les deux pays notamment[18] :

‱          La convention gĂ©nĂ©rale signĂ©e Ă  Kinshasa, le 27 mars 1990. À l’issue de cette convention, les deux parties se sont engagĂ©es Ă  fonder leurs rapports d’Etats sur les principes du droit international touchant les relations amicales entre autres, l’Ă©galitĂ©, la non-ingĂ©rence, le respect de l’indĂ©pendance politique, et de la souverainetĂ© des Etats, en vue de sauvegarder la dignitĂ© et l’identitĂ© de chaque pays. Il importe de prĂ©ciser qu’il y ait une nouvelle particularitĂ© dans le cadre de ce texte, et qui engage les deux pays signataires Ă  s’abstenir, dorĂ©navant, sur leur territoires, de toute activitĂ© dirigĂ©e contre partie ;

‱          Accord de coopĂ©ration entre la RDC et le royaume de Belgique relatif Ă  la rĂ©alisation des objectifs de deux pays (le 27 Mars 1990). Cet instrument juridique dĂ©finit les diffĂ©rends de deux pays. Il sied de signaler une importante innovation introduite dans le cadre des relations bilatĂ©rales entre les deux Etats, et qui porte sur la cogestion financiĂšre et technique entre les deux pays[19]. Des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s de commun accord;

‱          Arrangements particuliers entre la RDC et la Belgique relatif aux fonds bilatĂ©raux de dĂ©veloppement(F.B.D) en 1990. Ce texte introduit un mĂ©canisme financier jamais mis en Ɠuvre dans les relations Ă©conomiques entre un pays de l’hĂ©misphĂšre sud avec celui du nord. Il dĂ©passe mĂȘme les limites des recommandations adoptĂ©es par les pays riche Ă  Toronto. C’est ainsi que le Congo ex-ZaĂŻre, de par la voix de son prĂ©sident, en l’occurrence, le Marechal Mobutu du haut de la tribune des Nations-Unies, Ă©met le souhait ce schĂ©ma de remboursement en monnaie locale, ĂȘtre adoptĂ© par d’autres pays crĂ©anciers afin d’allĂ©ger la charge si lourde de la dette des nations en dĂ©veloppement, en pĂ©riode de conjoncture trĂšs difficile ;

‱          Protocole d’accord entre la RDC et le Royaume de Belgique relatif au statut du personnel de coopĂ©ration belge (le 27 mars 1990). Ce protocole dĂ©finit et Ă©tablit une classification des coopĂ©rants appelĂ©s Ă  assurer dans le cadre des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s en commun accord. En outre, ce protocole consiste, pour les Experts belges, Ă  former leurs homologues congolais dans les limites du temps bien dĂ©terminĂ©.

  1. IntĂ©rĂȘt

La motivation à la base du choix de ce sujet a été notre souci de comprendre la coopération Belgo-congolaise et le développement de la RDC.

Nous pensons que, les rĂ©sultats de nos recherches pourraient servir de base des donnĂ©es aux chercheurs qui s’intĂ©ressent Ă  la politique congolaise. Ainsi, espĂ©rons-nous apporter notre modeste contribution dans le domaine des  Relations Internationales. Le choix de ce sujet est triple Ă  savoir :

  • IntĂ©rĂȘt scientifique : cette Ă©tude met en Ă©vidence la CoopĂ©ration Belgo-congolaise et le dĂ©veloppement de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, une dĂ©marche qui pourra constituer, pour notre enseignement, un outil de rĂ©fĂ©rence et une bonne source d’inspiration.
  • IntĂ©rĂȘt  personnel : ce travail nous a permis de comprendre et maĂźtriser les diffĂ©rents problĂšmes et crises qui opposent la coopĂ©ration entre la Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et son dĂ©veloppement, afin d’en proposer les pistes de solution et grĂące Ă  ce problĂšme, nous avons pu connaĂźtre non seulement les noms de diffĂ©rents auteurs, mais aussi et surtout connaĂźtre leurs point de vue pour que nous arrivions Ă  mieux rĂ©diger ce travail.
  • IntĂ©rĂȘt pratique, les rĂ©sultats de ce travail pourraient servir d’aide-mĂ©moire au minafect, et aux hommes politiques congolais, afin qu’ils se souviennent que l’ordre politique actuel est le fruit d’un pĂ©nible processus de nĂ©gociation conduit par la CoopĂ©ration Belgo-congolaise. Adelard TREMBLAY, affirme que « l’intĂ©rĂȘt pratique du travail entend dĂ©boucher sur des conclusions susceptibles d’orienter les responsables des sociĂ©tĂ©s[20] Â».

La mĂ©connaissance de la coopĂ©ration belgo-congolaise par la majoritĂ© des Congolais, pensons-nous, accentue un certain nombre d’écueils dans tout champ social Ă  Ă©tudier. La considĂ©rer, permettrait de traiter de maniĂšre plus efficace, les situations diplomatiques bilatĂ©rales de coopĂ©ration au dĂ©veloppement qui mettent en confrontation les diffĂ©rentes identitĂ©s culturelles occidentales et africaines, plus particuliĂšrement le Congo notre pays.

  1. MĂ©thode

Le principe directeur veut que le choix de la mĂ©thode soit fonction de l’orientation du travail, de l’étendue et de l’ampleur de l’investigation ainsi que, dans une certaine mesure, de la prĂ©fĂ©rence du chercheur. «  Le choix d’une stratĂ©gie de mĂ©thode, Ă©crit Pierre FOUGEYROLLAS, n’échappe pas au choix thĂ©orique considĂ©rant les faits selon la globalitĂ© fonctionnaliste, structuraliste et systĂ©mique ou selon la contradiction inhĂ©rente Ă  tout aspect de la vie sociale et constitutive de son devenir[21] Â». 

Dans les lignes qui  suivent, nous avons prĂ©sentĂ© et justifiĂ© la mĂ©thode et les techniques qui, nous ont servi, dans la collecte des donnĂ©es et leur traitement. Pour des raisons de commoditĂ©, nous commencerons par la prĂ©sentation de la mĂ©thode d’une part,  et viendrons les techniques de recherche d’autre part.

Roger  PINTO et Madeleine GRAWITZ dĂ©finissent la mĂ©thode comme Ă©tant l’ensemble des opĂ©rations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche Ă  atteindre et les vĂ©rifier qu’elle poursuit, dĂ©montrer et les vĂ©rifie.[22]

Pour ce qui est de notre travail, nous avons optĂ© pour la mĂ©thode structuro-fonctionnaliste qui nous a permis d’apprĂ©hender notre objet d’étude. Cette mĂ©thode consiste Ă  « l’analyse du systĂšme social de Talcott Parsons qui, part de l’analyse du systĂšme de l’action. Celle-ci est dĂ©finie comme toute conduite humaine individuelle ou collective, consciente ou inconsciente Â».[23] 

  • Techniques                        

Par ailleurs, la technique documentaire nous permettra de collecter la quantitĂ© des documents renfermant des renseignements nĂ©cessaires sur le fait Ă©tudiĂ©, en puissant des idĂ©es dans les documents tels que ; les ouvrages, les articles, les mĂ©moires, etc.

Notre travail est dĂ©limitĂ© dans le temps et dans l’espace.

  • Du point de vue spatial, notre travail se situe en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC). Car les intĂ©rĂȘts de ce pays se focalisent sur la coopĂ©ration belgo-congolaise. C’est ainsi, en Relations internationales, nous devons aussi nous intĂ©resser au cours de nos investigations, aux pouvoirs qu’entretiennent la coopĂ©ration entre la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et la Belgique.
  • Du point de vue temporel, notre travail se penche sur la pĂ©riode allant de 1960 Ă  2001. L’annĂ©e 1960 marque l’accession de l’indĂ©pendance, qui s’inscrit dans le vaste mouvement d’émancipation qui, est, un des traits majeurs de l’histoire postĂ©rieure Ă  la seconde guerre mondiale[24]. Dans une large mesure, les problĂšmes juridiques posĂ©s par la crĂ©ation du nouvel Etat ne diffĂšrent pas essentiellement de ceux qu’a soulevĂ© l’accession Ă  l’indĂ©pendance de l’indĂ©pendance de l’immense majoritĂ© des pays d’Afrique et d’Asie, et l’annĂ©e 2001 est considĂ©rĂ©e comme celle qui manque, en  RDC, le dĂ©but des changements, mais d’un nouvel ordre politique et la rĂ©conciliation nationale.

Aucune recherche ne peut se mener sans peine, d’autant plus que tout travail scientifique nĂ©cessite la prĂ©sence des donnĂ©es fiables. Or, ces donnĂ©es ne sont pas Ă  ramasser dans la rue. D’oĂč il faut les chercher auprĂšs des sources crĂ©dibles. A cet effet, nous avons Ă©tĂ© butĂ©s Ă   de multiples difficultĂ©s d’ordre tant pĂ©cuniaire que temporel, mais aussi, celles ayant directement trait Ă  la rĂ©colte des donnĂ©es oĂč nous avons Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă  la carence de la documentation.

DÚs la conception de notre sujet, nous avons rencontré quelques difficultés pour préciser les concepts de base et la perception globale de notre travail. Mais elles ont été surmontées grùce aux suggestions et remarques de mon directeur.

Outre l’introduction et la conclusion, ce travail traite trois chapitres :

  • Le premier chapitre circonscrit les cadres thĂ©oriques. Dans ce chapitre, nous avons fait comprendre les concepts de bases.
    • Le deuxiĂšme chapitre porte sur l’analyse juridique de la coopĂ©ration Belgo-congolaise
    • Le troisiĂšme chapitre parle de la coopĂ©ration Belgo-congolaise

PREMIER CHAPITRE :

CADRES THÉORIQUES

SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS

Il est une prĂ©occupation incontournable pour tout chercheur de commencer par faire comprendre ses notions thĂ©oriques de base qui du reste est comme instruments opĂ©rationnels en sciences politiques en gĂ©nĂ©ral et en relations internationales en particulier. Il existe une complicitĂ© parce qu’elles sont avant tout vocabulaire, et de par sa nature, un mot qui est polysĂ©mique. D’oĂč, il est important au chercheur de les clarifier en se basant sur le contexte de son Ă©tude.

§. 1. Coopération

Si l’on se rĂ©fĂšre Ă  la racine du mot « coopĂ©ration Â», nous avons les deux parties suivantes :

  • Co : dĂ©rivĂ© du latin cum, qui signifie « avec Â» ;
  • OpĂ©ration : dĂ©coule de operare qui veut dire « travailler Â».

Ainsi, la coopĂ©ration est dĂ©finie de maniĂšre gĂ©nĂ©rale comme  Ă©tant « le fait de travailler avec
 Â», Autrement collaborer.

I.1. Approches scientifiques

Le Petit Larousse donne sa contribution de la coopĂ©ration comme Ă©tant: Â« mĂ©thode d’action par laquelle des personnes ayant des intĂ©rĂȘts communs constituent une entreprise oĂč les droits de chacun Ă  la gestion sont Ă©gaux et oĂč prĂ©cĂ©dent de gestion ou d’exploitation est reparti entre les seuls associĂ©s, au prorata de leurs activitĂ©s Â»[25].

KEOHANE voit dans la coopĂ©ration «  le processus par lequel des acteurs adaptent leur comportement aux prĂ©fĂ©rences rĂ©elles ou supposĂ©es des acteurs, par voie de coordination des politiques respectives Â».[26]

MILNER, quant Ă   lui, pense qu’il y a coopĂ©ration lorsque « chaque acteur, en joignant ses propres mĂ©thodes d’action, dans la certitude d’obtenir lui-mĂȘme des avantages, et tente Ă  aider les autres acteurs Ă  rĂ©aliser leurs objectifs Â»[27].

BARREA soutient que la coopĂ©ration ne consiste pas Ă  rĂ©agir pour l’autre, mais bien avec lui, en vue de la satisfaction d’intĂ©rĂȘts communs ou complĂ©mentaires.[28]

Au regard de ce qui prĂ©cĂšde, la coopĂ©ration est une action concertĂ©e de peuples libres pour la rĂ©alisation d’un objectif d’intĂ©rĂȘts communs.[29]

Elle implique :

  • Au moins deux partenaires  (acteurs) ;
  • Des intĂ©rĂȘts communs  (facteurs et valeurs) ;
  • Un processus d’harmonisation des mĂ©canismes (vecteurs) ;
  • Une ou des finalitĂ©s de satisfaction rĂ©ciproque.

I.2. Principes

 I.2.1. Le principe de souverainetĂ©

La coopĂ©ration suppose des acteurs agissant en toute indĂ©pendance, c’est-Ă -dire des partenaires jouissant de toute leur libertĂ© d’action.

Le principe de la souverainetĂ© renvoie donc au droit des peuples Ă  dĂ©finir leur propres politiques en matiĂšre de gestion de l’Etat, afin de rĂ©aliser leurs objectifs de dĂ©veloppement, de dĂ©terminer dans quelle mesure veulent-ils ĂȘtre autonomes (et) de limiter les influences extĂ©rieures sur leur territoire.

 I.2.2. Le principe de rĂ©ciprocitĂ©

Ce principe consiste Ă  permettre l’application d’effets juridiques et certaines relations de droit, quand ces effets sont acceptĂ©s Ă©galement par des pays Ă©trangers.

Selon le droit international,  la rĂ©ciprocitĂ© implique le droit Ă  l’égalitĂ© et au respect mutuel des États.

Cependant, il faut signaler que cette obligation des États s’accorde et s’assure un traitement identique, mieux protĂ©gĂ© dans les accords internationaux, car ceux-ci, plus que tout autre instrument, agissant Ă  chaque État que,  dans des circonstances semblables, l’autre partie agira de mĂȘme. Les accords signĂ©s qui avaient dans les traitĂ©s bilatĂ©raux et multilatĂ©raux l’expression vĂ©ritable du principe de rĂ©ciprocitĂ©. Puisque, sans l’autoritĂ© de ceux-ci, les États s’engagent Ă  accorder l’égalitĂ© de traitement.[30]

I.2.3. La clause de la nation la plus favorisée

La clause de la nation la plus faible est une provision fréquente des traités de commerce international.

 Elle consiste en ceci que la nation A offrant la clause de la nation la plus favorisĂ©e Ă  la nation B s’engagent, sur la gamme de marchandises concernĂ©es par le traitĂ©, Ă  ne pas imposer de droit de douane le plus Ă©levĂ©s sur les exploitations de B qu’elle n’en  propose Ă  tout autre partenaire commercial.

I.3. Degrés de la coopération

I.3.1. Échange d’informations

Il se réalise au niveau le plus faible de coopération. Portant uniquement des échanges de vue des questions prises.

L’échange d’informations n’est, quasiment pas, liĂ© par les acteurs ou sujets.

I.3.2. Consultation

Elle se caractĂ©rise par la courtoisie. La consultation consiste en la matĂ©rialisation d’une assistance mutuelle, fondĂ©e uniquement sur base de la bonne foi entre les parties.

I.3.3. Coordination

Il s’agit de l’adoption de politiques mutuellement profitables. Il y a absence de mĂ©canismes puissants d’application des mesures arrĂȘtĂ©es.

I.3.4. Engagement contraignant

Il est ici, question de l’établissement de mĂ©canismes efficaces de contraintes entre les parties, en vue du respect dans l’application des obligations prises. Le but est l’harmonisation des politiques entre  acteurs.

Dans la mĂȘme perspective, nous pensons que la coopĂ©ration est une action concertĂ©e de peuples libres pour la rĂ©alisation d’un objectif d’intĂ©rĂȘts communs.

I.3. Les outils ou terme de la coopération internationale

Plusieurs outils et termes peuvent embrasser cette notion de la coopĂ©ration internationale, notamment :

  • Aide ;
  • Assistance ;
  •  Aide non remboursable communĂ©ment appelĂ© don ;
  • Commission mixte ;
  • Commission paritaire ;
  • Bailleur ;
  • Accord de non objection ;

Tous ces termes ont une connotation diplomatique. Se[31]uls trois premiers outils de base feront l’objet de notre Ă©tude.

  1. L’aide

Si la coopĂ©ration internationale est une volontĂ© politique commune entre Etat A et B pour mener une action. L’aide en est une opĂ©ration d’apport matĂ©riel remboursable aprĂšs un certain temps. Elle est toujours donnĂ©e avec facilitĂ©. Autrement dit, cette aide n’entre pas dans une logique purement commerciale, plutĂŽt stratĂ©gique. Mais, qui finit par la commercialitĂ©. L’aide ici, est comprise dans sa signification diplomatique, comme une facilitation et non une gratuitĂ©.

En bref, nous pouvons dire que le terme «  aide Â» ne signifie pas gratuitĂ©. Autrement dit, elle se substitut d’une coloration remboursable.

  • Assistance

Celle-ci peut ĂȘtre dĂ©finie comme toute action d’assister, de secourir et de venir en rescousse. Cela se concrĂ©tise en coopĂ©ration internationale par la prestation de service, par le canal des experts ou soit par la fourniture de matĂ©riels.

D’aprĂšs MASSON, dans son livre « Aide bilatĂ©rale : assistance commerce ou stratĂ©gie » estime qu’une  assistance est caractĂ©risĂ©e par une prestation de service en personnel ou en agent. Elle consiste Ă  mettre Ă  la disposition de pays sous-dĂ©veloppĂ©s, un capital humain en vue de seconder les responsables locaux dans l’exĂ©cution de leur plan du dĂ©veloppement : (les experts, militaires, les professeurs qui vont communiquer leur savoir, etc….).[32]

Donc, une assistance est un appui en expertise, lequel  appui serait trĂšs couteux. Elle est nĂ©gociĂ©e dans le dĂ©lai et facturĂ©e.

A titre exemplatif : « la RDC veut construire un barrage Â». Par manque d’Experts, il y aura une assistance technique de la Banque Mondiale qui, elle seule, finance l’expertise et paie les Experts quant Ă  ce.  Toutes ces charges entre dans la dette. Car, le but ultime de la Banque Mondiale  (BM) est celui d’aide au dĂ©veloppement.

  • Don

Le terme « Don » Ă©tait utilisĂ© vers les annĂ©es 1960-70. Son caractĂšre humanitaire cachait la sacrosainte diplomatique. Autrement dit, lorsqu’un pays fait un Don, il exprime la solidaritĂ©. Si le Don est gratuit mais, diplomatiquement c’est payant.

Vers 1990, ce terme est transformĂ© en aide non remboursable. Cette derniĂšre est faite lorsqu’il y a nĂ©cessitĂ©, impĂ©ratif ou sensibilitĂ© aux ĂȘtres humains. Un outil nĂ©cessitant toujours un accord soutien de nombreux auteurs.[33]

II. Typologie de la coopération

Selon le nombre des parties, nous distinguons la coopĂ©ration bilatĂ©rale et multilatĂ©rale.

