Ăpigraphe
« Si nous pouvions savoir oĂč nous sommes et vers quoi nous tendons, nous pouvions mieux choisir ce que nous devons faire et comment le faire »
Abraham LINCOLN
Dédicace
Ă nos trĂšs chers parents Osfall OSUNGA FALAO et Pauline BOSONGO WINDO, qui peuvent ĂȘtre fiers et trouver ici, le rĂ©sultat des longues annĂ©es de sacrifices et de privations pour nous permettre Ă avancer dans la vie. Que le Dieu fasse en sorte que ce travail soit son fruit ; merci pour les valeurs nobles, lâĂ©ducation et le soutien permanent venu de vous.
AVANT-PROPOS
Au moment oĂč nous nous apprĂȘtons Ă livrer Ă lâopinion les rĂ©sultats de nos recherches, quâil nous soit permis de remercier tous ceux qui, de loin tout comme de prĂšs, nous ont apportĂ© leur soutien, contributions, pour la matĂ©rialisation de cette Ćuvre scientifique.
Cependant nous ne saurons nous taire, devant cette gĂ©nĂ©rositĂ©, une particuliĂšre attention dont nous nâavions cessĂ© de bĂ©nĂ©ficier.
De prime Ă bord, nos remerciements au Professeur Pierre TSHINANGA NGELU qui, nonobstant ses multiples occupations, a bien voulu Ă©dulcorer cette Ćuvre afin dâen donner sa saveur dâessence.
Que nos sentiments de gratitude et de reconnaissance parviennent au Professeur Doyen PhilĂ©mon MUAMBA MUMBUNDA, aux autoritĂ©s acadĂ©miques, aux professeurs ainsi quâĂ tous leurs proches collaborateurs.
A mes frĂšres Johnston, Simplis et Gentil OSUNGA. Que cette Ćuvre voussures verse dâexemple pour votre rĂ©ussite personnelle. Sachez que rien ne sâaccouche sans douleur, et que le succĂšs câest la somme des efforts rĂ©pĂ©tĂ©s. Une fois de plus, nous aimerions vous demander de trouver dans ce travail, lâexpression de nos efforts pour arriver Ă vous donner un bon exemple de rĂ©ussite intellectuelle et sociale. Bon vent et longue vie Ă vous.
Aux amis ; Doudou KABEYA, Pascal MUGASA, GrĂące KAMBILU, Hadi IZANSONE, Gloria TUMSIFU, Monica NDAYA, Yang CIAMBA, BĂ©nie NGONGO, GaĂ«l MUNANDI. Quâils trouvent lâexpression de notre reconnaissance.
Les mots nous manquent pour exprimer la profondeur reconnaissance Ă notre tendre famille dont lâamour, la patience et le sacrifice sâinscrivent Ă chaque page de ce document.
Esther OHULU OSUNGA
LISTE DE SIGLES, ACRONYMES ET ABRĂVIATIONS
- AGCD : Agence générale de coopération et développement
- APD : Aide publique au développement
- BM : Banque mondiale
- CDE : Centre pour le dĂ©veloppement de lâentreprise
- CTB : Coopération technique belge
- FBD : Fonds bilatéral de développement
- FOMETRO : Fonds médial tropical
- IT : Incentive tranche
- MONUSCO : Mission de lâorganisation des Nations unies pour la stabilisation en
- NTIC : Nouvelles technologies de lâinformation et de la communication
- NU : Nations unies
- OCD : Office de coopération de développement
- OCDE : Organisation de coopération et de développement
- OHADA : Organisation pour lâharmonisation en Afrique du droit des affaires
- OIT : Organisation internationale du travail
- ONG : Organisation non gouvernementale
- ONU : Organisation des nations unies
- PIB : Produit intérieur brut
- PIC : Programme indicatif de coopération
- PPM : Plan de passation de marché
- PUND : Programme des Nations unies pour le développement
- RDC : République démocratique du Congo
- TVA : Taxe à la valeur ajoutée
INTRODUCTION
Plus dâun demi-siĂšcle aprĂšs les Ă©crivains de la NĂ©gritude, le regard du maĂźtre hante lâimaginaire de beaucoup dâindigĂšnes. AprĂšs le grand rire NĂšgre qui Ă©clate dans un lyrisme violent Ă travers le cri de rĂ©volte de CĂ©saire se rĂ©clamant, comme on lâa vu dans Discours sur le colonialisme, « de la dĂ©mence prĂ©coce et de la folie flambante du cannibalisme tenace » ; aprĂšs la colĂšre et lâironie mordante de Fanon sur le mythe de lâIrrationalitĂ© du NĂšgre, il nâest pas nĂ©cessaire de reprendre les combats dâhier en vue de rĂ©habiliter les valeurs maudites. Mais parce quâil est ici question de dĂ©finir lâespace mental oĂč la science peut faire son apparition en Afrique noire, il est utile de rappeler lâarchaĂŻsme des cadres de pensĂ©e qui, comme au XIXĂšme siĂšcle, continuent Ă situer les sociĂ©tĂ©s africaines « au seuil de lâhistoire universelle[1] ».
Eu Ă©gard en ce qui prĂ©cĂšde, les chercheurs sont invitĂ©s Ă faire leur examen critique et Ă se renouveler en profondeur sous la pression des forces du marchĂ©. Telle est lâoption fondamentale qui sous-tend lâInitiative pour le millĂ©naire dans le domaine de la science (IMS). Avec lâexpansion du libĂ©ralisme sauvage dans les pays africains, on ne peut ignorer le poids des modĂšles dâune Ă©conomie soumise Ă la dictature de lâimmĂ©diat. Dans cette perspective, des questions prĂ©alables sont inĂ©vitables : dans le partenariat Ă rĂ©tablir, qui va accepter la coopĂ©ration au dĂ©veloppement rĂ©el en Afrique ? Pour quelles raisons et en fonction de quels buts? En outre, quels sont les motifs qui sont Ă lâorigine des dĂ©cisions Ă prendre dans les relations Ă promouvoir au sein des Etats africains ? Lâaccent doit Ă©galement porter sur les africains eux-mĂȘmes. Nous ne reviendrons pas ici sur les rĂ©seaux scientifiques dans lesquels ils peuvent sâinsĂ©rer. Il faut examiner la nature de la sociĂ©tĂ© des savoirs que lâon veut construire en posant la question fondamentale : quels savoirs et pour quel but
Jean Marc Ela vient soutenir notre perception tout en estimant que la pertinence du chercheur est « étroitement liée à la maniÚre dont le savoir est utilisé dans la production[2] ».
La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo traverse une crise multiforme et multisectorielle Ă la suite des dĂ©sordres nĂ©s dâune longue transition politique conflictuelle qui, a privĂ© le pays de la coopĂ©ration structurelle durant plus dâune dĂ©cennie. Les Ă©vĂ©nements de triste mĂ©moire, notamment, les pillages de 1991 et 1993 ont dĂ©truit une partie du capital productif du pays.
Il est frappant que beaucoup de nos interlocuteurs trĂšs impliquĂ©s dans les relations belgo-congolaises nous confirment quâun sentiment paternaliste reste trĂšs prĂ©sent. MĂȘme si les perceptions Ă©voluent, et certains considĂšrent que le cinquantenaire dâindĂ©pendance du Congo a permis de marquer un tournant important, cela reste Ă notre sens un enjeu majeur : peut-on construire des coopĂ©rations objectives si le Belge se considĂšre toujours comme le âânokoââ (oncle) du Congolais. Ce sentiment, semble selon nous, nâest plus considĂ©rĂ© par la Belgique vis-Ă -vis de la RDC, dâautant plus que lâingĂ©rence de lâUE, Union EuropĂ©enne prend place dans la conduite de notre politique publique.[3]
Il sâagit dâun contexte que les nouvelles gĂ©nĂ©rations nâignorent pas, mais qui doit ĂȘtre dĂ©passĂ©. Or sâappuyant sur les jeunes gĂ©nĂ©rations, constitue une opportunitĂ© de construire une relation objective et large, une relation dâĂ©gale Ă Ă©gale.