Il. 1. La coopération bilatérale

Elle porte sur les rapports que deux sujets du droit international entretiennent, dans le cadre des rapports Nord- Nord ou Sud-Sud ou de deux hémisphÚres différents, (dans le cadre des relations Nord-Sud).[34]

  • La dĂ©colonisation et le maintien des liens et relations privilĂ©giĂ©es avec les ex-mĂ©tropoles.

Pendant la période coloniale, les relations extérieures des territoires colonisés étaient assurées par leurs métropoles.

En effet, ces territoires ne disposaient pas de la personnalité juridique internationale. Avec le vent de la décolonisation qui, interviendra dans les années 1960, les indépendances acquises, les ex-métropoles se sont arrangées pour que des relations particuliÚres soient maintenues avec leurs ex-colonies.

  • Le systĂšme bipolaire, porteur de la coopĂ©ration sur le plan des croyances idĂ©ologiques.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on constatera que les relations de coopĂ©ration internationale vont, outre les relations privilĂ©giĂ©es avec les mĂ©tropoles, s’orienter dans le cadre de la politique des blocs.[35]

Dans cet ordre d’idĂ©es, les États ne peuvent pas entreprendre une coopĂ©ration avec n’importe quel partenaire. Ils sont orientĂ©s par le courant idĂ©ologique auquel ils appartiennent.

IV.2. La coopération multilatérale

Il s’agit de la structure qui regroupe plusieurs États autour de la rĂ©solution d’un problĂšme commun. Les organisations internationales sont les cadres privilĂ©giĂ©s de cette coopĂ©ration.[36]

  • Selon la nature des acteurs ou le rĂ©seau des relations nous distinguons : La coopĂ©ration institutionnelle et la coopĂ©ration non institutionnelle

Il.3. La coopération institutionnelle

Cette coopĂ©ration se dĂ©roule dans le cadre des rapports interĂ©tatiques. Elle peut ĂȘtre bilatĂ©rale ou multilatĂ©rale.[37]

Il.4. La coopération non institutionnelle ou la fonctionnelle

La coopĂ©ration non institutionnelle se prĂ©sente comme un processus, mise en commun des moyens par des structures ne relevant des institutions Ă©tatiques ou au moins en partie. Ce processus mĂšne Ă  des actions qui se rĂ©alisent sur terrain, et en accord avec les populations cibles, en vue d’une finalitĂ© prĂ©cise.

  • Selon le critĂšre gĂ©ographique

Il.5. La coopération mondiale

C’est la coopĂ©ration qui regroupe tous les États du monde autour d’une question dĂ©terminĂ©e. [38]

Il.6. La coopération régionale

Il s’agit des mĂ©canismes de coopĂ©ration qui se dĂ©veloppe dans les limites d’un continent. Cette coopĂ©ration porte sur l’intĂ©gration continentale, la dĂ©fense et la sĂ©curitĂ© commune.[39]

§. 2. Le développement

L’apparition du concept « dĂ©veloppement Â» s’est effectuĂ©e de façon simultanĂ©e avec l’apparition de la pauvretĂ© et de la misĂšre, vers la fin de la deuxiĂšme guerre mondiale dans les annĂ©es 1945 ; se mettant ainsi au centre des problĂšmes sociaux fondamentaux et politiques du monde entier.  Il est donc d’une grande prĂ©occupation pour nous, de vouloir chercher Ă  cerner le sens de ce concept qui, aujourd’hui, est perçu comme idĂ©al de tous les États.

Le dictionnaire spĂ©cialisĂ© des Relations Internationales dĂ©finit le concept dĂ©veloppement en parlant de la distinction scientifique de ce dernier par rapport Ă  la croissance. Il prĂ©cise alors que la croissance se limite Ă  une  augmentation du volume de la production durant une pĂ©riode relativement courte. Le dĂ©veloppement par contre, est une entreprise de longue haleine reflĂ©tant l’ensemble des changements Ă©conomiques, socioculturels, technologiques et institutionnels liĂ©es Ă  la croissance.

Autrement dit, l’accroissement des mutations d’ordre structurel dont la conjonction constitue le processus du dĂ©veloppement.[40] Le dictionnaire Ă©conomique et financier dĂ©finit le dĂ©veloppement comme Ă©tant «  un processus de transformation des structures d’une sociĂ©tĂ© liĂ©e Ă  la croissance Â».[41]

Selon PERROUX, le dĂ©veloppement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte Ă  faire croĂźtre, cumulativement et durablement, son produit rĂ©el global Â».[42]

P. HUGO ajoute que le dĂ©veloppement est aussi « un processus de changements structurels accompagnant l’accroissement de la productivitĂ© du travail sur une longue pĂ©riode.

Le terme dĂ©veloppement est donc, souvent prĂ©fĂ©rĂ©, pour mieux marquer qu’il s’agit d’un processus de longue pĂ©riode, s’appliquant Ă  l’ensemble des structures Ă©conomiques et sociales. A cet effet, il ne saurait y avoir de dĂ©veloppement sans croissance, et la croissance ne saurait durer sans dĂ©veloppement. Reste qu’en insistant sur l’ampleur des changements introduisent dans une sociĂ©tĂ© dont aucun aspect n’est prĂ©servĂ©, l’usage du mot dĂ©veloppement rappelle qu’au-delĂ  de la constatation objective, c’est aussi un jugement de valeur qu’il faut se livrer avant de pouvoir assimiler croissance et progrĂšs.[43]

En tant que social, NTUREMBA estime que le dĂ©veloppement prĂŽne  « toute transformation observable dans le temps qui, affecte d’une maniĂšre permanente, la structure ou le fonctionnement de l’organisation sociale d’une collectivitĂ© donnĂ©e Â». [44] 

 Ce faisant, il convient de retenir que le dĂ©veloppement comme  l’état d’un pays qui prĂ©sente un Ă©quilibre entre la croissance de la production et l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie de sa population qui est diffĂ©rent de la croissance Ă©conomique ; qui est l’augmentation quantitative et durable de la production et des investissements ; diffĂ©rent aussi du sous-dĂ©veloppement qui est un dĂ©sĂ©quilibre entre la croissance trop faible des ressources et de l’augmentation rapide de la population incapable de subvenir Ă  ses besoins essentiels  ( nutritionnels Ă©ducation, accĂšs aux soins de santĂ©, logement,
).[45]

En dĂ©finitive, le dĂ©veloppement peut ĂȘtre compris comme l’effort qu’entreprenne un groupe en vue de rĂ©aliser un projet de sociĂ©tĂ© hautement valorisĂ©, et cela en provoquant des transformations et mutations positives au niveau des diffĂ©rents secteurs de la vie.[46]

Toutefois, tous les pays ne se situent pas sur le mĂȘme niveau ou degrĂ© de dĂ©veloppement. Certes, il existe des indicateurs qui expliquent et spĂ©cifient le niveau du dĂ©veloppement de chaque pays.

Le programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), dĂ©finit le dĂ©veloppement comme « le fait d’élargir l’éventail des possibilitĂ©s offertes aux hommes Â».

Le programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD) propose quatre critĂšres pour mesurer le niveau de dĂ©veloppement d’un pays :

  • La productivitĂ© qui permet d’enclencher un processus d’accumulation ;
  • La justice sociale : les richesses doivent ĂȘtre partagĂ©es au profit de tous ;
  • La durabilitĂ© : les gĂ©nĂ©rations futures doivent ĂȘtre prises en compte  (dimension Ă  long terme du dĂ©veloppement) ;
  • Le dĂ©veloppement doit ĂȘtre engendrĂ© par la population elle-mĂȘme et non par une aide extĂ©rieure.

2.1. Les indicateurs de développement économique

Plusieurs indicateurs sont proposĂ©s pour Ă©valuer le niveau du dĂ©veloppement, notamment :

L’espĂ©rance de vie, le taux de croissance, la promotion de la population urbaine de la ville de plus de 20.000 habitants par km rapport Ă  la population totale, le taux de mortalitĂ©, la consommation des protĂ©ines alimentaires par tĂȘte et par jour, le taux de mortalitĂ©, la consommation des calories, le taux de scolarisation primaire et secondaire pour les enfants de 5 Ă  19 ans, la moyenne de nombreux de personnes par chambre, le pourcentage des maisons bĂ©nĂ©ficiant d’électricitĂ©, le nombre de journaux pour 1000 habitants, le nombre de tĂ©lĂ©phones pour 1000 habitants, le nombre de radios pour 1000 habitants.

III. Typologie du développement

  1. DĂ©veloppement endogĂšne

Le dĂ©veloppement endogĂšne est une conception du dĂ©veloppement basĂ© sur les ressources disponibles localement, notamment les savoirs, les expĂ©riences, les cultures et le leadership local. Il prend en compte la maniĂšre dont les populations se sont organisĂ©es localement et ont appris Ă  vivre dans leur environnement, avec l’ouverture nĂ©cessaire pour intĂ©grer les connaissances et les pratiques extĂ©rieures.

Il inclut les systĂšmes d’apprentissage et d’expĂ©rimentation historiques gĂ©nĂ©rĂ©es localement, en vue de la satisfaction des besoins ressentis par les populations, et projette de construire des Ă©conomies locales et suffisamment ouvertes pour permettre d’y retenir l’essentiel des bĂ©nĂ©fices. [47]

Dans les pays qui ont été soumis à la colonisation et auparavant à la traite des esclaves, les formes de cohésion sociale ont été durement éprouvées, voire réprimées au profit de modes de vie exogÚnes. Dans le contexte actuel de la mondialisation, cette surimposition de valeurs de vie sociale exogÚne est aggravée par la domination de marché et des politiques néo-libérales.

Ces diffĂ©rentes forces contribuent dans un mouvement d’ensemble, Ă  l’extraversion des Ă©conomies locales, Ă  la dĂ©perdition de savoirs et d’expĂ©riences millĂ©naires et Ă  diverses formes de violation des droits civiques, politiques, Ă©conomiques, sociaux et culturels auxquels tous les gouvernements, les populations responsables de leur destin commun, de leur insertion dans des ensembles rĂ©gionaux plus Ă©tendus, et des opportunitĂ©s qu’elles offrent localement aux gĂ©nĂ©rations futures.

  •    DĂ©veloppement exogĂšne

Le développement exogÚne est une théorie économique développée par Robert Solow et, qui soutient que le progrÚs technologique et la croissance démographique servent à la croissance sur le long terme.

Selon Solow, la croissance viendrait de phĂ©nomĂšnes extĂ©rieurs,  en quelques sorte comme ‘’tomber du ciel’’ et ne proviendrait pas des entreprises elles-mĂȘmes. Pour cet auteur, les politiques Ă©conomiques menĂ©es par l’Etat n’ont pas d’influence sur la croissance si elles n’agissent pas sur les phĂ©nomĂšnes exogĂšnes.[48]

Il.2.2. Facteurs de développement

Les stratĂ©gies Ă  appliquer pour obtenir une croissance Ă©conomique verte et inclusive occupĂšrent une place dominante dans les discussions actuelles relatives Ă  un programme de dĂ©veloppement durable. La  prĂ©sente synthĂšse porte sur des facteurs du dĂ©veloppement souvent nĂ©gligĂ©s dans le domaine social, et montre qu’ils sont insĂ©parables des changements Ă©conomiques, environnementaux et politiques.

Elle met en évidence divers domaines dans lesquels les politiques se sont révélées de nature à préparer une transformation sociale et récente des facteurs sociaux qui sont essentiels pour catalyser les progrÚs, sur la voie du développement durable.

Le dĂ©veloppement durable est nĂ©cessairement ‘’ axĂ© sur les ĂȘtres humains, soucieux de la planĂšte’’ et guidĂ© par les valeurs de l’égalitĂ© des droits et de la justice sociale ; il a besoin d’Etats volontaristes et d’institutions qui fonctionnent bien, et ne deviendra rĂ©alitĂ© qu’avec la participation de populations qui se prennent en charge[49].

2.2. Les politiques sociales peuvent amener des transformations profondes dans les domaines socio-Ă©conomiques.

Les politiques sociales sont des interventions des gouvernements qui ont une incidence sur le bien-ĂȘtre des individus et des collectivitĂ©s. Il est aujourd’hui largement admis que la protection sociale universelle contribue de maniĂšre essentielle, au dĂ©veloppement, et de nombreux pays se sont engagĂ©s Ă  mettre en place des socles nationaux de protection sociale.

  Au-delĂ  de cette fonction de protection, les politiques sociales peuvent amener des transformations profondes dans les domaines Ă©conomique, social, voire mĂȘme environnemental favoriser la productivitĂ© Ă©conomique, dĂ©velopper le capital humain, rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s et organiser la rĂ©partition de la charge que constitue la reproduction sociale en orientant les rĂ©sultats du dĂ©veloppement dans un sens plus durable. Ces fonctions multiples montrent bien que les politiques sociales et Ă©conomiques sont intrinsĂšquement liĂ©es.

Pour ĂȘtre un facteur de transformation, la politique sociale ne peut pas se cantonner dans son rĂŽle rĂ©siduel d’assistance, Ă  ceux qui vivent, en marge de l’économie, au moyen, par exemple, de transferts cibles visant Ă  faire reculer la pauvretĂ©. 

Elle doit intĂ©grer ses diffĂ©rentes fonctions pour apporter sĂ©curitĂ© et opportunitĂ©s aux individus tout au long de la vie, repartir les charges et les fruits de la croissance Ă©conomique, et redistribuer les coĂ»ts des soins. Une attention insuffisante portĂ©e Ă  ces fonctions gĂ©nĂ©rale de la politique sociale peut menacer les progrĂšs vers d’autres objectifs du dĂ©veloppement, en suscitant des tensions sociales Ă  cause de la raretĂ© des emplois ou des ressources, en compromettant la santĂ© et la productivitĂ© ou en empĂȘchant d’investir dans les gĂ©nĂ©rations futures.

SECTION II : PRESENTATION DES ACTEURS

  1. Situation géographique

Sa superficie couvre 2.345.410 KmÂČ, son gigantesque fleuve qui prend sa source dans la province du Katanga et qui, jusqu’à son embouchure dans le Bas – Congo, parcourt plus ou moins 4.700 Km avant de se jeter dans l’OcĂ©an Atlantique. Sur son parcours, plusieurs affluents s’y dĂ©versent, ajoutant encore, plus ou moins 15.000 autres kilomĂštres navigables.[50]

 L’immense bassin du fleuve Congo et l’ampleur de ses affluents produisent, Ă  son embouchure, un dĂ©bit de 43.000 mÂł par seconde. Ces ramifications naturelles constituent le socle indestructible de l’unitĂ© du pays et de ses populations. Les diffĂ©rents brassages qui se sont opĂ©rĂ©s et qui continuent Ă  se nouer ne laissent aucune chance Ă  ceux qui voudraient son dĂ©mantĂšlement. Plus de quatre cents cinquante groupes populationnistes plus ou moins distincts, une population estimĂ©e Ă  75.000.000 d’habitants vivent Ă  l’unisson et n’ont qu’un seul but : dĂ©velopper le pays, dans la paix et la dignitĂ©,  pour le bien ĂȘtre de chacun des congolais[51].

Pour mieux fixer les esprits et exposer les enjeux qui se jouent en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, il nous paraĂźt utile de projeter la RDC sur l’Union EuropĂ©enne.

La RDC, Ă  elle seule, reprĂ©sente, par son Ă©tendue, les deux tiers de l’Union EuropĂ©enne dont : le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne et le Danemark soit un total de 2,3 millions de KmÂČ. LĂ  s’arrĂȘte la similitude puisque la RDC n’a que 75 millions d’habitants. Cette partie de l’U.E. a une population de  plus ou moins 352.558.521 habitants.

Ce pays, avec son climat tropical Ă  l’Ouest (chaud et humide), (sec et froid) Ă  l’Est, ses reliefs volcaniques dans la partie Est du pays, et ses hautes montagnes dont le plus haut sommet  culmine Ă  5.109 mĂštres d’altitude avec ses neiges Ă©ternelles, sont autant d’atouts qui  lui permettront non seulement une exploitation agricole riche, variĂ©e et intense mais suscitent aussi d’autres effets d’entraĂźnement. La diversitĂ© de ses plantes, Ă©tudiĂ©es et traitĂ©es scientifiquement, seront d’une importance capitale dans les domaines mĂ©dicinal, commercial et industriel. Elles pourront aussi susciter une production pluri-agricole en abondance. Ce sont lĂ  autant d’attraits touristiques importants.

De plus, ce pays est dotĂ© d’une multitude de matiĂšres prĂ©cieuses dont les plus indispensables sont : l’homme, l’eau, la terre et le soleil, sans oublier ses ressources miniĂšres naturelles, reprĂ©sentant une bonne partie du tableau de MendeleĂŻev[52].

En ce qui concerne le bassin du fleuve Congo, son Ă©tendue et sa puissance pourraient ĂȘtre mieux prises en compte.

Ainsi, ses 19.500 km navigables (fleuve, affluents et lacs y compris), constituent non seulement une puissance Ă©nergĂ©tique mais aussi une autoroute naturelle disposĂ©e Ă  assurer les liens entre l’arriĂšre-pays et la capitale.

Cette autoroute liquide, dont la nature a dotĂ©  la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, ne demande qu’une seule chose : un entretien rĂ©gulier et des amĂ©nagements appropriĂ©s pour sa viabilitĂ© et son exploitation.

  • Mais son embarcation a eu Ă , lutter contre un courant de huit Ă  neuf nƓuds qui prĂ©sageait dĂ©jĂ  de la puissance de ce fleuve. Le constat Ă©tait que, de par sa puissance, le fleuve refusait de se mĂȘler et de se laisser dompter par la mer.
  • Des scientifiques, ocĂ©anographes modernes, ont dĂ©couvert des preuves de cette immense puissance par la prĂ©sence d’un canyon long de plusieurs centaines de kilomĂštres, profond, par endroits, de plus de mille trois cents mĂštres, dans le sous – sol marin.

Comme preuve supplĂ©mentaire de la surprenante puissance de ce gigantesque  fleuve Congo, un nouveau projet important  est Ă  l’étude : c’est ; le  barrage d’Inga III et son importance.