Plusieurs gĂ©nĂ©rations sĂ©parent le cinquantenaire dâaujourdâhui de lâĂ©poque coloniale. Ces jeunes gĂ©nĂ©rations qui ont grandi avec le dĂ©veloppement des NTIC sont aujourdâhui connectĂ©es aux mĂȘmes rĂ©seaux sociaux globaux. En Afrique, ces derniers attendent que leur terre soit le continent du XXIĂšme siĂšcle, et veulent ĂȘtre des acteurs de premier plan de ce projet. En Occident, la gĂ©nĂ©ration a beaucoup voyagĂ© et questionne le monde dans lequel nous vivons, dĂ©veloppant ainsi son sens civique, sa conscience du monde et la volontĂ© de le changer.
La coopĂ©ration belgo-congolaise est basĂ©e sur les prioritĂ©s de dĂ©veloppement de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et celles de la coopĂ©ration belge. Il entend contribuer au dĂ©veloppement durable avec sa dimension tant Ă©conomique, sociale quâenvironnementale. Et celle-ci ne pourra se construire que sur base dâun alignement des intĂ©rĂȘts de chacun (Etats, organisations ou individus).
Le prĂ©alable Ă une telle dĂ©marche est Ă©videmment de comprendre les enjeux stratĂ©giques de chacune des parties, afin de pouvoir les identifier ensuite aligner les intĂ©rĂȘts possibles. Chaque partie impliquĂ©e dans une coopĂ©ration adopte cette logique. Celle-ci est Ă©galement applicable Ă lâĂ©chelle des Etats. Nous nous plions donc volontiers Ă lâexercice dâidentification des principaux enjeux stratĂ©giques de cette coopĂ©ration belgo-congolaise.[4]
Cette coopĂ©ration a Ă©tĂ© un engagement quasi constant ces derniĂšres annĂ©es. La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo Ă©tant une prioritĂ© en la matiĂšre pour la Belgique et celle-ci apparaissant clairement comme un des principaux partenaires au dĂ©veloppement pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo. Les projets de coopĂ©ration entre les deux Etats manquent parfois de visibilitĂ© et une partie des budgets ne sont jamais dĂ©pensĂ©s. Ceci, pose la double question du choix pertinent des projets, et de la capacitĂ© dâabsorption des destinataires de ceux-ci.
En outre, pour nous, la coopĂ©ration au dĂ©veloppement nâest pas suffisamment intĂ©grĂ©e aux initiatives auxquelles elles pourraient trĂšs bien venir en appui avec visibilitĂ© et efficacitĂ©. Elle devrait dâavantage intĂ©grer les aspects de dĂ©veloppement Ă©conomique, qui sont un enjeu de taille autant pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo que pour le royaume de Belgique.
Plusieurs acteurs ont eu Ă traiter de cette question, entre autres :
Pour KEOHANE, la coopération est un processus par lequel des acteurs adaptent leur comportement aux préférences réelles ou supposées des autres acteurs, par voie de coordination des politiques respectives.[5]
MILNER quant Ă lui, pense quâil y a coopĂ©ration lorsque « chaque acteur, en ajustant ses propres politiques, dans lâespoir dâobtenir lui-mĂȘme des avantages, et aide les autres acteurs Ă rĂ©aliser leurs objectifs ».[6]
BARREA lui, soutient que la coopĂ©ration ne consiste pas Ă rĂ©agir pour lâautre, mais bien avec lui, en vue de la satisfaction dâintĂ©rĂȘts communs ou complĂ©mentaires.[7]
Nous retenons que la coopĂ©ration est une forme d’organisation collective qui entend promouvoir dans le domaine Ă©conomique et social, un systĂšme fondĂ© sur une vision partagĂ©e des diffĂ©rents acteurs, dans un esprit d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, au service de toutes les parties prenantes. Cela suppose un certain degrĂ© de confiance et de comprĂ©hension.
La problĂ©matique est en quelque sorte un jugement ou une proposition qui exprime une simple possibilitĂ© câest-Ă -dire qui peut ĂȘtre vraie sans que leur affirmation ou leur nĂ©gation soit Ă©tablie avec certitude ; nous voulons, ici, dire quâil sâagit dâune assertion qui pourrait ĂȘtre admise sans pour autant ĂȘtre affirmĂ©e[8].
Les relations entre le royaume de Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC), et leurs peuples, sont complexes. Elles sâinscrivent dans le contexte dâun lourd hĂ©ritage colonial de prĂ©dation et dâasservissement, aggravĂ© par des relations postcoloniales en dents de scie, plutĂŽt nĂ©ocolonialistes, paternalistes, en dĂ©pit dâun faisceau des partenariats divers et multisectoriels dĂ©sĂ©quilibrĂ©s au profit de lâancienne puissance coloniale.
En lâinternationaliste en devenir, nous avons voulu un relief particulier Ă notre effroi dâun destin du Congo qui marche Ă pas fixes, oĂč chaque seconde qui passe, chaque acte de nos vies respectives, chacun de nos silences rend plus certain un suicide collectif inexplicable. Lâenjeu de cette prĂ©occupation est donc beaucoup plus large. En dĂ©finitive, elle interroge la vraie nature de la coopĂ©ration belgo-congolaise, et renvoie Ă une analyse exhaustive du sens mĂȘme de tous les mĂ©canismes qui entretiennent la mĂ©moire du passĂ© de cette coopĂ©ration qui structurent le prĂ©sent et produisent le futur. Cette coopĂ©ration doit prendre et formaliser dans un partenariat gagnant-gagnant, orientĂ© vers le dĂ©veloppement de la RDC et respectueux de la souverainetĂ© de celle-ci.
Si un changement culturel, politique et Ă©conomique ne vient pas sâopposer Ă cette dĂ©route, cette dĂ©cadence fera basculer sans recours la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo dans la dĂ©pendance consentante, et dans le paradoxe de lâasservissement gaspillage comme voie de salut national. Et lâhistoire gardera de notre cinquantenaire dâindĂ©pendance lâimage des relations complexes entre ces deux Etats. Lesquelles relations sâinscrivant dans le contexte dâun lourd hĂ©ritage colonial de prĂ©dation et dâasservissement aggravĂ© par des relations postcoloniales en dents de scie, plutĂŽt nĂ©ocolonialistes, paternalistes, en dĂ©pit dâun faisceau des partenariats divers et multisectoriels dĂ©sĂ©quilibrĂ©s au profit de lâancienne puissance coloniale. La coopĂ©ration entre la Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo sâinscrit aussi dans lâĂ©volution des relations entre les deux Etats et des Ă©vĂ©nements politiques qui ont marquĂ© lâhistoire de chacun dâeux.[9]
Entre les deux peuples, se sont dĂ©veloppĂ©es, au fil du temps, des rapports empreints de sentiments forts et trĂšs variĂ©s : nostalgie, reconnaissance, colĂšre, rancune, amitiĂ©, espoir, culpabilitĂ©, le tout sur fond dâun paternalisme condescendant et rĂ©trograde de la part de la Belgique.