  • Heureusement, dans le but d’amorcer son dĂ©veloppement intĂ©gral, la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo vient de lever l’option de rĂ©aliser le ‘’barrage d’Inga III’’ en partenariat public – privĂ©. Sans Ă©lectricitĂ© fiable et suffisant, il n’y a pas d’industrie, d’entreprise, d’hĂŽpital, etc. viables.
  • Le barrage devrait produire 4,8 GW pour rĂ©pondre aux besoins de la RĂ©publique  DĂ©mocratique du Congo et  de la  sous – rĂ©gion.
  • Les travaux devraient dĂ©buter au mois d’octobre 2015 et coĂ»teraient 11.890.000.000 milliards de dollars US, d’aprĂšs les Ă©tudes des experts de la SNEL- ‘’SociĂ©tĂ© Nationale d’Electricité’’ et certains experts internationaux. Les premiers kilowatts Ă  produire par ce nouveau barrage devraient ĂȘtre disponibles en 2020.
  • Actuellement, Inga I et Inga II ne produisent que 600 mĂ©gawatts. Des mĂ©canismes permettant de porter cette capacitĂ© Ă  1300 mĂ©gawatts seraient aussi Ă  l’étude.
  • La SociĂ©tĂ© Nationale d’ElectricitĂ©, dans le but de soutenir les projets d’investissements Ă  travers le pays, met tout en Ɠuvre afin d’amĂ©liorer et d’augmenter ses capacitĂ©s de production en Ă©nergie Ă©lectrique. C’est un projet intĂ©grateur rĂ©gional : ‘’ RDC et la Sous-rĂ©gions’’.

A ce sujet, nous nous permettons permets d’exprimer ici notre vƓu le plus ardent : c’est de lutter contre une privatisation hĂątive de certains de nos patrimoines communs, telle que la production d’eau, potable, abondante et une distribution correcte, d’énergie Ă©lectrique continue, stable, rĂ©pondant aux normes techniques reconnues internationalement, ainsi qu’un service de transport en commun de bonne qualitĂ©, (rĂ©gulier et fluide) sur des artĂšres fiables. Ces secteurs, considĂ©rĂ©s comme stratĂ©giques, vitaux et sociaux, pour la population, la RDC a les moyens d’en assumer pleinement leur bon fonctionnement et leur viabilitĂ© d’une façon efficiente. [53]

  • La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo est aussi une grande rĂ©serve de l’or noir. En effet, de l’EST du pays, en commençant par l’Ituri, en passant par le graben du Lac Albert ainsi que dans ses diffĂ©rentes provinces pour aboutir Ă  l’embouchure du fleuve Congo, Ă  Muanda, dans le Bas – fleuve, stagnent d’énormes quantitĂ©s de pĂ©trole. DerniĂšrement, il a encore Ă©tĂ©  dĂ©couvert, sur le territoire congolais, des matiĂšres bitumeuses trĂšs recherchĂ©es. Certains chercheurs spĂ©cialisĂ©s estiment les rĂ©serves du pays, en matiĂšres premiĂšres, Ă  une valeur de plus ou moins 25.000.000.000.000 soit (Vingt-cinq mille milliards de dollars).Tout ceci risque encore, une fois de plus, de susciter des convoitises au dĂ©triment du paisible peuple congolais. A ce sujet, le Gouvernement de la RĂ©publique devrait prendre toutes les dispositions utiles pour parer Ă  toute Ă©ventualitĂ©.

Sa jeune et dynamique population, trĂšs intĂ©ressĂ©e au dĂ©veloppement de son pays, n’attend qu’un signal fort pour s’élancer dans cette course effrĂ©nĂ©e qui la conduira vers son dĂ©veloppement intĂ©gral.

§. 1. Bref aperçu histoire de la RDC

L’histoire de la RDC est fort complexe et l’on ne saurait le prĂ©senter en quelques pages. Nous nous limiterons d’en faire ressortir les lignes de force. Cahotante dans son dĂ©veloppement, convulsive dans ses luttes contre l’intrusion europĂ©enne et les factions extĂ©rieures, discontinue et variĂ©e dans son processus ponctuĂ© par une Ă©volution plus ou moins rapide prĂ©cipitĂ©e. C’est une histoire fort ride en pĂ©ripĂ©tie et fertile en Ă©vĂ©nements de gravide importance de NIMIALUKENI fondateur du royaume Kongo en passant par KASAVUBU relais de l’histoire moderne indĂ©pendante du Congo jusqu’Ă  l’Ă©poque de Laurent DĂ©sirĂ© KABILA.[54]

Jadis nommée EIC (1885-1908), Congo Belge (1905-1960), Etat du Congo ou république du Congo (1964-1971), le ZAIRE (1971-1997) et maintenant RDC (1997 à nos jours).

La confĂ©rence de Berlin est convoquĂ©e par le chancelier Allemand BISMARCK dans l’objectif de fixer les rĂšgles de l’occupation ou du partage de l’Afrique. Elle se penche aussi sur des questions Ă©conomiques et humanitaires. Elle a commencĂ© du 15 novembre au 26 fĂ©vrier 1885. Dans cette confĂ©rence, le roi LEOPOLD II a dĂ©fendu son idĂ©e de crĂ©er « un Etat indĂ©pendant du Congo Â» qui sera acceptĂ©e. HĂ©las! Un Etat indĂ©pendant sans un peuple indĂ©pendant.

LEOPOLD II va convaincre les puissances europĂ©ennes de l’opportunitĂ© de crĂ©er un Etat tampon qui leur Ă©vite les affrontements directs au cƓur du continent tout en leur garantissant l’accĂšs aux richesses. «  Les assurances du roi font que la fixation des frontiĂšres de l’EIC, ne soit la prĂ©occupation des confĂ©renciers, car, il est question d’un « territoire ouvert Ă  tous Â».[55]

AprĂšs, l’EIC est annexĂ© Ă  la Belgique et change d’appellation pour devenir «Congo Belge Â» une annexion votĂ©e par le parlement Belge le 28 AoĂ»t 1908.

De L’EIC au Congo Belge, nous sommes Ă  la rĂ©publique du Congo qui accĂšde Ă  l’indĂ©pendance le 30 Juin 1960. C’est un fruit de la prise de conscience congolaise. A ce stade, les congolais ont pris le destin de leur pays en mains. Pour ce qui est de l’interprĂ©tation de cette indĂ©pendance, les avis sont partagĂ©s. « Les uns s’entendaient Ă  un retournement de situation, Ă  un remplacement des blancs par des noirs, dont l’appropriation des belles voitures, des belles maisons ; et les autres, Ă  la cessation du travail quelque peu exagĂ©rĂ©, pleine de dĂ©magogie. Selon eux c’est dĂ©sormais les machines qui pouvaient directement produire le mas, le manioc,… rendant ainsi la houe et la machette inutiles. Quelque temps aprĂšs, le mot fut employĂ© en dĂ©signant des catĂ©gories des gens opportunistes, parvenus signifiant de promotion sans mĂ©rite.


B. Belgique

La Belgique (en nĂ©erlandais : BelgiĂ«, en allemand : Belgien), ou Royaume de Belgique, est un pays d’Europe ayant une frontiĂšre commune avec les Pays-Bas au nord, l’Allemagne et le Luxembourg Ă  l’est, la France au sud-ouest, et limitĂ©e par la cĂŽte de la mer du Nord au nord-ouest.[56]

Ses habitants sont les Belges, sa capitale est Bruxelles et trois langues officielles y sont parlĂ©es : le français en Wallonie, le nĂ©erlandais en Flandre et l’allemand dans la CommunautĂ© Germanophone de Belgique. La rĂ©gion de Bruxelles-Capitale est officiellement bilingue, mais c’est une enclave majoritairement francophone dans la rĂ©gion flamande.

Le rĂ©gime politique du pays est une monarchie constitutionnelle parlementaire comme le Royaume-Uni ; la Belgique est un État fĂ©dĂ©ral depuis 1993. Le pays est traversĂ© par ce qu’on appelle une frontiĂšre linguistique : la Belgique est Ă  la jonction entre l’Europe de langues romanes et celle de langues germaniques, qui ont transmis des hĂ©ritages culturels un peu diffĂ©rents.

La superficie du pays est de 30 528 kmÂČ, avec une partie de son territoire gagnĂ©e sur la mer, les polders, mais menacĂ©e par la remontĂ©e des eaux. Sa population Ă©tait de plus de onze millions d’habitants en 2015, soit une densitĂ© de 368 hab./kmÂČ, proche de celle des Pays-Bas ; cette densitĂ© a posĂ© des problĂšmes environnementaux en particulier pour la qualitĂ© des eaux de surface.

La Belgique a fait le choix de l’Union europĂ©enne dĂšs le dĂ©but ; le Parlement europĂ©en, le Conseil de l’Union europĂ©enne et la Commission europĂ©enne ont leur siĂšge Ă  Bruxelles. La Belgique est composĂ©e de trois communautĂ©s : la communautĂ© flamande (on y parle nĂ©erlandais), la communautĂ© française (on y parle français) et la communautĂ© germanophone (on y parle allemand). La Belgique est Ă©galement composĂ©e de trois RĂ©gions : la Flandre, la Wallonie et la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale (Bruxelles).[57]

A. Situation socio Ă©conomique

La RDC est un vaste pays d’Afrique situĂ© au centre du continent. Elle partage les frontiĂšres avec 9 pays et compte 26 provinces dont trois font l’objet de notre Ă©tude.

La population congolaise est constituĂ©e des nationaux et des Ă©trangers. L’étude de cette population pose beaucoup de problĂšmes : celui de donnĂ©es dĂ©mographiques et de leurs sources, celui de rĂ©partition de la population et des facteurs dont elle dĂ©pend, celui des relations entre la distribution de la population et celui des infrastructures productives du pays ».[58]

La RDC fait partie des pays les moins avancĂ©s. Sa stature Ă©conomique est comparable Ă  celle des autres pays de l’Afrique centrale, mais son Ă©conomie est handicapĂ©e par une guerre civile larvĂ©e et par la corruption qui prend des plus en plus une ampleur inquiĂ©tante.

Le niveau de vie de la population est mĂ©diocre. En dĂ©pit de ses immenses ressources naturelles (minerais, bois prĂ©cieux, produits agricoles…), le peuple congolais endure la souffrance de tout calibre et il vit la pauvretĂ© dans la richesse. Les conflits ont Ă©galement eu des consĂ©quences dĂ©sastreuses pour la population dont le revenu se situe dĂ©jĂ  en dessous du seuil de la pauvretĂ©. Ils ont non seulement paralysĂ© le secteur Ă©conomique ; mais aussi, ils ont conduit Ă  la dĂ©tĂ©rioration des infrastructures sociales.

L’économie de la RDC repose essentiellement sur le secteur minier. L’agriculture qui a Ă©tĂ© proclamĂ© dĂšs la deuxiĂšme rĂ©publique « prioritĂ© des prioritĂ©s » n’attire pas l’attention des dĂ©cideurs ; or, elle occupe plus de 70% de la population congolaise.

§.2. Bref  aperçu histoire de la Belgique

Depuis le dĂ©but de notre existence, l’ĂȘtre humain a migrĂ©. Lorsqu’on se penche sur la prĂ©histoire et l’histoire, on remarque que, de tous temps, les migrations sont intrinsĂšquement liĂ©es Ă  l’homme, qui a cherchĂ© de nouvelles opportunitĂ©s de vies ou a fui des violences en tout genre. Dossier sur l’histoire des migrations en Belgique.[59]

Il est communĂ©ment admis que depuis le dĂ©but de notre existence, l’ĂȘtre humain a migrĂ©. Lorsqu’on se penche sur la prĂ©histoire et l’histoire, on remarque qu’effectivement, de tous temps, les migrations sont intrinsĂšquement liĂ©es Ă  l’homme, qui a cherchĂ© de nouvelles opportunitĂ©s de vies ou a fui des violences en tous genre.

Les migrations sont bien un mouvement historique. Cependant, on peut mettre en avant deux nouveautés contemporaines propre au mouvement migratoire en Europe.

D’une part, le mouvement s’est considĂ©rablement amplifiĂ© suite Ă  la RĂ©volution industrielle, en raison notamment d’une globalisation toujours accrue, mais aussi des changements sociĂ©taux consĂ©quents (urbanisation, mobilitĂ© accrue, augmentation de la population mondiale
).D’autres parts, l’Europe va passer, au 20Ăšme siĂšcle, d’une terre d’émigration Ă  une terre d’immigration.

  • De l’indĂ©pendance Ă  la Grande guerre

Durant le 19Ăšme siĂšcle, 45 Ă  47 millions d’europĂ©ens ont Ă©migrĂ©s vers l’AmĂ©rique du Nord (73% des cas), l’AmĂ©rique du sud (20%), l’OcĂ©anie (7%) et l’Asie et l’Afrique (1%). Les principaux pays « fournisseurs » de ces migrants sont le Royaume-Uni, l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne, l’Espagne et les pays scandinaves. L’essor des migrations contemporaines de longues distances commence aux alentours des annĂ©es 1820.[60]

Cette pĂ©riode est marquĂ©e par les migrations transatlantiques en direction de l’AmĂ©rique du Nord, migrations qui sont parties prenantes de la mondialisation et de l’essor de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. Il ne faut cependant pas se limiter Ă  ce flux. On peut, entre autres, distinguer trois circuits migratoires principaux (entre 1846 et 1940) :

Il est communĂ©ment admis que depuis le dĂ©but de notre existence, l’ĂȘtre humain a migrĂ©. Lorsqu’on se penche sur la prĂ©histoire et l’histoire, on remarque qu’effectivement, de tous temps, les migrations sont intrinsĂšquement liĂ©es Ă  l’homme, qui a cherchĂ© de nouvelles opportunitĂ©s de vies ou a fui des violences en tous genre.

Les migrations sont bien un mouvement historique. Cependant, on peut mettre en avant deux nouveautés contemporaines propre au mouvement migratoire en Europe.

D’une part, le mouvement s’est considĂ©rablement amplifiĂ© suite Ă  la RĂ©volution industrielle, en raison notamment d’une globalisation toujours accrue, mais aussi des changements sociĂ©taux consĂ©quents (urbanisation, mobilitĂ© accrue, augmentation de la population mondiale
).D’autres parts, l’Europe va passer, au 20Ăšme siĂšcle, d’une terre d’émigration Ă  une terre d’immigration.

  • De l’indĂ©pendance Ă  la Grande guerre

Durant le 19Ăšme siĂšcle, 45 Ă  47 millions d’europĂ©ens ont Ă©migrĂ©s vers l’AmĂ©rique du Nord (73% des cas), l’AmĂ©rique du sud (20%), l’OcĂ©anie (7%) et l’Asie et l’Afrique (1%). Les principaux pays « fournisseurs » de ces migrants sont le Royaume-Uni, l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne, l’Espagne et les pays scandinaves. L’essor des migrations contemporaines de longues distances commence aux alentours des annĂ©es 1820.[61]

Cette pĂ©riode est marquĂ©e par les migrations transatlantiques en direction de l’AmĂ©rique du Nord, migrations qui sont parties prenantes de la mondialisation et de l’essor de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. Il ne faut cependant pas se limiter Ă  ce flux. On peut, entre autres, distinguer trois circuits migratoires principaux (entre 1846 et 1940) :

vers l’AmĂ©rique du nord (55 Ă  58 millions d’europĂ©ens ; 2,5 millions du continent asiatique et africains)vers l’Asie du sud et l’ocĂ©an indien (48-52 millions de chinois et d’indiens, mais aussi quelques europĂ©ens)vers la Mandchourie, le Japon et l’Asie centrale (46-51 millions d’asiatiques et de russes).

 Ces trois flux majeurs sont accompagnĂ©s d’autres circuits consĂ©quents que nous n’aborderons pas ici (migrations intra-europĂ©enne, intra-nationale, comme en Russie, etc.). ParallĂšlement Ă  l’essor de migrations, des politiques nationalistes et de contrĂŽle des frontiĂšres commencent Ă  Ă©merger, Ă  l’instar des lois limitant la migration asiatique aux Etats-Unis Ă  la fin du 19Ăšme siĂšcle.[62]

Du point de vue belge, au 19Ăšme siĂšcle, le pays est une terre d’émigration. Les Belges Ă©migrent principalement vers la France pour y travailler, notamment dans les charbonnages et l’industrie textile. J. Stengers Ă©voquent ainsi 482 000 belges travaillant en France en 1886, pic de l’émigration belge. Pour certains ces sĂ©jours sont temporaires et le retour en Belgique frĂ©quent, mais les belges reprĂ©sentent entre 38% et 46% de la population immigrĂ©e en France seconde moitiĂ© du 19Ăšme. Par contre, en Europe, les belges s’expatrient peu vers l’outre-mer, Ă  l’instar des français, bons derniers dans cette catĂ©gorie. On dĂ©compte seulement 30 000 belges vivants aux Etats-Unis en 1900.

  • De 1918 Ă  1945

Au cours du 20Ăšme siĂšcle, les deux guerres seront des moments forts d’émigrations, avec plus d’un million de belges qui fuient le pays lors de la grande guerre[63]. L’entre-deux-guerres est une pĂ©riode particuliĂšre, caractĂ©risĂ© par une diminution gĂ©nĂ©rale des Ă©changes commerciaux, des migrations, des mouvements de capitaux.

 En Belgique, jusqu’en 1920, les migrations en Belgique sont principalement issues des pays voisins. AprĂšs la deuxiĂšme guerre mondiale, la guerre froide et la fin des Ă©changes avec l’Est impliquera la fin de l’arrivĂ©e de migrants de l’Est. DorĂ©navant, et jusqu’en 1958, les italiens constitueront le groupe dominant de l’immigration : 48,5% en moyenne.[64] Ces migrants viennent alors combler les besoins de l’industrie belge.

  • De 1945 Ă  aujourd’hui

AprĂšs la seconde guerre mondiale, la Belgique passe des accords bilatĂ©raux avec des pays comme l’Italie, la GrĂšce, le Maroc et la Turquie pour fournier en main d’Ɠuvres ses industries lourdes comme la sidĂ©rurgie ou les mines[65], cette politique « active de recrutement de travailleurs Ă©trangers » s’arrĂȘte Ă  partir des crises des annĂ©es 70 consĂ©cutivement Ă  la crise Ă©conomique et le retour du protectionnisme. Depuis, la population immigrĂ©e en Belgique continue de croĂźtre suite Ă  l’arrivĂ©e de nouveaux rĂ©fugiĂ©s, du regroupement familial, de la migration Ă©tudiante et de l’arrivĂ©e d’étrangers principalement provenant de l’UE[66]. On peut remarquer une diversification des pays d’origine Ă  parti des annĂ©es cinquante. Les Espagnols reprĂ©sentent par exemple 9% de l’immigration en 1957 et 1958 contre 2% avant. En terme de proportion, les flux migratoires de la fin du 20Ăšme siĂšcle sont comparables Ă  ceux du dĂ©but du siĂšcle.[67]

Au sein mĂȘme des pays et de l’Europe, des migrations Ă©conomiques en liens avec la rĂ©volution industrielle ont eu lieu, on pense notamment Ă  la migration des irlandais en Angleterre, des flamands en Wallonie, des polonais vers la Ruhr, des italiens vers la Belgique
 L’émergence du marchĂ© commun (fin du 20Ăšme s.) et l’unification europĂ©enne ont renforcĂ©s la mobilitĂ© intra-europĂ©enne, ce qui explique la forte prĂ©sence d’étrangers europĂ©ens en Belgique. PrĂšs de sept Ă©trangers sur dix Ă©tablis aujourd’hui en Belgique sont des ressortissants de l’Union europĂ©enne. A noter que les Ă©trangers europĂ©ens, du fait de leur appartenance Ă  l’UE, possĂšdent des avantages non-nĂ©gligeables sur les Ă©trangers hors-UE (permis de travail, libertĂ© de circulation). Ils sont dĂšs lors moins enclins Ă  demander la nationalitĂ© belge.

DEUXIÈME CHAPITRE :

ANALYSE JURIDIQUE DE LA COOPÉRATION BELGO-CONGOLAISE

SECTION I. LES INSTRUMENTS JURIDIQUES DE LA COOPERATION BELGO-CONGOLAISE

Il y a lieu de souligner que la coopĂ©ration au dĂ©veloppement entre les deux pays ne date pas d’aujourd’hui, ainsi, il va devoir que nous prĂ©sentions ici quelques conventions et accords conclus entre les deux pays notamment[68] :

  • La convention gĂ©nĂ©rale signĂ©e Ă  Kinshasa le 27 mars 1990, Ă  l’issue de cette convention, les deux parties se sont engagĂ©es Ă  fonder leurs rapports d’Etats sur les principes du droit international touchant les relations amicales entre autres l’Ă©galitĂ©, la non-ingĂ©rence, le respect de l’indĂ©pendance politique, et de la souverainetĂ© des Etats, en vue de sauvegarder ainsi la dignitĂ© et l’identitĂ© de chaque pays. Il importe de prĂ©ciser qu’il y a une nouvelle particularitĂ© dans le cadre de ce texte, et qui engage les deux pays signataires Ă  s’abstenir, dorĂ©navant sur leur territoires, de toute activitĂ© dirigĂ©e contre partie ;
  • Accord de coopĂ©ration entre la RDC et le royaume de Belgique relatif Ă  la rĂ©alisation des objectifs de deux pays(le 27 Mars 1990). Cet instrument juridique dĂ©finit les diffĂ©rends de deux pays. Il sied de signaler une importante innovation introduite dans le cadre des relations bilatĂ©rales entre les deux Etats et qui porte sur la cogestion financiĂšre et technique entre les deux pays.[69] Des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s de commun accord ;
  • Arrangements particuliers entre la RDC et la Belgique relatif aux fonds bilatĂ©raux de dĂ©veloppement(F.B.D) en 1990. Ce texte introduit un mĂ©canisme financier jamais mis en Ɠuvre dans les relations Ă©conomiques entre un pays de l’hĂ©misphĂšre sud avec celui du nord. Il dĂ©passe mĂȘme les limites des recommandations adoptĂ©es par les pays riche Ă  Toronto. C’est ainsi que le Congo ex-zaĂŻre, de par la voix de son prĂ©sident en l’occurrence le Marechal Mobutu du haut de la tribune des Nations-Unies, Ă©met le souhait ce schĂ©ma de remboursement en monnaie locale, ĂȘtre adoptĂ© par d’autres pays crĂ©anciers afin d’allĂ©ger la charge si lourde de la dette des nations en dĂ©veloppement, en pĂ©riode de conjoncture trĂšs difficile ;
  •  Protocole d’accord entre la RDC et le Royaume de Belgique relatif au statut du personnel de coopĂ©ration belge(le 27 mars 1990). Ce protocole dĂ©finit et Ă©tablit une classification des coopĂ©rants appelĂ©s Ă  assurer dans le cadre des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s en commun accord. En outre ce protocole consiste pour les Experts belges Ă  former leurs homologues congolais dans les limites du temps bien dĂ©terminĂ©[70]

Le Programme Indicatif de CoopĂ©ration 2008-2010 signĂ© Ă  Kinshasa en mars 2007 entre le Royaume de Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et enfin le Programme Indicatif de CoopĂ©ration 2010-2013 qui prend en compte les documents suivants :[71]

  • Le Document de stratĂ©gie de croissance et rĂ©duction de la pauvretĂ© (DSCRP) ;
  • La loi congolaise sur la coopĂ©ration internationale de 1982 ;
  • La loi belge sur la coopĂ©ration internationale du mai 1999 ; qui limite ici les interventions de la coopĂ©ration belge aux secteurs de la santĂ© de base, de la formation et de l’Ă©ducation, de l’agriculture et du dĂ©veloppement rural, des infrastructures de base et de la consolidation de la sociĂ©tĂ© (y compris la prĂ©vention de conflits) ;
  • La dĂ©claration de Paris sur l’efficacitĂ© de l’aide et l’agenda d’action d’Accra sur l’efficacitĂ© de l’aide ;
  •  La dĂ©claration de Kinshasa ;
  •  Le code de conduite de l’UE sur la complĂ©mentaritĂ© et la division du travail ; oĂč la Belgique d’un commun accord avec le gouvernement congolais, s’est engagĂ©e Ă  concentrer ses interventions en RDC dorĂ©navant sur 3 secteurs, Ă  savoir : l’agriculture, les pistes et les bacs, ainsi que l’Ă©ducation ;
  • Le plan belge pour l’harmonisation et l’alignement de l’aide (2oo7) ;
  • Le profil de gouvernance de l’UE ;
  •  Les principes pour l’engagement international dans les Etats fragiles et les situations prĂ©caires (CAD/OCDE) ;
  •  Les plans d’action congolais et belge pour la mise en Ɠuvre de la rĂ©solution 1325 des Nations-Unies du 31oct 2000 Â« Femmes, Paix et SĂ©curitĂ© Â».

Au demeurant de tout ce qui prĂ©cĂšde, il convient de signaler que la coopĂ©ration technique (CTB) et le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă  la coopĂ©ration internationale sont responsables pour la mise en Ɠuvre du PIC. Le statut juridique de la CTB en RDC est rĂ©glĂ© par l’Ă©change de lettres des 20oct et 2dĂ©c 2009 entre l’Ambassade du Royaume de Belgique Ă  Kinshasa et le MinistĂšre de la coopĂ©ration internationale et rĂ©gionale de la RDC.[72]

SECTION II. IMPACTE DE CES ACCORDS SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC

AprĂšs des dĂ©cennies d’instabilitĂ© politique, ces Ă©lections constituent le rĂ©sultat d’un dialogue intercongolais, entamĂ© Ă  la fin des annĂ©es 90, et de la crise rĂ©gionale dans les Grands Lacs, et qui s’est concrĂ©tisĂ© par les accords de Lusaka, en 1999.

Ces accords reposent sur un double processus: l’un, interne, vise Ă  dĂ©gager un accord entre tous les acteurs concernĂ©s en organisant une transition politique dans la perspective d’élections libres et dĂ©mocratiques; l’autre, externe, vise le retrait de toutes les armĂ©es Ă©trangĂšres prĂ©sentes en RDC par la voie d’un dialogue rĂ©gional entre les pays impliquĂ©s, et le dĂ©sarmement et la « neutralisation des groupes de rebelles » afin d’aboutir Ă  une paix stable entre pays voisins. [73]

Ces Ă©lections constituent donc l’aboutissement de ce premier processus, dans l’attente de rĂ©sultats dĂ©terminants sur le volet externe.  L’organisation effective des Ă©lections prĂ©sidentielles et parlementaires, malgrĂ© les deux reports prĂ©vus par les autoritĂ©s de transition, tendent Ă  dĂ©montrer la rĂ©elle volontĂ© du pouvoir central de transition Ă  accĂ©lĂ©rer et renforcer les processus de dĂ©centralisation et de dĂ©mocratisation, confirmĂ©s d’ailleurs par la nouvelle Constitution adoptĂ©e en fĂ©vrier 2006.

La Belgique a inscrit la RDC parmi les 18 pays prioritaires de sa politique de coopĂ©ration internationale. La crise des annĂ©es 90 a ainsi mis en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© d’inscrire la coopĂ©ration avec la RDC dans une perspective plus Ă©tendue que celle de l’aide humanitaire, et ce dans un souci d’appui structurel Ă  la reconstruction de l’Etat et au processus de dĂ©mocratisation. Pour guider cette coopĂ©ration, la Belgique et la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo ont dĂ©fini dans le document « Programme indicatif de coopĂ©ration », les objectifs, les contenus sectoriels et thĂ©matiques, la durĂ©e et le budget estimatif qu’ils souhaitent exĂ©cuter ensemble.[74].

Enfin, il est Ă©galement important de souligner que la communautĂ© congolaise (premiĂšre et deuxiĂšme gĂ©nĂ©rations) est fortement implantĂ©e en Belgique francophone, sans compter bien entendu les Belges d’origine congolaise. Si la Belgique est devenue leur berceau, leurs racines sont bien souvent restĂ©es profondĂ©ment ancrĂ©es en RDC. Des partenariats communaux belgo- congolais constituent une occasion unique de renforcer les liens entre les deux communautĂ©s et d’ainsi favoriser les processus d’intĂ©gration.

  • Contexte gĂ©nĂ©ral (politique, social, Ă©conomique et sectoriel)

La RDC a connu une instabilitĂ© chronique, la faiblesse de ses institutions Ă©tatiques et de sa culture politique et l’ingĂ©rence extĂ©rieure. Le pays est confrontĂ© Ă  plusieurs dĂ©fis majeurs: la restauration de son intĂ©gritĂ© territoriale et le dĂ©sarmement des groupes de rebelles et leur rĂ©insertion sociale, la poursuite du processus de dĂ©mocratisation et de dĂ©centralisation, la mise en place d’une structure Ă©tatique transparente, performante et reprĂ©sentative, sans oublier la gestion durable de ses ressources naturelles et la lutte contre la pauvretĂ©. [75]

  • Contexte politique

AdoptĂ© par le SĂ©nat de transition en fĂ©vrier 2006, la nouvelle Constitution a prĂ©vu en son article 226 l’organisation d’élections au niveau local dans le prolongement des Ă©lections prĂ©sidentielles, parlementaires et provinciales qui se sont tenues le 30 juillet 2006. A ce jour, force est de constater qu’il existe toujours la sempiternelle contestation de la vĂ©racitĂ© de ses rĂ©sultats, lesquels donnent des incertitudes jusque-lĂ  pour les prochaines aventures.

Cependant, les observateurs internationaux mettent en Ă©vidence les premiers acquis de ce processus de dĂ©mocratisation. « Si le processus est encore loin d’ĂȘtre achevĂ© et demandera une vigilance du respect des acquis et des engagements pris dans le cadre du dialogue inter-congolais de la part de tous les acteurs locaux, de la sociĂ©tĂ© civile et plus largement de la communautĂ© internationale, il est Ă  souligner que le rĂ©fĂ©rendum sur la constitution et l’enrĂŽlement des Ă©lecteurs se sont rĂ©vĂ©lĂ©s ĂȘtre une rĂ©ussite et une preuve de maturitĂ© des Congolais » (Bob Kabamba, Politologue, ULG).

  • Le systĂšme politique

Avec l’avĂšnement de la IIIĂšme RĂ©publique, fondĂ©e sur la nouvelle Constitution nationale, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo s’appuie dĂ©sormais sur des institutions dĂ©mocratiques et lĂ©gitimes issues des Ă©lections.

La loi belge relative Ă  la coopĂ©ration au dĂ©veloppement de 2013 limite les interventions gouvernementales belges aux secteurs des soins de sante de l’enseignement et la formation, de l’agriculture et de la sĂ©curitĂ© alimentaire, et des infrastructures de base.

La coopĂ©ration belge au dĂ©veloppement intĂšgre comme thĂ©matiques prioritaires les droits humains, en ce compris les droits des enfants, le travail dĂ©cent et durable. Dans toutes ses interventions sont intĂ©grĂ©s, de façon transversale, la dimension du genre et la protection de l’environnement et des ressources naturelles.

Ce rĂ©sultat est le fruit d’une pĂ©riode de transition instituĂ©e le 30  juin 2003 pour deux ans, et prolongĂ© Ă  deux reprises, comme d’ailleurs le dispositif le prĂ©voyait, au cours de laquelle les bases institutionnelles de ce nouvel Etat dĂ©mocratique congolais ont Ă©tĂ© jetĂ©es. Pour gĂ©rer la pĂ©riode de transition, un Gouvernement d’Union nationale avait Ă©tĂ© formĂ© dĂšs le 30 juin 2003. Celui-ci avait deux objectifs assignĂ©s: d’une part, la formation d’une armĂ©e nationale, restructurĂ©e et intĂ©grĂ©e, et d’autre part, l’organisation d’élections libres et transparentes Ă  tous les niveaux afin de mettre en place un rĂ©gime constitutionnel dĂ©mocratique. Au prĂ©alable, le dĂ©fi majeur Ă  la rĂ©alisation de ces objectifs rĂ©sidait dans la pacification et la rĂ©unification du pays ainsi que la restauration de l’Etat sur  l’entiĂšretĂ© du territoire.[76]

 Les accords de paix de Pretoria (juillet 2002) et la Constitution de la transition soumise au rĂ©fĂ©rendum, le 18 dĂ©cembre 2005, reconnaissaient deux types d’institutions publiques dans le contexte de la transition et du dĂ©labrement dans lequel se trouvaient les institutions du pays.
PremiĂšrement, les institutions ordinaires de l’Etat comprenant les 3 pouvoirs habituels indĂ©pendants:

  • le pouvoir lĂ©gislatif, exercĂ© par le Parlement de transition. BicamĂ©ral, il comprend, d’une part, l’AssemblĂ©e nationale avec 500 dĂ©putĂ©s, dont le rĂŽle est de voter les lois et de contrĂŽler l’action du pouvoir exĂ©cutif et, d’autre part, le SĂ©nat, avec 120 sĂ©nateurs chargĂ©s de l’arbitrage entre les institutions;
  •  le pouvoir exĂ©cutif, exercĂ© par un Gouvernement d’Union nationale dirigĂ© par le Chef de l’Etat. Celui-ci est entourĂ© par quatre vice-prĂ©sidents reprĂ©sentant tous les acteurs signataires de l’Accord global et inclusif;
  •  le pouvoir judiciaire, exercĂ© par les juges, les cours et les tribunaux civils et militaires.

DeuxiĂšmement, l’Accord global et inclusif a instaurĂ© cinq institutions d’appui Ă  la dĂ©mocratie qui disposent d’une personnalitĂ© juridique et jouissent d’une autonomie d’action entre elles et par rapport aux autres institutions de la RĂ©publique:

  • la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante (CEI), chargĂ©e de garantir la neutralitĂ© et l’impartialitĂ© dans l’organisation des Ă©lections gĂ©nĂ©rales (prĂ©sidentielles, parlementaires, provinciales et locales);
  • La Commission VĂ©ritĂ© et RĂ©conciliation, chargĂ©e de consolider l’unitĂ© nationale grĂące Ă  une vĂ©ritable rĂ©conciliation entre les congolais;
  •  la Haute AutoritĂ© des MĂ©dias, chargĂ©e d’assurer la neutralitĂ© des mĂ©dias pendant la transition;
  • L’Observatoire national des Droits de l’Homme, chargĂ© d’en assurer le respect;
  •  la Commission de l’Ethique et de la Lutte contre la Corruption, pour favoriser la pratique  des valeurs morales et rĂ©publicaines.  Le dĂ©fi concerne la question de la pĂ©rennisation de ces structures et leur articulation par rapport aux nouveaux dĂ©partements ministĂ©riels qui ont vu le jour lors de la mise en place du nouveau Gouvernement Ă©lu.

La Constitution a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e durant la pĂ©riode de transition par le SĂ©nat de la RDC, conseillĂ© notamment par des experts d’universitĂ©s belges. ApprouvĂ©e les 18-19 dĂ©cembre 2005, lors d’un rĂ©fĂ©rendum, la Constitution avait pris l’allure d’un test grandeur nature avant les Ă©lections prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives du 30 juillet. Les observateurs s’accordent pour dire que cette Ă©tape du processus de dĂ©mocratisation fut une rĂ©ussite.[77]

En tĂ©moigne le taux de participation Ă©levĂ©, de 61,97 %, qui, dans un pays oĂč les infrastructures dans un Ă©tat de dĂ©labrement avancĂ© ne facilitent guĂšre les dĂ©placements, apparaĂźt comme une rĂ©elle preuve de  la mobilisation de la population. AdoptĂ© d’abord par le SĂ©nat de transition, la population, avec 84,31 % des voix, a adoptĂ© le projet de Constitution, qui est entrĂ©e en vigueur en fĂ©vrier 2006. Ce succĂšs n’est pas le fruit  du hasard; en effet, la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante, appuyĂ©e par des organisations de la sociĂ©tĂ© civile, a menĂ© une campagne de vulgarisation de la Constitution, en français et dans les 4 langues nationales (kikongo, kiluba, lingala et swahili). Par ailleurs, mis Ă  part l’UDPS,  le parti d’Etienne Tshisekedi, qui a appelĂ© au boycott du rĂ©fĂ©rendum, tous les partis politiques se sont mobilisĂ©s pour le rĂ©fĂ©rendum.

Enfin, il ne faut pas nĂ©gliger la probable prise de conscience chez les Ă©lecteurs des enjeux de ce rĂ©fĂ©rendum. Une trĂšs faible participation ou un rejet de la Constitution auraient probablement signifiĂ©, si pas un retour en arriĂšre, au moins un coup d’arrĂȘt au processus de dĂ©mocratisation du pays.

Sur le plan du rĂ©gime politique, la Constitution de la RDC s’est inspirĂ©e du modĂšle français. Le systĂšme en place au lendemain de la pĂ©riode de transition s’appuie sur un rĂ©gime prĂ©sidentiel avec un prĂ©sident Ă©lu au suffrage universel (scrutin majoritaire Ă  deux tours) pour
un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Un Premier Ministre, en l’occurrence Antoine Gizengua, responsable devant le Parlement, est adjoint au PrĂ©sident. Les 500 DĂ©putĂ©s de l’AssemblĂ©e nationale sont Ă©lus pour un mandat de cinq ans, renouvelable au suffrage universel direct Ă  un seul tour, avec deux modes de scrutin diffĂ©rents selon la taille de la
circonscription. Les Sénateurs, quant à eux, sont élus au scrutin indirect par les Députés des assemblées provinciales, élus à leur tour au suffrage universel direct. La Constitution a été promulguée officiellement le 17 février et publiée dans le Journal officiel le 18 février 2006.

La dĂ©cision a Ă©tĂ© prise de s’engager dans un plan indicatif 2014-2015, entre le programme indicatif de coopĂ©ration 2010-2013 et un programme de coopĂ©ration plus consĂ©quent aprĂšs 2016, qui s’alignera sur le nouveau document de stratĂ©gie de croissance et rĂ©duction de la pauvretĂ©, qui est attendu pour 2016.