En dĂ©pit de ce que les perceptions Ă©voluent, et certains considĂšrent que lâĂ©volution du temps depuis lâindĂ©pendance de la RDC a permis de marquer un tournant important, une interrogation majeure subsiste en regard de la photographie politique et diplomatique des rapports entre les deux Etats : peut-on construire une coopĂ©ration bilatĂ©rale crĂ©dible et favorable au dĂ©veloppement entre la RDC et la Belgique dans un contexte oĂč les rapports entre Etat sont Ă©rigĂ©s sur base de politique nĂ©ocolonialiste de domination sur fond dâenjeux Ă©conomiques et de prĂ©dation des ressources naturelles de la RDC entretenues par le sentiment paternaliste⊠Il y a donc lieu dâinterroger, non pas nĂ©cessairement les griefs historico-sociologiques, mais lâapproche diplomatique de la coopĂ©ration bilatĂ©rale entre le royaume de Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, comme trame de fond dâune histoire faite de domination et dâexploitation ; une forme de coopĂ©ration en trompe en lâĆil qui a du mal Ă masquer la poursuite de la sauvegarde des intĂ©rĂȘts coloniaux et nĂ©ocoloniaux de la Belgique en RDC.
De plus, Ă©tant donnĂ© que, la prĂ©sence dâune forte communautĂ© congolaise et la coopĂ©ration multiforme que nous entretenons avec la Belgique, tous ces Ă©lĂ©ments sont autant de maillons qui dĂ©montrent lâimportance des responsabilitĂ©s et des enjeux, que la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo doit assumer dans la coopĂ©ration pour son dĂ©veloppement. Une coopĂ©ration gagnantâgagnant dans le cadre dâun partenariat orientĂ© vers son dĂ©veloppement et qui pose la question de lâapport rĂ©el de la coopĂ©ration belge dans le dĂ©veloppement de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, depuis lâaccession de cette derniĂšre Ă la souverainetĂ© nationale et internationale.
Cette prĂ©occupation majeure devient un enjeu et un impĂ©ratif Ă©pistĂ©mologiques plus particuliĂšrement depuis la dĂ©crĂ©pitude de la RDC, consĂ©cutives aux Ă©pisodes de violences nourries par deux guerres aux consĂ©quences destructrices et les efforts de pacification de lâEst de notre pays ainsi que des politiques de reconstruction Ă©conomiques et sociales engagĂ©es.
Les deux grandes guerres dâagression avec la prolifĂ©ration en dĂ©fection des groupes armĂ©s sur la partie Est du territoire congolais quâa connu le pays ont aggravĂ© la crise et menacĂ© le pays de partition. Cette situation a amplifiĂ© non seulement lâinstabilitĂ© institutionnelle, mais aussi la dĂ©gradation des conditions de vie de la population.
La situation Ă©conomique de la RDC de 1997 Ă 2000 a Ă©tĂ© marquĂ©e par un dĂ©sĂ©quilibre profond de balance des paiements avec des soldes nĂ©gatifs chroniques accĂ©lĂ©rant la dĂ©prĂ©ciation de la monnaie nationale, une baisse tendancielle tant des exploitations que des importations, avec une rĂ©duction sensible des excĂ©dents commerciaux, et la dĂ©prĂ©ciation continue de la monnaie nationale par rapport aux principales devises, lâamenuisement des recettes de lâEtat, les baisses de niveau de lâĂ©pargne, la baisse des investissements et la contraction de lâoffre. [10]
Cette situation de crise a influĂ© nĂ©gativement sur le cadre de vie, la promotion des secteurs sociaux et du bien ĂȘtre des populations. Cela a produit comme consĂ©quences des nombreux problĂšmes prĂ©occupants, principalement, lâaggravation de la pauvretĂ©, une baisse drastique du revenu par tĂȘte dâhabitant estimĂ© Ă USD 5,7 le chĂŽmage et toute sa cohorte dâeffets pervers, la disparition progressive de la protection sociale, âŠ[11]
Câest ici le lieu de dire que ce travail scientifique consiste en une rĂ©flexion Ă partir des grandes questions qui nous prĂ©occupent, en ayant prĂ©sent Ă lâesprit ce quâaffirme Raymond Aron, citĂ© par Didier Mumengi « le propre de la comprĂ©hension de lâensemble social, câest de ne pas rĂ©sulter et de ne pas pouvoir rĂ©sulter dâenquĂȘtes parcellaires[12] ».
Ce sombre tableau lĂ©gitime lâintĂ©rĂȘt de notre questionnement sur la coopĂ©ration belgo-congolaise tel que placĂ© ici, non plus comme un outil de domination et de prĂ©dation au service de la Belgique, mais comme un partenariat susceptible de gĂ©nĂ©rer des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques rĂ©ciproques, dans le respect de lâĂ©galitĂ© souveraine des deux Etats. Donc, lâaide publique belge au dĂ©veloppement octroyĂ©e Ă la RDC ne doit plus ĂȘtre un moyen de politique paternaliste et de pression diplomatique frisant, souvent, le dictat des partenaires. Prenons conscience quâil nây a de dĂ©veloppement que de soi et par soi, que toute sociĂ©tĂ© ne vit que par les projets quâelle fait naitre, le progrĂšs Ă©conomique et social ne sâenclenche que par lâouverture dâun peuple responsable aux ressources enfouie en lui-mĂȘme bien sĂ»r, et que le secret du progrĂšs dâune nation rĂ©side aussi dans la confiance les uns dans les autres et de tous dans leur avenir commun. Mettons-nous-y.
En dĂ©finitive, la coopĂ©ration belgo-congolaise doit se dĂ©partir dâun triple paradoxe, entre coopĂ©ration et nĂ©ocolonialisme, entre coopĂ©ration et nĂ©o-paternalisme, enfin entre coopĂ©ration et hĂ©gĂ©monisme de nature Ă maintenir la RDC sous la domination et le sous-dĂ©veloppement ; bref, elle doit prendre et formaliser dans un partenariat gagnant-gagnant, orientĂ© vers le dĂ©veloppement de la RDC et respectueux de la souverainetĂ© de celle-ci.
Eu égard à tout ce qui précÚde, il y a lieu de dégager quelques préoccupations constituant le fil conducteur de ce travail qui porte sur la « problématique de la coopération belgo-congolaise et le développement de la RDC ».
Les questions que nous nous posons sont celles de savoir :
- La coopération Belgo-congolaise est-elle une coopération au développement ?
- Pourquoi la coopération Belgo-congolaise ?
- Quelle est la base juridique de cette coopération ?
Une hypothĂšse est considĂ©rĂ©e comme un Ă©noncĂ© anticipant sur la nature des relations entre deux ou plusieurs phĂ©nomĂšnes. Câest en somme une explication provisoire et une dĂ©finition du concept impliquĂ© dans la perception du phĂ©nomĂšne. Elle constitue la « tentative provisoire » de rĂ©ponse Ă la problĂ©matique posĂ©e. Au fur du temps, pourra ĂȘtre confirmĂ©e ou infirmĂ©e par le chercheur aprĂšs des investigations approfondies.[13]
Dans les lignes qui suivent, nous avons tenté de répondre succinctement pour éclairer la religion de cette coopération.
1. Notons ici que la coopĂ©ration avec la Belgique reprĂ©sente un apport important pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo depuis les annĂ©es 60. Le royaume de Belgique reste jusquâĂ prĂ©sent lâun des majeurs partenaires dâaide publique au dĂ©veloppement.