Ce programme indicatif de coopĂ©ration 2014-2015 s’inscrit dans la continuitĂ© du programme indicatif de coopĂ©ration 2010-2013. Pour les grandes orientations stratĂ©giques du programme, les deux parties conviennent de prendre en compte le caractĂšre ‘fragile ‘de l’Etat congolais.

Le programme intermĂ©diaire de coopĂ©ration se concentrera sur deux secteurs oĂč la coopĂ©ration belgo-congolaise est dĂ©jĂ  active depuis le PIC prĂ©cĂ©dent : d’une part, l’enseignement technique et formation professionnelle et d’autre part, l’agriculture et le dĂ©veloppement rural. A la demande explicite des autoritĂ©s congolaises, un troisiĂšme secteur de concentration sera ajoutĂ© : la santĂ©, qui marque ainsi son retour dans la coopĂ©ration gouvernementale belgo-congolaise.

TROISIÈME CHAPITRE :

DE LA COOPÉRATION BELGO-CONGOLAISE

SECTION I : APERÇU SUR LA COOPERATION BELGO-CONGOLAIS

L’histoire de la coopĂ©ration congolaise, ne date pas d’avant le dĂ©but des annĂ©es 1960, puisque la science historique est tard venue sur le terrain africain, jugĂ© dĂ©routant jusque-lĂ  en raison de l’absence quasi totale de documents Ă©crits.

DĂšs cette Ă©poque, l’histoire congolaise s’est distinguĂ©e par son dynamisme, notamment Ă  cause de la diversitĂ© des foyers oĂč elle Ă©tait pratiquĂ©e du fait de l’essaimage des anciens chercheurs congolais.

Cependant ces nombreuses pistes auraient pu davantage ĂȘtre approfondies si le dynamisme des annĂ©es 1960 avait Ă©tĂ© confirmĂ© dans la suite. La lĂ©thargie, voire la rĂ©gression, qui s’en est suivie, Ă©tait liĂ©e Ă  la gestion calamiteuse de la postcolonie congolaise et aux crises chroniques de la coopĂ©ration belgo-congolaise. Pour que ces recherches reprennent de l’envol, l’établissement de synergies scientifiques et techniques s’impose pour Ă©conomiser les moyens et tirer profit des regards croisĂ©s.[78]

L’aperçu historique de la coopĂ©ration belgo-congolais retrace l’évolution de la politique, des idĂ©es et des modes de coopĂ©ration de 1959 Ă  nos jours : c’est le passage d’une assistance purement bilatĂ©rale Ă  une coopĂ©ration mondialiste pour un dĂ©veloppement durable.

I.1. L’évolution de l’histoire de la coopĂ©ration belgo-congolaise

Pendant la premiĂšre moitiĂ© du 20e siĂšcle, l’espace congolais a Ă©tĂ© le champ privilĂ©giĂ© de la pratique anthropologique et ethno-linguistique.

 La Convention de 1906 entre l’Etat indĂ©pendant du Congo et le Saint-SiĂšge recommandait aux missionnaires de procĂ©der Ă  des activitĂ©s de recherche gĂ©ographiques, anthropologiques et linguistiques auprĂšs des populations de leurs « circonscriptions » ecclĂ©siastiques[79].

MalgrĂ© l’accumulation de ces informations historiques, la pratique de l’histoire africaniste en gĂ©nĂ©ral et de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo en particulier d’avant 1960, ne constituait pas un effort de synthĂšse critique des donnĂ©es ; son intĂ©rĂȘt se limitait dĂ©sespĂ©rĂ©ment, comme ailleurs, aux mĂ©saventures des EuropĂ©ens dans l’Afrique belge.

De plus, cette histoire coloniale, menĂ©e par des missionnaires et des coloniaux, Ă©tait pratiquĂ©e en dehors du monde universitaire, dans des institutions consacrĂ©es Ă  l’outre-mer, comme le MusĂ©e du Congo belge Ă  Tervuren Ă  partir de 1897, l’Ecole coloniale d’Anvers fondĂ©e en 1920 (devenue universitĂ© coloniale Ă  partir de 1923) et l’Institut Royal Colonial Belge (IRCB).

Car, Ă  en croire Jean-Luc Vellut, l’intĂ©rĂȘt universitaire pour des questions africanistes ne daterait pas d’avant le dĂ©but des annĂ©es 1950, avec la crĂ©ation en 1951 Ă  l’UniversitĂ© de Louvain d’une section consacrĂ©e Ă  l’anthropologie culturelle et l’étude des sociĂ©tĂ©s africaines : l’Institut africaniste de Louvain (Vellut 1974 : 41).

Au dĂ©but des annĂ©es 1970, on peut estimer que l’activitĂ© d’histoire congolaise relevait de quelques foyers : en dehors du territoire national, on pouvait en dĂ©nombrer au moins deux, celui situĂ© Ă  l’UniversitĂ© libre de Bruxelles, autour de Jean Stengers et de Pierre Salmon, Ă  la l’indĂ©pendance, Ă  partir des archives belges.

I.2. GenÚse de la coopération belge au développement de la RDC de 1959 à 1968

PrĂ©sente dĂšs leur crĂ©ation dans les organisations associĂ©s Ă  l’Organisation des Nations unies  (ONU), la Belgique ne marque un intĂ©rĂȘt rĂ©el pour les problĂšmes du dĂ©veloppement qu’à partir du milieu des annĂ©es cinquante. De 1961 Ă  1968, les gouvernements belges successifs seront Ă  la recherche d’une politique de coopĂ©ration qui se distancie de l’administration coloniale, sans y parvenir entiĂšrement : ruptures et continuitĂ© caractĂ©risent cette pĂ©riode.[80]

I.2.1. Les premiers jalons de l’aide belge au dĂ©veloppement de la RDC

L’opinion la plus rĂ©pandue sur la coopĂ©ration Belgo-congolaise au dĂ©veloppement veut qu’elle soit nĂ©e Ă  avec l’indĂ©pendance du Congo, le 30 juin 1960. Elle fait, elle dĂ©bute bien avant : aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale dĂ©jĂ , dĂšs 1919, la Belgique s’inscrit dans les objectifs de la SociĂ©tĂ© des Nations qui se fixe notamment pour buts de promouvoir la coopĂ©ration internationale et d’amener progressivement les pays colonisĂ©s Ă  l’autonomie et Ă  l’indĂ©pendance. Des organismes internationaux ou territoires sous mandat sont crĂ©Ă©s, tels que, par exemple, l’Organisation internationale du travail  (OIT), au financement desquels la Belgique apporte sa contribution.[81]

Dans ces annĂ©es d’aprĂšs-guerre, le monde politique n’est guĂšre sensibilisĂ© aux problĂšmes du Tiers-monde : alors que l’attention internationale se focalise sur l’Asie, en particulier la Chine, la CorĂ©e, l’Inde, le Pakistan et l’IndonĂ©sie, la Belgique concentre la sienne essentiellement sur la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo dont il faut assurer la relĂšve de l’administration et accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement Ă©conomique et social.

Cependant, une crise de conscience du problĂšme du sous-dĂ©veloppement se fait jour dans le monde politique belge, au milieu des annĂ©es 50, sous la pression de plusieurs facteurs : l’influence croissante de URSS dans les pays en dĂ©veloppement, la confĂ©rence afro – asiatique de Bandung  (1955) en IndonĂ©sie qui marque l’entrĂ©e du Tiers-monde sur la scĂšne internationale et conforte les vellĂ©itĂ©s d’indĂ©pendance dans les colonies, les rĂ©unions internationales auxquelles participent ministres et reprĂ©sentants de la Belgique et l’entrĂ©e de nouveaux pays non colonisateurs dans le monde de la coopĂ©ration internationale comme le Canada et les pays scandinaves.

L’aide publique belge pour le dĂ©veloppement dans les annĂ©es cinquante est essentiellement tournĂ©e vers les organisations internationales. Il n’existe aucune ligne politique directrice ni aucune concertation entre les ministĂšres concernĂ©s.

I.2.2. Une Ă©bauche de politique d’aide au dĂ©veloppement de la RDC (1959)

En juin 1958, un nouveau gouvernement est installĂ©. Son programme fait Ă  peine mention de l’aide Ă  aux pays en dĂ©veloppement : « le gouverneur ne manquera pas de tĂ©moignages sa sollicitude aux populations des pays sous-dĂ©veloppĂ©s Â».

L’ébauche d’une politique de coopĂ©ration revĂȘt plusieurs caractĂšres. En arriĂšre- plan, on trouve la volontĂ© de conter la politique d’expansion de l’URSS et la « subversion Â» communiste en Afrique et en Asie, ainsi que le dessin de promouvoir le rayonnement de la Belgique dans le but intĂ©ressĂ© de relancer l’économie par les exportations ; tout aussi important est la finalitĂ© Ă©thique : aider les peuples Ă  vaincre la pauvretĂ© par le dĂ©veloppement Ă©conomique. Un accent particulier est placĂ© sur les rapports humains, d’oĂč l’insistance sur l’envoi d’experts et sur l’accueil des boursiers.[82]

Cependant, l’accĂ©lĂ©ration soudaine du processus de dĂ©colonisation du Congo va dĂ©placer le problĂšme de l’aide du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres vers le ministĂšre du Congo belge et du Ruanda-Urundi. L’assistance Ă  apporter au Congo mobilisera toutes les Ă©nergies.

L’aide multilatĂ©rale va cĂ©der le pas Ă  l’aide bilatĂ©rale et se contenter dĂšs lors sur un seul pays, le Congo, Ă  travers l’assistance technique et financiĂšre et les bourses. DĂšs 1960, l’aide publique belge prend des traits spĂ©cifiques qui la caractĂ©riseront pendant de nombreuses annĂ©es et mĂȘme, dans une certaine mesure pour ce qui concerne le Congo, le Ruanda et le Burundi, jusqu’à la suspension provisoire de l’aide au ces trois pays au cours de la pĂ©riode 1990-1994.

I.2.3. Un programme de coopération pour un Congo indépendant de 1960 à 1961

Le coup de tonnerre dans le ciel congolais : le 27 janvier 1960, la confĂ©rence dite de la Table ronde belgo-congolaise, rĂ©unissant Ă  Bruxelles des reprĂ©sentants congolais et le gouvernement belge, fixe la date de l’indĂ©pendance du Congo au 30 juin 1960, une indĂ©pendance totale, sans domaines rĂ©servĂ©s. Cette dĂ©cision fera passer le Congo du statut de colonie Ă  celui de rĂ©publique, opĂ©rant Ă  rĂ©aliser en cinq mois Ă  peine, vĂ©ritable gageure que le gouvernement belge se fait fort de relever.

Une course contre la montre comm4nce pour permettre au Congo de disposer de tous les instruments nĂ©cessaires Ă  l’exercice des pouvoirs et Ă  la bonne gestion du pays.

L’administration mĂ©tropolitaine et coloniale va s’atteler Ă  cette tĂąche avec volontĂ© et loyautĂ©. Jamais on ne reviendra sur le principe de l’indĂ©pendance totale, position affirmĂ©e haut et fort.[83]

C’est dans ce contexte gĂ©nĂ©ral que se forge la politique de coopĂ©ration bilatĂ©rale avec le Congo. Cette aide se dĂ©cline sur trois modes : une assistance technique, une assistance financiĂšre et la formation de cadres. La ligne de conduite est donc bien basĂ©e sur la continuitĂ©. Les principes qui rĂ©giront l’aide de la Belgique sont arrĂȘtĂ©s au cours des deux Tables rondes de 1960, politique en janvier, Ă©conomique en avril.

I.2.4. La lente organisation d’une coopĂ©ration dĂ©sarticulĂ©e de 1961 Ă  1968

De juillet 1960 Ă  octobre 1962, la coopĂ©ration belge est en proie Ă  la dĂ©sorganisation, voire au chaos. Le ministre des Affaires africaines, qui succĂšde au ministĂšre du Congo belge continue Ă  envisager la coopĂ©ration selon des schĂ©mas de type colonial. La politique de coopĂ©ration se rĂ©sume Ă  mettre Ă  la disposition du Congo du personnel et des bourses, sans aucun plan d’ensemble.

Une constatation gĂ©nĂ©rale s’impose : l’efficacitĂ© de l’assistance belge au Congo dans les deux premiĂšres annĂ©es de l’indĂ©pendance du Congo est davantage le fait de bonnes volontĂ©s individuelles motivĂ©es d’une politique gouvernementale qui marque de cohĂ©rence.

Les annĂ©es 1964 et 1965 verront s’instaurer de nouvelles et importantes initiatives. C’est Ă  cette Ă©poque que la coopĂ©ration belge s’étend Ă  des pays nouveaux avec lesquels elle n’a pas de liens particuliers : la Tunisie en 1964, le PĂ©rou et le Maroc en 1965. La coopĂ©ration avec le Maroc fait apparaĂźtre pour la premiĂšre fois le souci d’une programmation Ă  long terme, dĂ©finissant des objectifs prĂ©cis dans deux secteurs complĂ©mentaires, la formation d’ingĂ©nieurs agronomes et l’assistance rural au dĂ©veloppement rural d’une rĂ©gion bien identitĂ© et.

De 1964 Ă  1967, l’administration  au problĂšme de la gestion et du statut du personnel de coopĂ©ration : recrutement, formation, encadrement, contrĂŽle, rĂ©munĂ©ration. Depuis 1960, en matiĂšre de recrutement, l’administration belge se borne Ă  rĂ©pondre aux demandes des pays partenaires marchands, Ă  vĂ©rifier les qualifications des candidats.

I.3. La coopération belgo-congolaise au développement dans le sillage de la coopération internationale de 1968 à 2008

Alors que la Belgique parvient avec peine Ă  s’extirper des problĂšmes issus de la dĂ©colonisation du Congo et Ă  Ă©laborer des axes de coopĂ©ration, la communautĂ© internationale donne un coup d’accĂ©lĂ©rateur Ă  l’aide au dĂ©veloppement Ă  partir de 1960. Parmi les initiatives prises entre 1960 et 1969, on retiendra les plus significatives.

En 1961, l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies proclame les annĂ©es soixante : «  PremiĂšre DĂ©cennie du dĂ©veloppement des Nations unies Â», fixant aux pays dĂ©veloppĂ©s un objectif prĂ©cis: libĂ©rer 1% de leurs richesses au bĂ©nĂ©fice de l’aide au dĂ©veloppement  (secteur public et privĂ© confondus).[84]

I.3.1.Les années 1960-1966 :

La volontĂ© belge de maintenir le contrĂŽle sur son ex-colonie. Durant cette pĂ©riode, la Belgique tente de garder une influence maximale sur la politique intĂ©rieure de son ancienne colonie. Par personnes interposĂ©es, elle s’immisce trĂšs clairement dans les affaires du Congo nouvellement indĂ©pendant. A cette Ă©poque, derriĂšre chaque haut responsable congolais, on retrouve « un Conseiller belge ».

Les Ă©meutes de juillet 1960 et l’intervention des troupes belges entraĂźnent une premiĂšre rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Dans le mĂȘme temps, la Belgique apporte un appui technique et financier dĂ©cisif Ă  l’IndĂ©pendance du Katanga. Par la suite, c’est le changement de position de Bruxelles face Ă  la viabilitĂ© d’un Katanga indĂ©pendant qui permettra de rĂ©tablir les relations avec LĂ©opoldville.

 La coopĂ©ration, notamment militaire, s’intensifiera de nouveau et la Belgique jouera un rĂŽle dĂ©terminant dans la neutralisation des vellĂ©itĂ©s indĂ©pendantistes de plusieurs rĂ©gions et dans l’anĂ©antissement du chaos qu’elles ont engendrĂ© dans le pays dans les annĂ©es 64-65.

I.3.2. Les années 1966-1981 :

L’affirmation de SouverainetĂ© du ZaĂŻre et l’accommodement
Ă  Mobutu Paradoxalement, l’avĂšnement au pouvoir de Joseph DĂ©sirĂ© Mobutu (pourtant longtemps adoubĂ© par la Belgique) entraĂźne la perte de contrĂŽle de la Belgique sur les affaires congolaises. [85]

La nationalisation de l’Union-MiniĂšre du Haut Katanga (la future GĂ©camines) dĂ©clenche une crise majeure entre la Belgique et le Congo. Mobutu affiche clairement sa volontĂ© de rĂ©duire la « tutelle » belge Ă  sa plus simple expression.

Par la suite, le processus de ZaĂŻrianisation des entreprises Ă©trangĂšres, engagĂ© en 1973, favorisera encore un peu plus la crispation des relations entre les deux pays. C’est durant cette pĂ©riode que la Belgique perd une bonne partie des postes de commande Ă©conomiques qu’elle dĂ©tenait encore (La SEZ, Les magasins bon marchĂ©, etc.).

Cependant, pour des raisons gĂ©ostratĂ©giques et pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts qui lui restent dans son ex-colonie, la classe politique belge, dans son ensemble, s’accorde sur le fait qu’il faille « mĂ©nager » le rĂ©gime de Mobutu.

I.3.3 Les années 1981-1998 :

L’éloignement progressif et le renouvellement des  personnels politiques. MalgrĂ© la visite du Premier Ministre Wilfried Martens en 1981 durant laquelle il dĂ©clara dans un ZaĂŻre en dĂ©clin qu’ «il aime ce pays, sa population et ses dirigeants », les annĂ©es 80 marquent une pĂ©riode de crises diplomatiques successives.

Pour Bruxelles, le non-paiement de sa dette extĂ©rieure par le ZaĂŻre, et pour Kinshasa, une forme de complaisance vis-Ă -vis de l’opposition zaĂŻroise, sont autant d’élĂ©ments d’incomprĂ©hension entre les deux capitales. En 1985, la visite royale de Baudouin Ier Ă  l’occasion du 25Ăšme anniversaire de l’IndĂ©pendance apparaĂźt comme une embellie dans cette diplomatie de l’émotion oĂč la question lancinante devient de plus en plus de savoir « qui est le plus utile Ă  qui ? ».

L’apogĂ©e de ces escalades Ă©motionnelles est sans doute atteinte en dĂ©cembre 1988 lorsqu’une DĂ©lĂ©gation zaĂŻroise de « haut niveau » vient Ă  Bruxelles pour un dĂ©bat public de « clarification » sur les bĂ©nĂ©ficiaires rĂ©els de la coopĂ©ration belgo- zaĂŻroise. C’est au cours de ce dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ©, devant les journalistes de la presse belge, que la DĂ©lĂ©gation zaĂŻroise annonce « en direct » que le ZaĂŻre renonce Ă  la coopĂ©ration technique belge Ă  partir de 1er janvier 1989.