Outre les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, nous retenons que le dĂ©veloppement a continuĂ© de diminuer lâannĂ©e derniĂšre, faisant Ă©cho Ă une tendance mondiale Ă la baisse[14]. Les fonds mobilisĂ©s par le gouvernement pour aider les pays en voie de dĂ©veloppement sont passĂ©s de 0,45% du revenu national brut (RNB) en 2017 Ă 0,43% en 2018, sâĂ©loignant toujours plus de lâobjectif international de 0,7%, dâaprĂšs des statistiques de lâOCDE, publiĂ©es rĂ©cemment. Entre 2017 et 2018, lâaide publique mondiale au dĂ©veloppement a reculĂ© de 2,7%. La part dâaide destinĂ©e aux pays qui en ont le plus besoin a baissĂ© de 3%, et lâAfrique a vu diminuer lâaide dont elle bĂ©nĂ©ficiait de 4% en un an.[15]
La coopĂ©ration entre le royaume de Belgique et la RDC est motivĂ©e par les intĂ©rĂȘts et rĂ©pond le plus souvent Ă une volontĂ© de coordination. Elle permet un rapprochement entre les deux Ătats, lorsquâils souhaitent renforcer leurs relations dans certains domaines notamment, dans la coopĂ©ration afin de rĂ©pondre Ă des enjeux plus globaux Ă lâĂ©gard desquels les deux Ătats ne peuvent agir seuls, que ce soit en matiĂšre de rĂšglementation (aĂ©rienne, maritime, sanitaireâŠ), de dĂ©veloppement, dâenvironnement, de commerce⊠Elle peut donner lieu Ă la crĂ©ation de structures intergouvernementales.
Plus souvent, la Belgique utilise lâaide au dĂ©veloppement octroyĂ©e Ă la RDC comme un moyen de pression diplomatique frisant souvent lâingĂ©rence dans les affaires internes de la RDC. Cette coopĂ©ration vise plus Ă prĂ©server les intĂ©rĂȘts de lâancienne puissance coloniale quâĂ favoriser le dĂ©veloppement de la RDC.
Dâaucuns contesteraient que les rapports entre la RDC et la Belgique connurent des temps forts du fait que cette coopĂ©ration a dĂ©gagĂ© un esprit, une façon particuliĂšre dâaborder la coopĂ©ration Nord-Sud.
Une coopĂ©ration de droit, liant des partenaires qui ont nĂ©gociĂ© librement les options politiques de chacun ; une coopĂ©ration dont lâapproche globale combine au mieux les diffĂ©rents instruments Ă sa disposition (aide alimentaire, aide aux ONG, programme dâimportation, projets rĂ©gionaux avec les pays voisins, etc…), une coopĂ©ration basĂ©e sur un dialogue permanent et ouvert, mais aussi Ă sens unique.
2. Pour essayer de rĂ©pondre Ă la deuxiĂšme question, par la coopĂ©ration belgo-congolaise, la Belgique cherche Ă rĂ©parer les atrocitĂ©s commissent par elle pendant la colonisation, pour pourvoir continuer ses relations, qui ont commencĂ©es depuis l’indĂ©pendance.
Il sied de signaler Ă©galement que, les principaux avantages quâa toujours tirĂ©s la RDC rĂ©sident dans le fait que la Belgique Ă travers lâUnion EuropĂ©enne, a constituĂ© un vĂ©ritable laboratoire dâidĂ©es nouvelles au processus du dĂ©veloppement. A cet effet, la Belgique a toujours apportĂ© une assistance tant technique, matĂ©rielle que financiĂšre qui, consiste Ă appuyer lâessor Ă©conomique et social dâun pays aux potentialitĂ©s naturelles Ă©normes dont les populations demeurent pauvres.[16]
3. De ce qui prĂ©cĂšde, il faut dire aussi que, malgrĂ© bon grĂ© le niveau de dĂ©veloppement que nous jugeons trĂšs bas, notre pays a Ă©tĂ© bĂ©nĂ©ficiaire de diverses aides, surtout de lâaide de lâajustement structurel exclusivement fournie sous forme de dons.[17]Bien entendu, la Belgique nâa pas Ă©tĂ© la seule Ă donner de lâaide au dĂ©veloppement en faveur de la RDC.
Pour autant, rappelons ici que quelques conventions et accords conclus entre les deux pays notamment[18] :
âą La convention gĂ©nĂ©rale signĂ©e Ă Kinshasa, le 27 mars 1990. Ă l’issue de cette convention, les deux parties se sont engagĂ©es Ă fonder leurs rapports d’Etats sur les principes du droit international touchant les relations amicales entre autres, l’Ă©galitĂ©, la non-ingĂ©rence, le respect de l’indĂ©pendance politique, et de la souverainetĂ© des Etats, en vue de sauvegarder la dignitĂ© et l’identitĂ© de chaque pays. Il importe de prĂ©ciser quâil y ait une nouvelle particularitĂ© dans le cadre de ce texte, et qui engage les deux pays signataires Ă sâabstenir, dorĂ©navant, sur leur territoires, de toute activitĂ© dirigĂ©e contre partie ;
âą Accord de coopĂ©ration entre la RDC et le royaume de Belgique relatif Ă la rĂ©alisation des objectifs de deux pays (le 27 Mars 1990). Cet instrument juridique dĂ©finit les diffĂ©rends de deux pays. Il sied de signaler une importante innovation introduite dans le cadre des relations bilatĂ©rales entre les deux Etats, et qui porte sur la cogestion financiĂšre et technique entre les deux pays[19]. Des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s de commun accord;
âą Arrangements particuliers entre la RDC et la Belgique relatif aux fonds bilatĂ©raux de dĂ©veloppement(F.B.D) en 1990. Ce texte introduit un mĂ©canisme financier jamais mis en Ćuvre dans les relations Ă©conomiques entre un pays de lâhĂ©misphĂšre sud avec celui du nord. Il dĂ©passe mĂȘme les limites des recommandations adoptĂ©es par les pays riche Ă Toronto. C’est ainsi que le Congo ex-ZaĂŻre, de par la voix de son prĂ©sident, en l’occurrence, le Marechal Mobutu du haut de la tribune des Nations-Unies, Ă©met le souhait ce schĂ©ma de remboursement en monnaie locale, ĂȘtre adoptĂ© par d’autres pays crĂ©anciers afin dâallĂ©ger la charge si lourde de la dette des nations en dĂ©veloppement, en pĂ©riode de conjoncture trĂšs difficile ;
âą Protocole dâaccord entre la RDC et le Royaume de Belgique relatif au statut du personnel de coopĂ©ration belge (le 27 mars 1990). Ce protocole dĂ©finit et Ă©tablit une classification des coopĂ©rants appelĂ©s Ă assurer dans le cadre des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s en commun accord. En outre, ce protocole consiste, pour les Experts belges, Ă former leurs homologues congolais dans les limites du temps bien dĂ©terminĂ©.
- IntĂ©rĂȘt
La motivation à la base du choix de ce sujet a été notre souci de comprendre la coopération Belgo-congolaise et le développement de la RDC.
Nous pensons que, les rĂ©sultats de nos recherches pourraient servir de base des donnĂ©es aux chercheurs qui sâintĂ©ressent Ă la politique congolaise. Ainsi, espĂ©rons-nous apporter notre modeste contribution dans le domaine des Relations Internationales. Le choix de ce sujet est triple Ă savoir :
- IntĂ©rĂȘt scientifique : cette Ă©tude met en Ă©vidence la CoopĂ©ration Belgo-congolaise et le dĂ©veloppement de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, une dĂ©marche qui pourra constituer, pour notre enseignement, un outil de rĂ©fĂ©rence et une bonne source dâinspiration.
- IntĂ©rĂȘt personnel : ce travail nous a permis de comprendre et maĂźtriser les diffĂ©rents problĂšmes et crises qui opposent la coopĂ©ration entre la Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et son dĂ©veloppement, afin dâen proposer les pistes de solution et grĂące Ă ce problĂšme, nous avons pu connaĂźtre non seulement les noms de diffĂ©rents auteurs, mais aussi et surtout connaĂźtre leurs point de vue pour que nous arrivions Ă mieux rĂ©diger ce travail.