Les annĂ©es 1990 actent dĂ©finitivement le processus de distanciation et d’éloignement. Au ZaĂŻre, les difficultĂ©s internes pour maintenir un rĂ©gime Mobutu plongĂ© dans une laborieuse transition politique, prennent le dessus sur toutes les considĂ©rations diplomatiques, fussent-elles avec l’ex-MĂ©tropole.

 En Belgique, une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’hommes politiques met d’avantage l’accent sur le respect des droits de l’homme et sur la construction des capacitĂ©s internes des pays africains que sur « les relations historiques et privilĂ©giĂ©es ». Il faut Ă©galement souligner que les conclusions de la Commission sĂ©natoriale sur le Rwanda, et les dĂ©cisions gouvernementales qui s’en sont suivies sur l’arrĂȘt des interventions militaires de la Belgique en Afrique centrale, ont grandement participĂ© au processus de distanciation.

Il est également probable que ce désengagement explicite de la Belgique pendant les Gouvernements Dehaene ait été influencé par la coloration socialiste-flamande du portefeuille des Affaires étrangÚres.

En effet, les flamands, d’une part, et les socialistes d’autre part, sont souvent apparu moins favorables Ă  des politiques interventionnistes de la Belgique dans ses anciennes colonies[86]. Finalement, le changement de pouvoir Ă  Kinshasa en 1997 et l’avĂšnement d’un nouveau personnel politique congolais, a aussi certainement contribuĂ© Ă  l’éloignement entre les deux pays du fait de l’effritement des rĂ©seaux de relations belgo-congolais (zaĂŻrois) qui s’étaient construit sous le prĂ©cĂ©dent rĂ©gime.

I.3.4. Les années 1998 à 2008

La dĂ©fense et le multilatĂ©ralisme comme bases d’une  nouvelle coopĂ©ration La composition inĂ©dite (LibĂ©raux, Socialistes et Ecologistes) de la coalition gouvernementale (arc-en-ciel) nĂ©e des Ă©lections fĂ©dĂ©rales de 1999 semble avoir eu un impact dĂ©cisif sur la volontĂ© de rĂ©engagement de la Belgique en RDC.

Avec l’idĂ©e de retrouver la crĂ©dibilitĂ© perdue dans la rĂ©gion des Grands Lacs et malgrĂ© les disparitĂ©s rĂ©gionales sur la question congolaise, les libĂ©raux francophones et les libĂ©raux flamands ont ƓuvrĂ© ensemble dans le sens d’une politique « plus active » de la Belgique au Congo.[87]

Plusieurs documents sont alors rĂ©digĂ©s par la Belgique dans le cadre d’une « stratĂ©gie de rĂ©engagement » en Afrique centrale. Ainsi, un des cinq chapitres de la loi-cadre des Affaires Ă©trangĂšres de 1999 est consacrĂ© Ă  la politique africaine de la Belgique et une des 16 prioritĂ©s du programme belge de sa PrĂ©sidence du Conseil de l’Europe en 2001 concernait une plus grande implication dans le processus de paix dans les Grands Lacs.[88]

Durant la premiÚre partie des années 2000, la situation sécuritaire de la RDC et la partition du pays ont inévitablement orienté les domaines de coopération vers la sécurité et le maintien de paix en priorité.

En accord avec le Gouvernement congolais, et agissant souvent sous couvert de rĂ©solutions du Conseil de SĂ©curitĂ© de l’ONU, l’engagement de la Belgique en RDC Ă  cette pĂ©riode se fera plutĂŽt dans le cadre multilatĂ©ral et principalement Ă  travers les institutions europĂ©ennes.[89]

 Chacune de ses interventions multilatĂ©rales sont des occasions pour la Belgique de capitaliser sur la longue expĂ©rience de l’Afrique centrale que ses partenaires multilatĂ©raux continuent de lui reconnaĂźtre. Par exemple, c’est ainsi que la Belgique a formĂ© les troupes bĂ©ninoises intĂ©grĂ©es au contingent de  MONUC en 2003, participĂ© (Ă  partir de Kampala) Ă  l’opĂ©ration militaire de l’UE Ă  Bunia en juin 2003, fourni du personnel Ă   la mission de l’EUSEC en mai 2005, mis des avions militaires Ă  disposition de l’EUFOR en avril 2006.

En mai 2008, les dĂ©clarations trĂšs controversĂ©es du chef de la Diplomatie belge, Karel De Gucht (libĂ©ral flamand) sur « la gestion du pays par les Ă©lites congolaises et congolaises et sur le droit de regard moral de la Belgique sur la maniĂšre de dĂ©penser l’argent de la coopĂ©ration », viennent Ă  nouveau jeter un froid sur les relations diplomatiques entre les deux pays. [90]

Ces propos traduisent la position plutĂŽt rĂ©servĂ©e du Ministre d’alors sur la coopĂ©ration avec le Congo mais reflĂštent probablement aussi les vues d’une partie, non nĂ©gligeable, de l’opinion publique flamande.

Cet incident a clairement entamĂ© une dynamique de rĂ©chauffement des relations bilatĂ©rales, censĂ©e ĂȘtre un consensus au niveau gouvernemental depuis 1999, bien que le plus souvent incarnĂ©e par des personnalitĂ©s francophones (Louis Michel, AndrĂ© Fahaut, Armand De Decker).

A la suite de ces dĂ©clarations, le Gouvernement congolais, profondĂ©ment heurtĂ© par ce qu’il considĂšre comme de l’ingĂ©rence dans la gestion d’un pays souverain, dĂ©cide de rappeler son Ambassadeur Ă  Bruxelles et de fermer son consulat Ă  Anvers. Les reprĂ©sentations belges Ă  Lubumbashi et Ă  Bukavu seront Ă©galement fermĂ©es.

Notons aussi qu’Ă  partir des Ă©lections de juin 2007,la Belgique a traversĂ© une pĂ©riode institutionnelle instable avec notamment deux longues pĂ©riodes de formation de gouvernement fĂ©dĂ©ral. Cette instabilitĂ© au niveau de la politique intĂ©rieure s’est Ă©galement ressentie sur la capacitĂ© de la Belgique Ă  s’affirmer au niveau international comme un partenaire crĂ©dible avec une vision et un engagement stratĂ©gique ; impactant de facto les relations avec la RDC.

I.3.5. De 2009 Ă  2011

De la stabilisation Ă  la relance d’un partenariat stratĂ©gique Ă   la fin de l’annĂ©e 2008, apparaĂźt, de part et d’autre, la volontĂ© de tourner la page du dernier incident diplomatique et de normaliser des relations que chacun souhaite dĂ©sormais «adultes» et «équilibrĂ©es».

Le rĂ©chauffement diplomatique sera effectif dĂšs janvier 2009 par l’accrĂ©ditation «rapide» de l’Ambassadeur Dominique Struye de Swielande Ă  Kinshasa et par la publication d’une dĂ©claration commune entre les deux Premiers Ministres Herman Van Rompuy et Adolphe Muzito visant Ă  Ă©tablir entre les deux pays « un dialogue permanent, franc,  ouvert et constructif, respectueux des institutions dĂ©mocratiques et lĂ©gitimes des deux ‘’Etats’’[91].Signe de l’embellie, trois (3) Vice-Premier Ministres et un (1) Ministre belges se succĂšdent en l’espace de 3 mois Ă  Kinshasa13 au dĂ©but de l’annĂ©e 2010 :

  • Steven Vanackere (CD&V, VPM, Affaires EtrangĂšres) en janvier 2010 ;
  • Laurette Onkelinx (PS, VPM, SantĂ©) en fĂ©vrier 2010 ;
  •  JoĂ«lle Milquet (CDH, VPM, Emploi) en mars 2010 ;
  • Pieter De Crem (CD&V, DĂ©fense) en mars 2010.

En juin 2010, le climat est donc apaisĂ© pour la visite royale des souverains belges Ă  l’occasion des festivitĂ©s du 50Ăšme  anniversaire de l’IndĂ©pendance du Congo ; anniversaire pourtant toujours propice Ă  la rĂ©ouverture des blessures du passĂ©.

En phase avec la ligne de l’Union EuropĂ©enne, la Belgique se montrera trĂšs critique sur l’organisation des Ă©lections de 2011 mais ne changera pas fondamentalement sa position consistant dĂ©sormais Ă  Ă©viter toute confrontation de taille avec la RDC.

SECTION II : LE BILAN DE LA COOPERATION BELGO-CONGOLAISE

La Belgique a un rĂŽle important Ă  jouer en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), eu Ă©gard aux relations historiques et sĂ©culaires qu’elle a avec le pays. Les relations la Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo sont historiques et importantes que la Belgique doit s’impliquer au dĂ©veloppement de la RD Congo. Il y a une fenĂȘtre d’opportunitĂ©s aujourd’hui pour ce pays de se dĂ©velopper. Et donc la Belgique doit continuer Ă  aider le Congo Ă  se dĂ©velopper, Ă  promouvoir son dĂ©veloppement. [92]

La Belgique est prĂȘte Ă  s’impliquer pour aider la RDC Ă  promouvoir son dĂ©veloppement socio Ă©conomique, Ă  instaurer et Ă  maintenir la paix », la Belgique veut accompagner la RDC dans sa phase de reconstruction Ă©conomique et sociale.   La Belgique a un rĂŽle important Ă  jouer en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), eu Ă©gard aux relations historiques et sĂ©culaires qu’elle a avec le pays.

Au lendemain de tout, il sied de signaler que la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo  (RDC) reste dans la politique du nouveau gouvernement belge un des pays prioritaires pour la coopĂ©ration, et que la coopĂ©ration structurelle bilatĂ©rale reprend officiellement.

La communauté des ONG belges et autres acteurs de la coopération indirecte, sont toujours restés actifs en RDC et une grande partie accroßt davantage sa présence.

Comment dĂ©fendre la souverainetĂ© nationale sachant que nous sommes aussi victimes consentantes du nĂ©o-colonialisme, et que c’est avec notre complicitĂ© qu’il insuffle ses effets frĂ©nateurs dans notre maniĂšre de produire, dans notre systĂšme de consommation, dans notre maniĂšre de travailler, de penser, de nous comporter et de vivre ? S’il a vocation de travestir notre vision de l’avenir, nos prioritĂ©s nationales et nos projets, nous faisons, nous-mĂȘmes, un piĂštre apprentissage de nos valeurs immanentes. Nous refusons de prendre conscience de nos exubĂ©rantes possibilitĂ©s d’imagination crĂ©atrice. Nous nous interdisons de bĂątir des relations Ă  autrui et au reste du monde, fondĂ©es sur un partenariat responsable au centre duquel Ă©mergent des intĂ©rĂȘts bien compris des uns et des autres. Ce nĂ©ocolonialisme, Ă  la fois Ă©conomique, politique, culturel, psychologique, est total. C’est pourquoi, convient de le combattre dans sa totalitĂ©, au nom d’une alternative radicale et globale, gage de l’autodĂ©termination et de l’avĂšnement de l’esprit de responsabilitĂ©.[93]

Nous devons comprendre que nous sommes observĂ©s, jugĂ©s et Ă©valuĂ©s. Nous devons susciter admiration et respect. Nous devons dĂ©mentir les Ă©pithĂštes attachĂ©es Ă  notre ĂȘtre sociohistorique : dĂ©sorganisation, insolence, indolence, insociable. La crise nous accuse d’avoir renoncĂ© Ă  la rĂ©alisation de nos dĂ©sirs et besoins, parce que nous ne considĂ©rons que les raisons de renoncer. Or seul la recherche des raisons d’agir mĂ©rite l’existence humaine. Nous devons rĂ©aliser un sursaut de dignitĂ© : ne laissons pas la passivitĂ© dessĂ©cher nos virtualitĂ©s crĂ©atrices. Nous avons toujours pris nos problĂšmes Ă  la feuille, et encore. Au lieu de les prendre Ă  la racine, et redonner aux gens les moyens et les pouvoirs de devenir acteurs de leur propre volontĂ© de changement. Nous devons prendre conscience que si les miracles de type religieux sont de l’ordre de foi en Dieu, les miracles de dĂ©veloppement reposent sur la confiance faite Ă  l’homme.

Nous devons faire confiance Ă  la coopĂ©ration belgo-congolaise, si et seulement si celle-ci pourrait ĂȘtre conçue en termes de nĂ©cessitĂ© et non de privilĂšge, c’est-Ă -dire elle ne doit plus ĂȘtre conçue comme seul moyen de rĂ©gler la dĂ©bĂącle du Congo. DĂ©gageons un cahier de charge consensuel responsable pouvant coaguler nos visions en une seule : « l’avenir n’existe pas Â». Seul le projet d’avenir existe. Comme le passĂ©, le prĂ©sent et le futur, le temps n’existe que su l’homme y insĂšre sa condition humaine, en le rapportant Ă  son action, Ă  l’aune de sa volontĂ©, de sorte que le passĂ© soit ce qu’il a su faire, le prĂ©sent ce qu’il est en train de faire, et le futur, ce qu’il envisage de faire. L’avenir de la coopĂ©ration entre la Belgique et la RDC n’existe donc que lorsqu’il est prĂ©vu. Et prĂ©voir deviendrait dĂ©sormais la condition de l’efficience de toutes leurs actions.

Le dĂ©fi consiste donc Ă  amĂ©liorer d’une part les performances de l’aide indirecte, mais Ă©galement celles de la coopĂ©ration bilatĂ©rale et mĂȘme multilatĂ©rale.

En effet, une meilleure collaboration entre les diffĂ©rents acteurs et donc pas seulement entre ONG aboutirait Ă  une augmentation de l’impact. Cet impact doit ĂȘtre vu sous les deux aspects ; d’une part l’impact au Nord (et particuliĂšrement en Belgique et l’Europe), et d’autres part l’impact RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo  (RDC).[94]

II.1. Relations Bilatérales Belgo-congolaises

Il convient de dire que depuis l’indĂ©pendance en 1960 de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC), ancienne colonie de la Belgique, les relations des deux pays Unis par une histoire coloniale de prĂšs d’un siĂšcle, ont souvent Ă©tĂ© en dents de scie.

Le fameux contentieux belgo-congolais est aujourd’hui plongĂ© dans un silence Ă©pais aprĂšs avoir beaucoup fait parler de lui du temps du marĂ©chal Mobutu Sese Seko. Les relations belgo-congolaises ont pris un autre coup, depuis plus de  deux ans. Il est impĂ©rieux de souligner que Karel de Gucht qui, selon lui, la langue est toujours trĂšs acerbe et est loin d’ĂȘtre de bois. Pendant un laps de temps, l’homme toujours prĂ©sent rescousse du refroidissement des relations entre la RDC et  la Belgique.[95]

A tout Ă©tat de cause, il est important de rappeler que par deux fois, Karel Gucht, d’abord ministre belge des Affaires Ă©trangĂšres, ensuite Commissaire europĂ©en au dĂ©veloppement et Ă  l’aide humanitaire. Actuellement commissaire au commerce de l’Union EuropĂ©enne, ne cesse de s’attaquer de la gestion de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo par ses dirigeants.

En effet, rappelons par ici qu’en avril 2018, alors que le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Karel Gucht avait fait partir d’une dĂ©lĂ©gation gouvernementale belge en mission en RDC, cette dĂ©lĂ©gation fut composĂ©e, outre de Gucht lui-mĂȘme, de deux autres ministres belges, en l’occurrence, Pieter De Crem, de la DĂ©fense, ainsi que Charles Michel, de la CoopĂ©ration. Le message de la mission belge que le ministre des Affaires Ă©trangĂšres avait lu, envenima la situation des relations entre la Belgique et son ancienne colonie. 

De Gucht Ă©voqua le manque de transparence dans l’exploitation des ressources miniĂšres congolaises, en dĂ©nonçant la corruption et exigea des actes plus que les paroles.  Il ne fait l’ombre d’aucun doute de dire que dans ses propos,  Karel De Gucht a notamment qualifiĂ©, devant le Parlement europĂ©en, les dirigeants congolais de partenaires inappropriĂ©s, et y renchĂ©rit selon sa thĂšse, l’aide humanitaire que la communautĂ© internationale accorde Ă  la RDC est un gĂąchis, car envoyĂ©e dans un « pays oĂč l’Etat est presqu’absent Â».[96]

Cette dĂ©claration a coutĂ© chĂšre, et suffit pour que son auteur soit dĂ©clarĂ© persona non grata en RDC. De Gucht dont fonctions sont de commissaire europĂ©en au DĂ©veloppement s’arrĂȘtera Ă  la fin janvier pour laisser la place Ă  celles de commissaire europĂ©en de Commerce, et se prĂ©parait pour une visite Ă  Kinshasa au cours du mois mĂȘme moi. Et c’était parti pour une Ă©niĂšme crise dans les relations belgo-congolaises.[97]

Et la Belgique n’a pas attendu que la crise perdure pour tenter de la dĂ©samorcer. Soulignons que peu de temps aprĂšs, le voyage de son ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Steven Vanackere, qui a eu Ă  rencontrer le prĂ©sident congolais Joseph Kabila, s’inscrivait dans cette logique.

Devant une sĂ©rie de crises qui se succĂšderont les unes des autres, il faudrait un ‘’ mĂ©diation’’ trĂšs diplomatique pour concilier les susceptibles de deux parties : l’une, devenue État souverain, qui refuse qu’on lui d’ĂȘtre par son ancienne colonie, et l’autre se substitue toujours en son ancien statut. C’est la tĂąche Ă  laquelle s’est attelĂ©e le nouveau chef de la diplomatie belge.

En tout Ă©tat de cause, les dirigeants congolais se sont trouvĂ©s devant un fait patent : appelĂ©s Ă  donner un sens politique significatif au scrutin d’octobre 2006, qui avait suscitĂ© beaucoup d’espoir chez une population trĂšs pauvre ; mettant en Ɠuvre des projets politiques et de dĂ©veloppement permettant aux Congolais de se faire des tutelles diplomatiques, militaires, Ă©conomiques Ă©trangĂšres ne cessant de brader la souverainetĂ© congolaise, et d’accentuer le sous-dĂ©veloppement.

II.2. Du point de vue politique

La coopĂ©ration belgo-congolaise intervient dans les secteurs majeurs et stratĂ©giques de la nation congolaise, tels que la santĂ©, l’éducation, infrastructures, sĂ©curitĂ© alimentaire, transports, et mĂȘme dans la rĂ©forme de l’armĂ©e.

Par ses diverses interventions, la Belgique affiche l’ambition de demeurer un vĂ©ritable moteur de coopĂ©ration de dĂ©veloppement parmi les bailleurs de fonds intervenant en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo oĂč, le portefeuille belge des programmes de coopĂ©ration bilatĂ©rale pour la pĂ©riode de 2006 Ă  2011 s’est Ă©levĂ© Ă  200 millions d’Euro.[98]

La coopĂ©ration bilatĂ©rale s’est nettement accĂ©lĂ©rĂ©e et effectue par ses statuts des prestations pour le compte d’autres bailleurs de fonds prĂ©sent en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo.