- IntĂ©rĂȘt pratique, les rĂ©sultats de ce travail pourraient servir dâaide-mĂ©moire au minafect, et aux hommes politiques congolais, afin quâils se souviennent que lâordre politique actuel est le fruit dâun pĂ©nible processus de nĂ©gociation conduit par la CoopĂ©ration Belgo-congolaise. Adelard TREMBLAY, affirme que « lâintĂ©rĂȘt pratique du travail entend dĂ©boucher sur des conclusions susceptibles d’orienter les responsables des sociĂ©tĂ©s[20] ».
La mĂ©connaissance de la coopĂ©ration belgo-congolaise par la majoritĂ© des Congolais, pensons-nous, accentue un certain nombre dâĂ©cueils dans tout champ social Ă Ă©tudier. La considĂ©rer, permettrait de traiter de maniĂšre plus efficace, les situations diplomatiques bilatĂ©rales de coopĂ©ration au dĂ©veloppement qui mettent en confrontation les diffĂ©rentes identitĂ©s culturelles occidentales et africaines, plus particuliĂšrement le Congo notre pays.
- Méthode
Le principe directeur veut que le choix de la mĂ©thode soit fonction de lâorientation du travail, de lâĂ©tendue et de lâampleur de lâinvestigation ainsi que, dans une certaine mesure, de la prĂ©fĂ©rence du chercheur. « Le choix dâune stratĂ©gie de mĂ©thode, Ă©crit Pierre FOUGEYROLLAS, nâĂ©chappe pas au choix thĂ©orique considĂ©rant les faits selon la globalitĂ© fonctionnaliste, structuraliste et systĂ©mique ou selon la contradiction inhĂ©rente Ă tout aspect de la vie sociale et constitutive de son devenir[21] ».
Dans les lignes qui suivent, nous avons prĂ©sentĂ© et justifiĂ© la mĂ©thode et les techniques qui, nous ont servi, dans la collecte des donnĂ©es et leur traitement. Pour des raisons de commoditĂ©, nous commencerons par la prĂ©sentation de la mĂ©thode dâune part, et viendrons les techniques de recherche dâautre part.
Roger PINTO et Madeleine GRAWITZ dĂ©finissent la mĂ©thode comme Ă©tant lâensemble des opĂ©rations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche Ă atteindre et les vĂ©rifier quâelle poursuit, dĂ©montrer et les vĂ©rifie.[22]
Pour ce qui est de notre travail, nous avons optĂ© pour la mĂ©thode structuro-fonctionnaliste qui nous a permis dâapprĂ©hender notre objet dâĂ©tude. Cette mĂ©thode consiste à « lâanalyse du systĂšme social de Talcott Parsons qui, part de lâanalyse du systĂšme de lâaction. Celle-ci est dĂ©finie comme toute conduite humaine individuelle ou collective, consciente ou inconsciente ».[23]
- Techniques
Par ailleurs, la technique documentaire nous permettra de collecter la quantité des documents renfermant des renseignements nécessaires sur le fait étudié, en puissant des idées dans les documents tels que ; les ouvrages, les articles, les mémoires, etc.
Notre travail est dĂ©limitĂ© dans le temps et dans lâespace.
- Du point de vue spatial, notre travail se situe en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC). Car les intĂ©rĂȘts de ce pays se focalisent sur la coopĂ©ration belgo-congolaise. Câest ainsi, en Relations internationales, nous devons aussi nous intĂ©resser au cours de nos investigations, aux pouvoirs quâentretiennent la coopĂ©ration entre la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et la Belgique.
- Du point de vue temporel, notre travail se penche sur la pĂ©riode allant de 1960 Ă 2001. LâannĂ©e 1960 marque lâaccession de lâindĂ©pendance, qui sâinscrit dans le vaste mouvement dâĂ©mancipation qui, est, un des traits majeurs de lâhistoire postĂ©rieure Ă la seconde guerre mondiale[24]. Dans une large mesure, les problĂšmes juridiques posĂ©s par la crĂ©ation du nouvel Etat ne diffĂšrent pas essentiellement de ceux quâa soulevĂ© lâaccession Ă lâindĂ©pendance de lâindĂ©pendance de lâimmense majoritĂ© des pays dâAfrique et dâAsie, et lâannĂ©e 2001 est considĂ©rĂ©e comme celle qui manque, en RDC, le dĂ©but des changements, mais dâun nouvel ordre politique et la rĂ©conciliation nationale.
Aucune recherche ne peut se mener sans peine, dâautant plus que tout travail scientifique nĂ©cessite la prĂ©sence des donnĂ©es fiables. Or, ces donnĂ©es ne sont pas Ă ramasser dans la rue. DâoĂč il faut les chercher auprĂšs des sources crĂ©dibles. A cet effet, nous avons Ă©tĂ© butĂ©s Ă de multiples difficultĂ©s dâordre tant pĂ©cuniaire que temporel, mais aussi, celles ayant directement trait Ă la rĂ©colte des donnĂ©es oĂč nous avons Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă la carence de la documentation.
DÚs la conception de notre sujet, nous avons rencontré quelques difficultés pour préciser les concepts de base et la perception globale de notre travail. Mais elles ont été surmontées grùce aux suggestions et remarques de mon directeur.
Outre lâintroduction et la conclusion, ce travail traite trois chapitres :
- Le premier chapitre circonscrit les cadres théoriques. Dans ce chapitre, nous avons fait comprendre les concepts de bases.
- Le deuxiĂšme chapitre porte sur lâanalyse juridique de la coopĂ©ration Belgo-congolaise
- Le troisiÚme chapitre parle de la coopération Belgo-congolaise
PREMIER CHAPITRE :
CADRES THĂORIQUES
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS
Il est une prĂ©occupation incontournable pour tout chercheur de commencer par faire comprendre ses notions thĂ©oriques de base qui du reste est comme instruments opĂ©rationnels en sciences politiques en gĂ©nĂ©ral et en relations internationales en particulier. Il existe une complicitĂ© parce quâelles sont avant tout vocabulaire, et de par sa nature, un mot qui est polysĂ©mique. DâoĂč, il est important au chercheur de les clarifier en se basant sur le contexte de son Ă©tude.
§. 1. Coopération
Si lâon se rĂ©fĂšre Ă la racine du mot « coopĂ©ration », nous avons les deux parties suivantes :
- Co : dérivé du latin cum, qui signifie « avec » ;
- Opération : découle de operare qui veut dire « travailler ».
Ainsi, la coopération est définie de maniÚre générale comme étant « le fait de travailler avec⊠», Autrement collaborer.
I.1. Approches scientifiques
Le Petit Larousse donne sa contribution de la coopĂ©ration comme Ă©tant: « mĂ©thode dâaction par laquelle des personnes ayant des intĂ©rĂȘts communs constituent une entreprise oĂč les droits de chacun Ă la gestion sont Ă©gaux et oĂč prĂ©cĂ©dent de gestion ou dâexploitation est reparti entre les seuls associĂ©s, au prorata de leurs activitĂ©s »[25].
KEOHANE voit dans la coopération « le processus par lequel des acteurs adaptent leur comportement aux préférences réelles ou supposées des acteurs, par voie de coordination des politiques respectives ».[26]
MILNER, quant Ă lui, pense quâil y a coopĂ©ration lorsque « chaque acteur, en joignant ses propres mĂ©thodes dâaction, dans la certitude dâobtenir lui-mĂȘme des avantages, et tente Ă aider les autres acteurs Ă rĂ©aliser leurs objectifs »[27].
BARREA soutient que la coopĂ©ration ne consiste pas Ă rĂ©agir pour lâautre, mais bien avec lui, en vue de la satisfaction dâintĂ©rĂȘts communs ou complĂ©mentaires.[28]
Au regard de ce qui prĂ©cĂšde, la coopĂ©ration est une action concertĂ©e de peuples libres pour la rĂ©alisation dâun objectif dâintĂ©rĂȘts communs.[29]
Elle implique :
- Au moins deux partenaires (acteurs) ;
- Des intĂ©rĂȘts communs (facteurs et valeurs) ;
- Un processus dâharmonisation des mĂ©canismes (vecteurs) ;
- Une ou des finalités de satisfaction réciproque.
I.2. Principes
I.2.1. Le principe de souveraineté
La coopĂ©ration suppose des acteurs agissant en toute indĂ©pendance, câest-Ă -dire des partenaires jouissant de toute leur libertĂ© dâaction.
Le principe de la souverainetĂ© renvoie donc au droit des peuples Ă dĂ©finir leur propres politiques en matiĂšre de gestion de lâEtat, afin de rĂ©aliser leurs objectifs de dĂ©veloppement, de dĂ©terminer dans quelle mesure veulent-ils ĂȘtre autonomes (et) de limiter les influences extĂ©rieures sur leur territoire.
I.2.2. Le principe de réciprocité
Ce principe consiste Ă permettre lâapplication dâeffets juridiques et certaines relations de droit, quand ces effets sont acceptĂ©s Ă©galement par des pays Ă©trangers.
Selon le droit international, la rĂ©ciprocitĂ© implique le droit Ă lâĂ©galitĂ© et au respect mutuel des Ătats.
Cependant, il faut signaler que cette obligation des Ătats sâaccorde et sâassure un traitement identique, mieux protĂ©gĂ© dans les accords internationaux, car ceux-ci, plus que tout autre instrument, agissant Ă chaque Ătat que, dans des circonstances semblables, lâautre partie agira de mĂȘme. Les accords signĂ©s qui avaient dans les traitĂ©s bilatĂ©raux et multilatĂ©raux lâexpression vĂ©ritable du principe de rĂ©ciprocitĂ©. Puisque, sans lâautoritĂ© de ceux-ci, les Ătats sâengagent Ă accorder lâĂ©galitĂ© de traitement.[30]
I.2.3. La clause de la nation la plus favorisée
La clause de la nation la plus faible est une provision fréquente des traités de commerce international.
Elle consiste en ceci que la nation A offrant la clause de la nation la plus favorisĂ©e Ă la nation B sâengagent, sur la gamme de marchandises concernĂ©es par le traitĂ©, Ă ne pas imposer de droit de douane le plus Ă©levĂ©s sur les exploitations de B quâelle nâen propose Ă tout autre partenaire commercial.
I.3. Degrés de la coopération
I.3.1. Ăchange dâinformations
Il se réalise au niveau le plus faible de coopération. Portant uniquement des échanges de vue des questions prises.
LâĂ©change dâinformations nâest, quasiment pas, liĂ© par les acteurs ou sujets.
I.3.2. Consultation
Elle se caractĂ©rise par la courtoisie. La consultation consiste en la matĂ©rialisation dâune assistance mutuelle, fondĂ©e uniquement sur base de la bonne foi entre les parties.
I.3.3. Coordination
Il sâagit de lâadoption de politiques mutuellement profitables. Il y a absence de mĂ©canismes puissants dâapplication des mesures arrĂȘtĂ©es.
I.3.4. Engagement contraignant
Il est ici, question de lâĂ©tablissement de mĂ©canismes efficaces de contraintes entre les parties, en vue du respect dans lâapplication des obligations prises. Le but est lâharmonisation des politiques entre acteurs.
Dans la mĂȘme perspective, nous pensons que la coopĂ©ration est une action concertĂ©e de peuples libres pour la rĂ©alisation dâun objectif dâintĂ©rĂȘts communs.
I.3. Les outils ou terme de la coopération internationale
Plusieurs outils et termes peuvent embrasser cette notion de la coopération internationale, notamment :
- Aide ;
- Assistance ;
- Aide non remboursable communément appelé don ;
- Commission mixte ;
- Commission paritaire ;
- Bailleur ;
- Accord de non objection ;
Tous ces termes ont une connotation diplomatique. Se[31]uls trois premiers outils de base feront lâobjet de notre Ă©tude.
- Lâaide
Si la coopĂ©ration internationale est une volontĂ© politique commune entre Etat A et B pour mener une action. Lâaide en est une opĂ©ration dâapport matĂ©riel remboursable aprĂšs un certain temps. Elle est toujours donnĂ©e avec facilitĂ©. Autrement dit, cette aide nâentre pas dans une logique purement commerciale, plutĂŽt stratĂ©gique. Mais, qui finit par la commercialitĂ©. Lâaide ici, est comprise dans sa signification diplomatique, comme une facilitation et non une gratuitĂ©.
En bref, nous pouvons dire que le terme « aide » ne signifie pas gratuitĂ©. Autrement dit, elle se substitut dâune coloration remboursable.
- Assistance
Celle-ci peut ĂȘtre dĂ©finie comme toute action dâassister, de secourir et de venir en rescousse. Cela se concrĂ©tise en coopĂ©ration internationale par la prestation de service, par le canal des experts ou soit par la fourniture de matĂ©riels.
DâaprĂšs MASSON, dans son livre « Aide bilatĂ©rale : assistance commerce ou stratĂ©gie » estime quâune assistance est caractĂ©risĂ©e par une prestation de service en personnel ou en agent. Elle consiste Ă mettre Ă la disposition de pays sous-dĂ©veloppĂ©s, un capital humain en vue de seconder les responsables locaux dans lâexĂ©cution de leur plan du dĂ©veloppement : (les experts, militaires, les professeurs qui vont communiquer leur savoir, etc….).[32]
Donc, une assistance est un appui en expertise, lequel appui serait trÚs couteux. Elle est négociée dans le délai et facturée.
A titre exemplatif : « la RDC veut construire un barrage ». Par manque dâExperts, il y aura une assistance technique de la Banque Mondiale qui, elle seule, finance lâexpertise et paie les Experts quant Ă ce. Toutes ces charges entre dans la dette. Car, le but ultime de la Banque Mondiale (BM) est celui dâaide au dĂ©veloppement.
- Don
Le terme « Don » Ă©tait utilisĂ© vers les annĂ©es 1960-70. Son caractĂšre humanitaire cachait la sacrosainte diplomatique. Autrement dit, lorsquâun pays fait un Don, il exprime la solidaritĂ©. Si le Don est gratuit mais, diplomatiquement câest payant.
Vers 1990, ce terme est transformĂ© en aide non remboursable. Cette derniĂšre est faite lorsquâil y a nĂ©cessitĂ©, impĂ©ratif ou sensibilitĂ© aux ĂȘtres humains. Un outil nĂ©cessitant toujours un accord soutien de nombreux auteurs.[33]
II. Typologie de la coopération
Selon le nombre des parties, nous distinguons la coopération bilatérale et multilatérale.
Il. 1. La coopération bilatérale
Elle porte sur les rapports que deux sujets du droit international entretiennent, dans le cadre des rapports Nord- Nord ou Sud-Sud ou de deux hémisphÚres différents, (dans le cadre des relations Nord-Sud).[34]
- La décolonisation et le maintien des liens et relations privilégiées avec les ex-métropoles.
Pendant la période coloniale, les relations extérieures des territoires colonisés étaient assurées par leurs métropoles.
En effet, ces territoires ne disposaient pas de la personnalité juridique internationale. Avec le vent de la décolonisation qui, interviendra dans les années 1960, les indépendances acquises, les ex-métropoles se sont arrangées pour que des relations particuliÚres soient maintenues avec leurs ex-colonies.