Dans ce cadre, elle exĂ©cute des activitĂ©s trĂšs diversifiĂ©es du point de vue rĂ©gional, sectoriel et des finances. Elles contribuent Ă  favoriser les synergies entre bailleurs et l’adhĂ©sion progressive aux principes d’alignement et d’harmonisation contenus dans la dĂ©claration de Paris, Ă  partir de 2002, en faveur de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, laquelle constitue avec la Belgique un « couple Belgo-congolais».

II.3. Sur le point de vue social

Les programmes sociaux de la coopĂ©ration Belgo-congolaise contribuent prioritairement Ă  des projets de sortie de crise, tels que l’aide alimentaire et l’aide d’urgence. La Belgique octroie 15 millions d’Euro par an, en aide humanitaire pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo. Pour chaque annĂ©e, une dizaine de nouveaux projets d’aide d’urgence et de rĂ©habilitation dĂ©marrent et exĂ©cuter par les ONG Belges et des institutions multilatĂ©rales, reprĂ©sentant Ă  l’Est du Congo pour soutenir les transfuses de la violence, les sans-logis, etc. Mais aussi pour faciliter le retour des dĂ©placĂ©s et des rĂ©fugiĂ©s  (rĂ©habilitation de maillon, des Ă©coles, de centre de santĂ©, semences, outils agricoles, puits d’eau, etc.).[99]

II.4. Perspective d’avenir

La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et la Belgique, deux Etats qui sont obligĂ©s d’évoluer sur une politique de « bon partenariat Â» grĂące aux liens qui unissent leurs peuples. Ils doivent dĂ©velopper des relations de fraternitĂ© et d’amitiĂ© pour l’exploitation des ressources communes et effectuer des Ă©changes dans divers domaines de la vie pour l’intĂ©rĂȘt de chacun.

La nature du systĂšme international Ă©tant ce qu’elle est, les deux Etats doivent s’appuyer sur le respect des accords signĂ©s et Ă©viter d’embrasser l’un ou l’autre par des considĂ©rations paternelles.

Nous pouvons donc, prĂ©tendre que, les rapports entre les deux Etats importent, mĂȘme s’il existe quelques tensions ayant tendance Ă  hypothĂ©quer l’avenir de leur coopĂ©ration bilatĂ©rale. NĂ©anmoins, cela se manifeste par une volontĂ© commune d’aller de l’avant et la concertation doit continuer pour permettre Ă  ces deux Etats de prĂ©server et de consolider la paix durable. Des relations Ă©conomiques belgo-congolaises Ă  reconstruire

La Belgique et la RDC sont deux Ă©conomies bien diffĂ©rentes. Les dĂ©fis auxquels elles sont confrontĂ©es diffĂšrent eux-aussi. NĂ©anmoins, dans un contexte oĂč les entreprises belges sont en recherche de nouveaux leviers de croissance et oĂč le dĂ©veloppement Ă©conomique de la RDC devra s’appuyer sur des partenaires solides, nous sommes convaincus qu’un « gagnant -gagnant  » Ă©conomique est possible.

La Belgique, touchée par la crise initiée en 2008, a finalement mieux résisté que la plupart des autres pays de la zone euro en matiÚre de croissance. Néanmoins, les défis sont majeurs, notamment la croissance, la compétitivité, la lutte contre le chÎmage et la stabilisation institutionnelle.[100]

Pour la RDC, de trop nombreuses annĂ©es de conflits et une gouvernance embryonnaire ont fait perdre de prĂ©cieuses annĂ©es au pays. Mais une dynamique positive semble s’engager. Alors que la lutte contre les groupes rebelles s’accentue, les indicateurs macro-Ă©conomiques s’amĂ©liorent, en particulier la croissance du PIB (appuyĂ©e par la forte demande en matiĂšres premiĂšres des pays Ă©mergents) qui est de 6% en moyenne depuis 2007 et a atteint 8.2% en 2013. Des rĂ©formes structurelles ont Ă©galement Ă©tĂ© engagĂ©es (introduction de la TVA, bancarisation de la paie des fonctionnaires, introduction du droit OHADA, etc.).[101] NĂ©anmoins, les dĂ©fis auxquels la RDC fait face sont encore nombreux et dĂ©terminant de son Ă©mergence Ă©conomique, qui devra s’appuyer sur un cercle vertueux de type : augmentation des emplois formels, croissance des revenus des populations et des recettes fiscales, pour permettre de rĂ©investir dans de nouveaux secteurs d’activitĂ©s et de sortir de la dĂ©pendance envers l’aide et les matiĂšres premiĂšres.

Les échanges économiques entre la Belgique et la RDC se sont fortement dégradés depuis 1960 et seuls quelques acteurs belges historiques sont encore présents. On note néanmoins quelques nouveaux arrivants, tant du cÎté belge au Congo que du cÎté congolais en Belgique.

Dans ce contexte, nous identifions trois axes principaux de reconstruction des relations Ă©conomiques :

  • La dĂ©finition commune d’une approche sectorielle pour la crĂ©ation de co-entreprises, s’appuyant sur les secteurs d’expertise de l’Ă©conomie belge et sur les besoins de l’Ă©conomie congolaise ;
  • Soutenir l’implication de la diaspora congolaise de Belgique dans le dĂ©veloppement de la RDC, par la mobilisation de compĂ©tences et de moyens d’investissements ; Des relations Ă©conomiques belgo-congolaises Ă  reconstruire.

Les échanges économiques entre la Belgique et la RDC se sont fortement dégradés depuis 1960 et seuls quelques acteurs belges historiques sont encore présents. On note néanmoins quelques nouveaux arrivants, tant du cÎté belge au Congo que du cÎté congolais en Belgique.

Echanges humains : le socle de la relation belgo-congolaise

Que ce soit par le biais de flux migratoires (ceux qui voyagent) ou des diasporas (ceux qui restent), les Ă©changes humains constituent le socle de la relation belgo-congolaise, sur lequel d’autres formes d’Ă©changes (diplomatiques, Ă©conomiques, culturels
) se bĂątissent.

La prĂ©sence de Belges en RDC a Ă©tĂ© fortement rĂ©duite depuis l’indĂ©pendance, mais la RDC reste une des trois premiĂšres destinations des Belges en Afrique (avec l’Afrique du Sud et le Maroc). Il s’agit principalement d’une migration Ă©conomique bĂątie sur l’envie de saisir plus d’opportunitĂ©s. Inversement, la prĂ©sence congolaise en Belgique n’a cessĂ© de croĂźtre depuis l’indĂ©pendance du Congo. [102]

Les Ă©tudiants ont constituĂ© la premiĂšre vague d’immigration, la mĂ©tropole cherchant Ă  constituer une Ă©lite congolaise. La deuxiĂšme vague postindĂ©pendance sera celle des nantis, des travailleurs des agences de l’Etat, des hommes d’affaires, des touristes, des aventuriers et de ceux qui espĂšrent une vie meilleure.

Enfin, Ă  partir des annĂ©es 90, la paupĂ©risation et l’Ă©chec du rĂ©gime de Mobutu poussent vers la voie de l’exil Ă©conomique et politique de nombreux congolais. Pour le Congolais restĂ© au pays, le « Belgicain » (personne d’origine congolaise Ă©tablie en Belgique) est perçu comme un nanti. Pourtant, les primo-arrivants ont du mal Ă  s’intĂ©grer, et mĂȘme si la seconde gĂ©nĂ©ration s’intĂšgre mieux, le plafond de verre reste important.

CONCLUSION

Tel que nous l’avons conçu et tentĂ© de rĂ©aliser, ce mĂ©moire ne saurait valablement se terminer par une conclusion. En rĂ©alitĂ©, il est, en soi, une longue introduction Ă  des investigations Ă  mener.

En insistant sur les points qui, Ă  notre sens, ne pouvaient Ă©chapper Ă  un esprit prĂ©cis, la typologie Ă©laborĂ©e n’est qu’une esquisse. Nous en appelons Ă  des examens plus approfondis, Ă  la poursuite de collecte de donnĂ©es, Ă  l’exploration d’autres pistes, au raffinement des sujets abordĂ©s ici


Nous considĂ©rons qu’il ne sera pas vain de prolonger l’étude dans les diffĂ©rentes directions que nous avons amorcĂ©e dans ce travail. Nous avons, dans un esprit critique, conduit notre dĂ©marche par rapport aux mimĂ©tismes culturels de l’Occident face aux cultures Ă©trangĂšres Ă  celles-ci. Par culture Ă©trangĂšres, nous entendons, celles qui ont subi l’impact de l’acculturation par le biais de la colonisation.

Pour arriver Ă  cerner un peu plus notre problĂ©matique telle que dĂ©finie dans l’introduction de ce travail, il nous a paru nĂ©cessaire d’étudier les contours de la coopĂ©ration et du dĂ©veloppement, qui date du dĂ©but mĂȘme de l’apparition de l’homme sur terre, et n’ont jamais Ă©tĂ© engendrĂ©s sĂ©parĂ©ment. Ils correspondent toujours comme instruments opĂ©rationnels en sciences politiques en gĂ©nĂ©ral et en relations internationales en particulier. C’est Ă  juste conception qu’on dĂ©gage la notion de « coopĂ©ration au dĂ©veloppement Â» dont la comprĂ©hension plus avancĂ©e a Ă©voluĂ© au fil des dĂ©cennies. Et restant dans la logique de diffĂ©rents auteurs Ă©voquĂ©s, la coopĂ©ration n’est autre que toute action concertĂ©e de peuples responsables pour l’accomplissement d’un objectif d’intĂ©rĂȘts communs. Son intellection constrictive implique qu’il ait des acteurs qui s’engagent, ayant des facteurs et valeurs Ă  dĂ©fendre, avec des vecteurs Ă  mettre en place pour une finalitĂ© de se satisfaire rĂ©ciproquement. Quant Ă  la notion du dĂ©veloppement, implique de le distinguer de la croissance. Le terme dĂ©signe l’amĂ©lioration des conditions et de la qualitĂ© de vie d’une population, et renvoie Ă  l’organisation sociale servant de cadre Ă  la production du bien-ĂȘtre.

Dans un deuxiĂšme chapitre, nous avons analysĂ© les bases juridiques de la  coopĂ©ration belgo-congolaise qui commence Ă  1960, la pĂ©riode durant laquelle la RDC accĂšde Ă  l’indĂ©pendance et exerce sa souverainetĂ© sur la scĂšne internationale. Tout en retraçant l’évolution de la politique, des idĂ©es et des modes de coopĂ©ration, de 1960 Ă  nos jours : comme passage d’une assistance purement bilatĂ©rale Ă  une coopĂ©ration mondialiste pour un dĂ©veloppement durable.

Dans un troisiĂšme chapitre, nous avons examinĂ© la coopĂ©ration belgo- congolaise telle que conçue depuis la nuit du temps jusqu’aujourd’hui. Des lors, nous n’avons pas exclu la thĂšse de renoncer Ă  se confier aux leçons de la nature. « L’observation premiĂšre est toujours un premier obstacle pour la culture scientifique[103] Â» soutien Jean Marc Ela. Bref, nul n’entre dans la science s’il n’a rompu avec les Ă©vidences premiĂšres.

Remarquons cependant que l’esprit du contexte d’un lourd hĂ©ritage colonial d’exploitation farouche qui a caractĂ©risĂ© la coopĂ©ration belgo-congolaise exige le dĂ©veloppement Ă©conomique de la RDC, le dĂ©veloppement Ă©conomique impose la technique, et la technique suppose la rationalisation progressive de la pensĂ©e qui, elle, recommande l’indĂ©pendance de la conscience de partenariat. Force est donc d’affirmer qu’aprĂšs l’ùre de la conscience de l’importance de partenariat, nous devons, sans tarder, entrer dans l’ùre de l’indĂ©pendance de la conscience de partenariat. Car nous ne pouvons dissocier la coopĂ©ration entre la Belgique et la RDC de son dĂ©veloppement tant intĂ©gral qu’harmonieux. Mais, est-il possible de formaliser cette coopĂ©ration dans un partenariat vraisemblablement gagnant-gagnant, orientĂ© vers le dĂ©veloppement de la RDC et respectueux de la souverainetĂ© de celle-ci ?

VoilĂ  un champ immense de recherche sur nous-mĂȘmes, dont on peut guĂšre nier l’intĂ©rĂȘt ni minimiser la difficultĂ©.

BIBLIOGRAPHIE

I. Documents officiels

  1. Acte constitutif de la Transition de 1994
  2. Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981.
  3. Charte Africaine des Droits et du Bien-ĂȘtre de l’enfant de 1990.
  4. Charte Arabe de Droits de l’Homme de 1994.
  5. Charte coloniale de 1908
  6. Charte congolaise des Droits de l’Homme et du Peuple. Programme national de santĂ© de la reproduction de 2007
  7. Code d’organisation et compĂ©tence judiciaires
  8. Code de la famille de 1987
  9. Code pénal Livre II de 1940
  10. Constitution de 1967
  11. Constitution de 2006
  12. Constitution de la Transition de 2003
  13. Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants de 1984.
  14. Convention contre le crime transnational organisé et ses protocoles de 2000.
  15. Convention EuropĂ©enne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des LibertĂ©s fondamentales de 1950.
  16. Convention interamĂ©ricaine des Droits de l’Homme de 1969.
  17. Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination raciale de 1965.
  18. DĂ©claration de Paris sur l’efficacitĂ© de l’aide de 2005.
  19. DĂ©claration de Vienne de 1993.
  20.  Journal Officiel Congolais
  21. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
  22. Loi fondamentale de 1960
  23. Loi fondamentale de Luluabourg de 1964
  24. Loi n°023/2002 du 18 novembre 2002 portant code judiciaire militaire
  25.  Loi n°024/2002 du 18 novembre 2002 portant code pĂ©nal militaire          
  26. Loi n°06/018 du 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles sous toutes leurs formes
  27. Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966.
  28. Pacte international relatif aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels de 1966
  29. Res. 1279 du 3 novembre 1999 portant création de la MONUC
  30. Res. 1325, 1820,1888 en matiÚre de renforcement de la protection des civils et la participation/représentation de la femme à la consolidation de la paix et à la reconstruction nationale ainsi que la répression des violences sexuelles
  31. Res. 1925 du 1er juillet 2010 portant création de la MONUSCO
  32. Res. 2106 (2013) sur les violences sexuelles en zones de conflit

II. Ouvrages

  1. A. Kabou, Et si l’Afrique refusait le dĂ©veloppement ? Paris, L’Harmattan, Paris, 1991, p.131.
  2. A. McKeown, « Global migration, 1846-1940 », dans Journal of word history, vol. 15, n°2, 2004, P. 155-157
  3. Adelard TRAMPLAY, Initiation Ă  la recherche en sciences humaines, Ă©d. MCGrild ohawa, 1969, P. 12
  4. Bernard et Jean Claude Colli, Dictionnaire Ă©conomique et financier, Éd. Seuil, Paris, 1996, P. 543
  5. BREACKMAN, C et alli., Congo-ZaĂŻre :  La colonisation, l’indĂ©pendance, le rĂ©gime Mobutu et demain, Collection GRIP information, Bruxelles, 1990, P.149
  6. CROS N.F et MISSER.F, Géopolitique du Congo, 2°édition complexe, Paris, 2003, P.10P.10
  7. Didier Mumengi, L’avenir Ă  bras le corps. Perspective pour le dĂ©veloppement de la RDC, Quorum, Kinshasa, 1997, P. 25
  8. ENCYCLOPEDIE LAROUSSE, Ă©d. Harmattan, Paris, 2011, P. 2599.
  9. FOUGEYROLLAS,P. ; citĂ© par Colby NGOY, TRANSITION AU CAPITALISME ET INEGALITE SOCIALE AU ZAIRE, Enjeux et repĂšres du conflit Shabiens-Kasaiens, mĂ©moire en Sociologie, FSSAP-UNIKIN, 1995-1996, P.22, inĂ©dit
  10.   G. ThinĂšs et A. L’Empereur, Dictionnaire gĂ©nĂ©ral des sciences humaines, Louvain-La-Neuve, Ciaco Editeur, 1984, P. 760
  11. J.M MUTANDA, Du Congo Belge au Congo indépendant: émergence des évolués et GenÚse du nationalisme, 3e éd. Cartalat, Paris, 1999- 2000, P. 20
  12. J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi l’immigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siùcle, Academia-L’Harmattan, Louvain-la-Neuve, 2017, P. 2
  13.  J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi l’immigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siĂšcle, Academia-L’Harmattan, Louvai-la-Neuve, 2017, p. 25-26.
  14. Jean Marc Ela, Les cultures africaines dans le champ de la rationalitĂ© scientifique, Livre II, L’Harmattan, Paris, 2007, P. 174.
  15. Joseph Tala Ngai, Le Congo des Congolais, Ed. Universitaire Bel Campus, 2018, P.23-24.
  16. KESSLER, M-C., « L’ Ă©valuation de la politique Ă©trangĂšre. L’exemple Français au crible de la crise politique Â», in l’évaluation des politiques de dĂ©veloppement. Approche pluridisciplinaire, Éd . Harmattan, Paris, 2001, P. 24
  17. Lubanza MukAdelard TRAMPLAY, Initiation Ă  la recherche en sciences humaines, Ă©d. MCGrild ohawa, 1969, P. 12
  18. MAKIESE,D., La coopĂ©ration internationale, notes de cours, L1, FDR, UK,  2014-2015, inĂ©dit
  19. MASSON, P., Aide bilatérale, assistance, commerce ou stratégie, PUF, Paris 1962, P. 269
  20. Ndaywel Ăš NziĂšme, Histoire gĂ©nĂ©rale du Congo, de l’hĂ©ritage ancien Ă  la RDC, Éd. Afrique Ă©ditions, Paris, P. 237- 259
  21. Nicolas Baise, Rapport : RĂ©inventer les relations belgo-congolaises, une ambition de nouvelles gĂ©nĂ©rations, Ă©d Roi Baudouin,  2004, P.6
  22. NTUREMBA, O., DĂ©veloppement endogĂšne : donnĂ©es pour une nouvelle orientation thĂ©orique, Éd. UniversitĂ© africaine, Kinshasa, 1999, P. 9
  23. Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique d’un demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d, petit CramĂ©s, Bruxelles., P.  8
  24. PERROUX, F., L’économie du XXIÈME , 2Ăšme  Ă©dition, PUF, Paris, 1965, P. 155.
  25. Pierre Maillet, La Croissance Ă©conomique, Éd. Presses Universitaires de France, Paris, 1967, P.13
  26. PINTO. Ronger, et GAWITZ. Madeleine, MĂ©thode des sciences sociales, Éd. DALLOZ, Paris, 1971, P. 289
  27. R  FULUME, G.M.F : PotentialitĂ© Agricoles, cas de la Zone rurale de Ngungu,  facultĂ©s Catholiques de Kinshasa, 2002, P. 65-67.