- Le systÚme bipolaire, porteur de la coopération sur le plan des croyances idéologiques.
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on constatera que les relations de coopĂ©ration internationale vont, outre les relations privilĂ©giĂ©es avec les mĂ©tropoles, sâorienter dans le cadre de la politique des blocs.[35]
Dans cet ordre dâidĂ©es, les Ătats ne peuvent pas entreprendre une coopĂ©ration avec nâimporte quel partenaire. Ils sont orientĂ©s par le courant idĂ©ologique auquel ils appartiennent.
IV.2. La coopération multilatérale
Il sâagit de la structure qui regroupe plusieurs Ătats autour de la rĂ©solution dâun problĂšme commun. Les organisations internationales sont les cadres privilĂ©giĂ©s de cette coopĂ©ration.[36]
- Selon la nature des acteurs ou le réseau des relations nous distinguons : La coopération institutionnelle et la coopération non institutionnelle
Il.3. La coopération institutionnelle
Cette coopĂ©ration se dĂ©roule dans le cadre des rapports interĂ©tatiques. Elle peut ĂȘtre bilatĂ©rale ou multilatĂ©rale.[37]
Il.4. La coopération non institutionnelle ou la fonctionnelle
La coopĂ©ration non institutionnelle se prĂ©sente comme un processus, mise en commun des moyens par des structures ne relevant des institutions Ă©tatiques ou au moins en partie. Ce processus mĂšne Ă des actions qui se rĂ©alisent sur terrain, et en accord avec les populations cibles, en vue dâune finalitĂ© prĂ©cise.
- Selon le critÚre géographique
Il.5. La coopération mondiale
Câest la coopĂ©ration qui regroupe tous les Ătats du monde autour dâune question dĂ©terminĂ©e. [38]
Il.6. La coopération régionale
Il sâagit des mĂ©canismes de coopĂ©ration qui se dĂ©veloppe dans les limites dâun continent. Cette coopĂ©ration porte sur lâintĂ©gration continentale, la dĂ©fense et la sĂ©curitĂ© commune.[39]
§. 2. Le développement
Lâapparition du concept « dĂ©veloppement » sâest effectuĂ©e de façon simultanĂ©e avec lâapparition de la pauvretĂ© et de la misĂšre, vers la fin de la deuxiĂšme guerre mondiale dans les annĂ©es 1945 ; se mettant ainsi au centre des problĂšmes sociaux fondamentaux et politiques du monde entier. Il est donc dâune grande prĂ©occupation pour nous, de vouloir chercher Ă cerner le sens de ce concept qui, aujourdâhui, est perçu comme idĂ©al de tous les Ătats.
Le dictionnaire spĂ©cialisĂ© des Relations Internationales dĂ©finit le concept dĂ©veloppement en parlant de la distinction scientifique de ce dernier par rapport Ă la croissance. Il prĂ©cise alors que la croissance se limite Ă une augmentation du volume de la production durant une pĂ©riode relativement courte. Le dĂ©veloppement par contre, est une entreprise de longue haleine reflĂ©tant lâensemble des changements Ă©conomiques, socioculturels, technologiques et institutionnels liĂ©es Ă la croissance.
Autrement dit, lâaccroissement des mutations dâordre structurel dont la conjonction constitue le processus du dĂ©veloppement.[40] Le dictionnaire Ă©conomique et financier dĂ©finit le dĂ©veloppement comme Ă©tant « un processus de transformation des structures dâune sociĂ©tĂ© liĂ©e Ă la croissance ».[41]
Selon PERROUX, le dĂ©veloppement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux dâune population qui la rendent apte Ă faire croĂźtre, cumulativement et durablement, son produit rĂ©el global ».[42]
P. HUGO ajoute que le dĂ©veloppement est aussi « un processus de changements structurels accompagnant lâaccroissement de la productivitĂ© du travail sur une longue pĂ©riode.
Le terme dĂ©veloppement est donc, souvent prĂ©fĂ©rĂ©, pour mieux marquer quâil sâagit dâun processus de longue pĂ©riode, sâappliquant Ă lâensemble des structures Ă©conomiques et sociales. A cet effet, il ne saurait y avoir de dĂ©veloppement sans croissance, et la croissance ne saurait durer sans dĂ©veloppement. Reste quâen insistant sur lâampleur des changements introduisent dans une sociĂ©tĂ© dont aucun aspect nâest prĂ©servĂ©, lâusage du mot dĂ©veloppement rappelle quâau-delĂ de la constatation objective, câest aussi un jugement de valeur quâil faut se livrer avant de pouvoir assimiler croissance et progrĂšs.[43]
En tant que social, NTUREMBA estime que le dĂ©veloppement prĂŽne « toute transformation observable dans le temps qui, affecte dâune maniĂšre permanente, la structure ou le fonctionnement de lâorganisation sociale dâune collectivitĂ© donnĂ©e ». [44]
Ce faisant, il convient de retenir que le dĂ©veloppement comme lâĂ©tat dâun pays qui prĂ©sente un Ă©quilibre entre la croissance de la production et lâamĂ©lioration de la qualitĂ© de vie de sa population qui est diffĂ©rent de la croissance Ă©conomique ; qui est lâaugmentation quantitative et durable de la production et des investissements ; diffĂ©rent aussi du sous-dĂ©veloppement qui est un dĂ©sĂ©quilibre entre la croissance trop faible des ressources et de lâaugmentation rapide de la population incapable de subvenir Ă ses besoins essentiels ( nutritionnels Ă©ducation, accĂšs aux soins de santĂ©, logement,âŠ).[45]
En dĂ©finitive, le dĂ©veloppement peut ĂȘtre compris comme lâeffort quâentreprenne un groupe en vue de rĂ©aliser un projet de sociĂ©tĂ© hautement valorisĂ©, et cela en provoquant des transformations et mutations positives au niveau des diffĂ©rents secteurs de la vie.[46]
Toutefois, tous les pays ne se situent pas sur le mĂȘme niveau ou degrĂ© de dĂ©veloppement. Certes, il existe des indicateurs qui expliquent et spĂ©cifient le niveau du dĂ©veloppement de chaque pays.
Le programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), dĂ©finit le dĂ©veloppement comme « le fait dâĂ©largir lâĂ©ventail des possibilitĂ©s offertes aux hommes ».
Le programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD) propose quatre critĂšres pour mesurer le niveau de dĂ©veloppement dâun pays :
- La productivitĂ© qui permet dâenclencher un processus dâaccumulation ;
- La justice sociale : les richesses doivent ĂȘtre partagĂ©es au profit de tous ;
- La durabilitĂ© : les gĂ©nĂ©rations futures doivent ĂȘtre prises en compte (dimension Ă long terme du dĂ©veloppement) ;
- Le dĂ©veloppement doit ĂȘtre engendrĂ© par la population elle-mĂȘme et non par une aide extĂ©rieure.
2.1. Les indicateurs de développement économique
Plusieurs indicateurs sont proposés pour évaluer le niveau du développement, notamment :
LâespĂ©rance de vie, le taux de croissance, la promotion de la population urbaine de la ville de plus de 20.000 habitants par km rapport Ă la population totale, le taux de mortalitĂ©, la consommation des protĂ©ines alimentaires par tĂȘte et par jour, le taux de mortalitĂ©, la consommation des calories, le taux de scolarisation primaire et secondaire pour les enfants de 5 Ă 19 ans, la moyenne de nombreux de personnes par chambre, le pourcentage des maisons bĂ©nĂ©ficiant dâĂ©lectricitĂ©, le nombre de journaux pour 1000 habitants, le nombre de tĂ©lĂ©phones pour 1000 habitants, le nombre de radios pour 1000 habitants.