IV. Revues scientifiques

  1. Alliot M., « Le miroir noir, images rĂ©flĂ©chies de l’Etat et du droit français Â», in Recueil d’articles, Contributions Ă  des colloques, Textes su recteur Alliot, Paris, LAPJ, 1980, P. 146-155
  2. Alliot M., « ModĂšles sociĂ©taux. Les communautĂ©s Â», in Recueil d’articles, Contributions Ă  des colloques, Textes du Recteur Alliot, LAPJ, 1980, P. 516- 162
  3. Ashford L., « Politiques de population : La promotion des droits de la femme Â», in Population et Bulletin, Vol. 56, n°1, Population Reference Bureau, mars 2001.
  4. Develter, P., et Aristide M., Chronique d’un demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au dĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s,  Bruxelles, 2012, P. 169-187
  5. Giri J., « (L’aide occidentale aide – Il le tiers monde ? Â» in Finalement, pillons-nous vraiment le tiers monde ?, Éd. Paris Dalloz, 2000, P.  93
  6. Goyard-Fabre S., « L’illusion positiviste Â», in MĂ©langes Paul Amselek, Bruxelles, Bruylant, 2005, P. 374
  7. Jodelet D., « Les reprĂ©sentations sociales : phĂ©nomĂšnes, concept et thĂ©orie Â», in S. Moscovici (Ed), Psychologie sociale, Paris, PUF, 1984, P. 1
  8. Kelly C., “Belgian Intervention Policy in the DRC: Causes and Consequences of the Reorientation, 1999-2006”, Les Cahiers du RMES, vol.4, n°2, 2007-2008, P. 6-7
  9. Kessler M-C., « L’évaluation de la politique Ă©trangĂšre. L’exemple Français au crible de la crise politique Â», in l’évaluation des politiques de dĂ©veloppement. Approche pluridisciplinaire, L’Harmattan, Paris, 2001, P. 499
  10. Mugny G. et Carugati F., « La thĂ©orie du conflit sociocognitif Â», in Psychologie sociale au dĂ©veloppement cognitif, Berne, Peter Lang, 1985, P. 57-70
  11. Programme Indicatif de Coopération Belgo-congolaise, éd. Bruxelles, 2009, P. 14
  12. Revue sur l’évaluation de l’aide de l’UE et Bulletin Echo, Bruxelles, 2002, P. 3
  13. Roosens C., Lanotte, O., “Une ‘nouvelle’ politique Africaine pour la Belgique?”, Studia Diplomatica, vol.55, n°5-6, 2002, p 287 in Wilen N., « Tintin is no longer in the Congo – A Transformative Analysis of Belgian Defence Policies in Central Africa ».

IV. Travaux scientifiques

  1. Fougeyrollas P., Transition au capitalisme et inégalité sociale au Zaïre. Enjeux et repÚres du conflit Shabiens-Kasaiens, mémoire de Licence, FSSAP, UNIKIN, 1996, inédit.
  2. TSHINANGA, P.,  La coopĂ©ration non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, P.1, inĂ©dit
  3. Lubanza Mukendi, Analyse du SystĂšme Social et pouvoirs, Notes de cours L1 Sociologie, FSSAP, UNIKIN, 2018-2019
  4. NGILA, La thĂ©orie de la coopĂ©ration internationale et technique de nĂ©gociation,  Notes de cours, M2 SPO,  UCC, 2019-2020, inĂ©dit. [1]NGILA, La thĂ©orie de la coopĂ©ration internationale et technique de nĂ©gociation,  Notes de cours, M2 SPO,  UCC, 2019-2020, inĂ©dit.
  5. MAKIESE,D., La coopĂ©ration internationale, notes de cours, L1, FDR, UK,  2014-2015, inĂ©dit
  6. NTUREMBA, ONFRE, Cours d’Economie du DĂ©veloppement, Notes de cours G3, UNIKIN, 2005-2006, inĂ©dit.
  7. INDEKA, J, Aspects politiques et administratifs du dĂ©veloppement , M2 Sc.PĂŽ, UCC, 2019-2020, inĂ©dit.
  8. NGOLOLE.G, Géographie humaine et économique, UOR-Butembo, G1 RI, , 2005. cours inédit

V. Sites internet consultés


[1] A. Kabou, Et si l’Afrique refusait le dĂ©veloppement ? Paris, L’Harmattan, Paris, 1991, p.131.

[2] Jean Marc Ela, Les cultures africaines dans le champ de la rationalitĂ© scientifique, Livre II, L’Harmattan, Paris, 2007, P. 174.

[3] Le cas le plus probant est celui des sanctions de l’UE Ă  l’encontre de certaines autoritĂ©s congolaises

[4] Nicolas Baise, Rapport : RĂ©inventer les relations belgo-congolaises, une ambition de nouvelles gĂ©nĂ©rations, Ă©d Roi Baudouin,  2004, P.6

[5] TSHINANGA, P.,  La coopĂ©ration non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, P.1, inĂ©dit

[6] TSHINANGA,P., op.cit, P.1

[7] Idem

[8] G. ThinĂšs et A. L’Empereur, Dictionnaire gĂ©nĂ©ral des sciences humaines, Louvain-La-Neuve, Ciaco Editeur, 1984, P. 760

[9] https://www.memoireonline.com/04/12/5684/La-souverainete-de-la-RDC-pendant-la-troisieme-Republique.html, consulté le 15/02/2020 à 23h30

[10] https://www.memoireonline.com/05/12/5895/m_La-problematique-de-laide-financiere-internationale-dans-le-developpement-des-etats-du-tiers-m1.html#:~:text=La%20situation%20%C3%A9conomique%20de%20la,une%20r%C3%A9duction%20sensible%20des%20exc%C3%A9dents, consulté le 20/01/2020 à 22h30

[11] https://www.memoireonline.com/05/12/5895/m_La-problematique-de-laide-financiere-internationale-dans-le-developpement-des-etats-du-tiers-m1.html, consulté le 10/01/2020 à 23h30

[12] Didier Mumengi, L’avenir Ă  bras le corps. Perspective pour le dĂ©veloppement de la RDC, Quorum, Kinshasa, 1997, P. 25

[13] LA LABANA L, et TSHINANGA P., Initiation Ă  la  recherche scientifique, les Ă©lĂ©ments de base, Éd. Sirius, P. 67.

[14] https://afrique.lalibre.be/34914/laide-belge-au-developpement-a-nouveau-en-baisse-en-echo-a-une-tendance-mondiale/, consulté le 14/03/2020 à 25h50

[15] https://afrique.lalibre.be/34914/laide-belge-au-developpement-a-nouveau-en-baisse-en-echo-a-une-tendance-mondiale/, consulté le 09/01/ 2020 à 13h30

[16] FULUME, G.M.F : PotentialitĂ© Agricoles, cas de la Zone rurale de Ngungu,  facultĂ©s Catholiques de Kinshasa, 2002, P. 65-67.

[17] Revue sur l’évaluation de l’aide de l’UE et Bulletin Echo, Bruxelles, 2002, P. 7

[18] Programme Indicatif de Coopération Belgo-congolaise, éd. Bruxelles, 2009, P.4

[19] BREACKMAN, C et alli., op.cit , P.194

[20] Adelard TRAMPLAY, Initiation Ă  la recherche en sciences humaines, Ă©d. MCGrild ohawa, 1969, P. 12

[21] FOUGEYROLLAS,P. ; citĂ© par Colby NGOY, TRANSITION AU CAPITALISME ET INEGALITE SOCIALE AU ZAIRE, Enjeux et repĂšres du conflit Shabiens-Kasaiens, mĂ©moire en Sociologie, FSSAP-UNIKIN, 1995-1996, P.22, inĂ©dit

[22] PINTO. Ronger, et GAWITZ. Madeleine, MĂ©thode des sciences sociales, Éd. DALLOZ, Paris, 1971, P. 289

[23] Lubanza Mukendi, Analyse du SystĂšme Social et pouvoirs, Notes de cours L1 Sociologie, FSSAP, UNIKIN, 2018-2019

[25] ENCYCLOPEDIE LAROUSSE, Ă©d. Harmattan, Paris, 2011, P. 2599.

[26] TSHINANGA, P.,  La coopĂ©ration non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, 2017-2018, p.1, inĂ©dit

[27] TSHINANGA,P., op.cit, P. 1

[28] Idem

[29]NGILA, La thĂ©orie de la coopĂ©ration internationale et technique de nĂ©gociation,  Notes de cours, M2 SPO,  UCC, 2019-2020, inĂ©dit.

[30] TSHINANGA, P.,  La coopĂ©ration non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, p.1, inĂ©dit

[31] TSHINANGA, P.,  La coopĂ©ration non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, p.1, inĂ©dit

[32] MASSON, P., Aide bilatérale, assistance, commerce ou stratégie, PUF, Paris 1962, P. 269

[33]MAKIESE,D., La coopĂ©ration internationale, notes de cours, L1, FDR, UK,  2014-2015, inĂ©dit

[34] LABANA, L et TSHINANGA P., op.cit, P. 34

[35] LABANA, L., La coopération non institutionnelle, notes de cours, L3 RI, FSPO, UCC, P. 13-36, inédit

[36] Idem

[37] LABANA, L., La coopération non institutionnelle, notes de cours, L3 RI, FSPO, UCC, P. 13-36, inédit

[38] NTUREMBA, ONFRE, Cours d’Economie du DĂ©veloppement, Notes de cours G3, UNIKIN, 2005-2006, inĂ©dit.

[39] Idem

[40] KESSLER, M-C., « L’ Ă©valuation de la politique Ă©trangĂšre. L’exemple Français au crible de la crise politique Â», in l’évaluation des politiques de dĂ©veloppement. Approche pluridisciplinaire, Éd . Harmattan, Paris, 2001, P. 24

[41] Bernard et Jean Claude Colli, Dictionnaire Ă©conomique et financier, Éd. Seuil, Paris, 1996, P. 543

[42] PERROUX, F., L’économie du XXIĂšme, 2Ăšme  Ă©dition, PUF, Paris, 1965, P. 155.

[43] Bernard et Jean Claude Colli, Dictionnaire Ă©conomique et financier, Éd. Seuil, Paris, 1996, P. 543

[44] NTUREMBA, O., DĂ©veloppement endogĂšne : donnĂ©es pour une nouvelle orientation thĂ©orique, Éd. UniversitĂ© africaine, Kinshasa, 1999, P. 9

[45] INDEKA, J, Aspects politiques et administratifs du développement, M2 Sc.PÎ, UCC, 2019-2020, inédit.

[46] KUYUNSA, B, et SHOMBA,K., KUYUNSA B.G., et SHOMBA K.S., Initiation aux MĂ©thodes de Recherche en Science Sociales, PUZ, Kinshasa, 1995, P. 250

[47] NTUREMBA, O., DĂ©veloppement endogĂšne : donnĂ©es pour une nouvelle orientation thĂ©orique. Éd. UniversitĂ© africaine, Kinshasa, 1999, P. 9

[48] Pierre Maillet, La Croissance Ă©conomique, Éd. Presses Universitaires de France, Paris, 1967, P. 13

[49] RĂ©gis Benichis et Mare Nouschi, « histoire Ă©conomique contemporaine Â», 2e Ă©d. Paris, 1986, P. 47

[50] https://www.cicos.int/non-classe/le-fleuve-congo-du-katanga-a-banana-4700-km-de-croisiere/, consulté le 27/10/2020 à 15h45

[51] Joseph Tala Ngai, Le Congo des Congolais, Ed. Universitaire Bel Campus, 2018, P.23-24.

[52] https://www.universalis.fr/encyclopedie/tableau-periodique-des-elements/, consulté le 27/10/2020 à 23h00

[53] https://www.cicos.int/non-classe/le-fleuve-congo-du-katanga-a-banana-4700-km-de-croisiere/, consulté le 27//2020 à 17h00

[54] J.M MUTANDA, Du Congo Belge au Congo indépendant: émergence des évolués et GenÚse du nationalisme, 3e éd. Cartalat, Paris, 1999- 2000, P. 20

[55] CROS N.F et MISSER.F, Géopolitique du Congo, 2°édition complexe, Paris, 2003, P.10

[56] https://zims-fr.kiwix.campusafrica.gos.orange.com/vikidia_fr_all_maxi/A/Belgique.html, consulté le 20/10/2020 à 2h30

[57] https://www.belgium.be/fr/la_belgique/connaitre_le_pays/geographie, consulté le 28/10/2020 à 11h23

[58] NGOLOLE.G, Géographie humaine et économique, cours de cours ,UOR-Butembo, G1 RI, , 2005, inédit

[59] https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/, consulté le 28/10/2020 à 13h07

[60]  https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/#:~:text=Durant%20le%2019%C3%A8me%20si%C3%A8cle,Espagne%20et%20les%20pays%20scandinaves., consultĂ© le 28/10/2020 Ă  20h00

[61] https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/#:~:text=Durant%20le%2019%C3%A8me%20si%C3%A8cle,Espagne%20et%20les%20pays%20scandinaves, consulté le 23/10/2020 à 23h00

[62] A. McKeown, « Global migration, 1846-1940 », dans Journal of word history, vol. 15, n°2, 2004, P. 155-157

[63] J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi l’immigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siùcle, Academia-L’Harmattan, Louvain-la-Neuve, 2017, P. 2

[64] Morelli, A., Histoire des Ă©trangers et de l’immigration en Belgique de la prĂ©histoire Ă  nos jours, Couleur livres, Bruxelles, 2004, P. 111

[65]  J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi l’immigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siĂšcle, Ă©d. Louvain-la-Neuve, 2017, p. 25-26.

[66]  J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi l’immigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siĂšcle, Ă©d. Louvain-la-Neuve, 2017, p. 25-26.

[67] https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/, consultĂ© le 28/10/2020 Ă   13h23

[68] Programme Indicatif de Coopération Belgo-congolaise, éd. Bruxelles, 2009, P.4

[69] BREACKMAN, C et alli., Congo-ZaĂŻre :  La colonisation, l’indĂ©pendance, le rĂ©gime Mobutu et demain, Ă©d.Collection GRIP information, Bruxelles, 1990, P.149

[70] Stratégie de coopération et programme indicatif : 2005-2007, N-U, P. 10-11

[71] Idem

[72] Programme Indicatif de Coopération Belgo-Congolaise, op.cit, P. 16-18

[73] Programme Indicatif de Coopération, 2008-2010, Coopération belgo-congolaise, Kinshasa, mars 2007, P. 11

[74] Programme indicatif de coopération au développement entre la République démocratique du Congo et le Royaume de Belgique (2008-2010), P. 10-11

[75] Programme Indicatif de Coopération, 2008-2010, Coopération belgo-congolaise, Kinshasa,

mars 2007, P.10-11

[76]Programme Indicatif de Coopération, 2008-2010, Coopération belgo-congolaise, Kinshasa,

mars 2007 , P. 10-11

[77] Cfr l’ordonnance-loi n° 66/92 bis du 07 mars 1966 attribuant le pouvoir lĂ©gislatif au prĂ©sident de la RĂ©publique

[78]Ndaywel Ăš NziĂšme, Histoire gĂ©nĂ©rale du Congo, de l’hĂ©ritage ancien Ă  la RDC, Éd. Afrique Ă©ditions, Paris, P. 237- 259

[79] Idem

[80] Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique d’un demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d, petit CramĂ©s, Bruxelles., P.  8

[81] https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1966_num_12_1_1903, consulté le 28/10/2020 à 23h00

[82]Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique d’un demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s,  Bruxelles 2012, P. 12

[83] Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique d’un demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s,  Bruxelles 2012, P. 13

[84]Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique d’un demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s,  Bruxelles 2012, P. 24

[85] Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique d’un demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s,  Bruxelles 2012, P. 24

[86] Kelly, C., “Belgian Intervention Policy in the DRC: Causes and Consequences of the Reorientation, 1999-2006”, Les Cahiers du RMES, vol.4, n°2, 2007-2008.

[87] Kelly, C., “Belgian Intervention Policy in the DRC: Causes and Consequences of the Reorientation, 1999-2006”, Les Cahiers du RMES, vol.4, n°2, 2007-2008.

[88] Roosens, C., Lanotte, O., “Une ‘nouvelle’ politique Africaine pour la Belgique?”, Studia Diplomatica, vol.55, n°5-6, 2002, P. 287

[89] Roosens, C., Lanotte, O., “Une ‘nouvelle’ politique Africaine pour la Belgique?”, Studia Diplomatica, vol.55, n°5-6, 2002, p 287 in Wilen N., « Tintin is no longer in the Congo – A Transformative Analysis of Belgian Defence Policies in Central Africa », P. 97

[90] GIRI, J., « Laide occidentale aide – Il le tiers monde ? Â» in Finalement , pillons-nous vraiment le tiers monde ?, Éd Paris DALLOZ, 200, P. 93

[91] DĂ©claration du 24 janvier 2009, signĂ©es par les deux Premier Ministres prĂ©voyant notamment un dialogue permanent, franc, ouvert et constructif, le respect des institutions dĂ©mocratiques et lĂ©gitimes des deux Ă©tats ainsi, enfin, que le principe de l’égalitĂ© souveraine des Etats et de la rĂ©ciprocitĂ©.

[92] www.diplomatie/blgium , consulté le 28/10/2020 à 23h30

[93] GIRI,J., « L’aide occidentale aide-t-elle le tiers monde ? », in Finalement, pillons-nous vraiment le tiers-monde ?,Dalloz,2003, P. 93

[94] GIRI, J., « Laide occidentale aide – Il le tiers monde ? Â» in Finalement , pillons-nous vraiment le tiers monde ?, Éd Paris DALLOZ, 200, P. 93

[95] www.diplomatie/blgium , consulté le 22/10/2020 à 20h30

[97] www.diplomatie/blgium , consulté le 22/10/2020 à 20h30

[98] https://rdcongo.diplomatie.belgium.be/fr/cooperation-au-developpement, consulté le 28/10/ 2020 à 03h00

[99] www.l’obsevateur.cd, consultĂ© le 24/09/ 2020 Ă  22h45

[100] https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2009-2-page-5.htm,  consultĂ© le 22/ 08/2020 Ă  16h 00

[101] www.l’obsevateur.cd, consultĂ© le 24/09/ 2020 Ă  22h45

[102] https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2009-2-page-5.htm,  consultĂ© le 22/ 08/2020 Ă  11h 00

[103] Jean Marc Ela, Les cultures africaines dans le champ de la rationalitĂ© scientifique, Livre II, L’Harmattan, Paris, 2007, p.13

89 thoughts on “LA COOPERATION BELGO-CONGOLAISE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (par OHULU OSUNGA Esther)”
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