III. Typologie du développement
- Développement endogÚne
Le dĂ©veloppement endogĂšne est une conception du dĂ©veloppement basĂ© sur les ressources disponibles localement, notamment les savoirs, les expĂ©riences, les cultures et le leadership local. Il prend en compte la maniĂšre dont les populations se sont organisĂ©es localement et ont appris Ă vivre dans leur environnement, avec lâouverture nĂ©cessaire pour intĂ©grer les connaissances et les pratiques extĂ©rieures.
Il inclut les systĂšmes dâapprentissage et dâexpĂ©rimentation historiques gĂ©nĂ©rĂ©es localement, en vue de la satisfaction des besoins ressentis par les populations, et projette de construire des Ă©conomies locales et suffisamment ouvertes pour permettre dây retenir lâessentiel des bĂ©nĂ©fices. [47]
Dans les pays qui ont été soumis à la colonisation et auparavant à la traite des esclaves, les formes de cohésion sociale ont été durement éprouvées, voire réprimées au profit de modes de vie exogÚnes. Dans le contexte actuel de la mondialisation, cette surimposition de valeurs de vie sociale exogÚne est aggravée par la domination de marché et des politiques néo-libérales.
Ces diffĂ©rentes forces contribuent dans un mouvement dâensemble, Ă lâextraversion des Ă©conomies locales, Ă la dĂ©perdition de savoirs et dâexpĂ©riences millĂ©naires et Ă diverses formes de violation des droits civiques, politiques, Ă©conomiques, sociaux et culturels auxquels tous les gouvernements, les populations responsables de leur destin commun, de leur insertion dans des ensembles rĂ©gionaux plus Ă©tendus, et des opportunitĂ©s quâelles offrent localement aux gĂ©nĂ©rations futures.
- Développement exogÚne
Le développement exogÚne est une théorie économique développée par Robert Solow et, qui soutient que le progrÚs technologique et la croissance démographique servent à la croissance sur le long terme.
Selon Solow, la croissance viendrait de phĂ©nomĂšnes extĂ©rieurs, en quelques sorte comme ââtomber du cielââ et ne proviendrait pas des entreprises elles-mĂȘmes. Pour cet auteur, les politiques Ă©conomiques menĂ©es par lâEtat nâont pas dâinfluence sur la croissance si elles nâagissent pas sur les phĂ©nomĂšnes exogĂšnes.[48]
Il.2.2. Facteurs de développement
Les stratĂ©gies Ă appliquer pour obtenir une croissance Ă©conomique verte et inclusive occupĂšrent une place dominante dans les discussions actuelles relatives Ă un programme de dĂ©veloppement durable. La prĂ©sente synthĂšse porte sur des facteurs du dĂ©veloppement souvent nĂ©gligĂ©s dans le domaine social, et montre quâils sont insĂ©parables des changements Ă©conomiques, environnementaux et politiques.
Elle met en évidence divers domaines dans lesquels les politiques se sont révélées de nature à préparer une transformation sociale et récente des facteurs sociaux qui sont essentiels pour catalyser les progrÚs, sur la voie du développement durable.
Le dĂ©veloppement durable est nĂ©cessairement ââ axĂ© sur les ĂȘtres humains, soucieux de la planĂšteââ et guidĂ© par les valeurs de lâĂ©galitĂ© des droits et de la justice sociale ; il a besoin dâEtats volontaristes et dâinstitutions qui fonctionnent bien, et ne deviendra rĂ©alitĂ© quâavec la participation de populations qui se prennent en charge[49].
2.2. Les politiques sociales peuvent amener des transformations profondes dans les domaines socio-économiques.
Les politiques sociales sont des interventions des gouvernements qui ont une incidence sur le bien-ĂȘtre des individus et des collectivitĂ©s. Il est aujourdâhui largement admis que la protection sociale universelle contribue de maniĂšre essentielle, au dĂ©veloppement, et de nombreux pays se sont engagĂ©s Ă mettre en place des socles nationaux de protection sociale.
Au-delĂ de cette fonction de protection, les politiques sociales peuvent amener des transformations profondes dans les domaines Ă©conomique, social, voire mĂȘme environnemental favoriser la productivitĂ© Ă©conomique, dĂ©velopper le capital humain, rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s et organiser la rĂ©partition de la charge que constitue la reproduction sociale en orientant les rĂ©sultats du dĂ©veloppement dans un sens plus durable. Ces fonctions multiples montrent bien que les politiques sociales et Ă©conomiques sont intrinsĂšquement liĂ©es.
Pour ĂȘtre un facteur de transformation, la politique sociale ne peut pas se cantonner dans son rĂŽle rĂ©siduel dâassistance, Ă ceux qui vivent, en marge de lâĂ©conomie, au moyen, par exemple, de transferts cibles visant Ă faire reculer la pauvretĂ©.
Elle doit intĂ©grer ses diffĂ©rentes fonctions pour apporter sĂ©curitĂ© et opportunitĂ©s aux individus tout au long de la vie, repartir les charges et les fruits de la croissance Ă©conomique, et redistribuer les coĂ»ts des soins. Une attention insuffisante portĂ©e Ă ces fonctions gĂ©nĂ©rale de la politique sociale peut menacer les progrĂšs vers dâautres objectifs du dĂ©veloppement, en suscitant des tensions sociales Ă cause de la raretĂ© des emplois ou des ressources, en compromettant la santĂ© et la productivitĂ© ou en empĂȘchant dâinvestir dans les gĂ©nĂ©rations futures.
SECTION II : PRESENTATION DES ACTEURS
- Situation géographique
Sa superficie couvre 2.345.410 KmÂČ, son gigantesque fleuve qui prend sa source dans la province du Katanga et qui, jusquâĂ son embouchure dans le Bas â Congo, parcourt plus ou moins 4.700 Km avant de se jeter dans lâOcĂ©an Atlantique. Sur son parcours, plusieurs affluents sây dĂ©versent, ajoutant encore, plus ou moins 15.000 autres kilomĂštres navigables.[50]
Lâimmense bassin du fleuve Congo et lâampleur de ses affluents produisent, Ă son embouchure, un dĂ©bit de 43.000 mÂł par seconde. Ces ramifications naturelles constituent le socle indestructible de lâunitĂ© du pays et de ses populations. Les diffĂ©rents brassages qui se sont opĂ©rĂ©s et qui continuent Ă se nouer ne laissent aucune chance Ă ceux qui voudraient son dĂ©mantĂšlement. Plus de quatre cents cinquante groupes populationnistes plus ou moins distincts, une population estimĂ©e Ă 75.000.000 dâhabitants vivent Ă lâunisson et nâont quâun seul but : dĂ©velopper le pays, dans la paix et la dignitĂ©, pour le bien ĂȘtre de chacun des congolais[51].
Pour mieux fixer les esprits et exposer les enjeux qui se jouent en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, il nous paraĂźt utile de projeter la RDC sur lâUnion EuropĂ©enne.
La RDC, Ă elle seule, reprĂ©sente, par son Ă©tendue, les deux tiers de lâUnion EuropĂ©enne dont : le Portugal, lâEspagne, la France, lâItalie, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, lâAllemagne, lâAutriche, la Pologne et le Danemark soit un total de 2,3 millions de KmÂČ. LĂ sâarrĂȘte la similitude puisque la RDC nâa que 75 millions dâhabitants. Cette partie de lâU.E. a une population de plus ou moins 352.558.521 habitants.
Ce pays, avec son climat tropical Ă lâOuest (chaud et humide), (sec et froid) Ă lâEst, ses reliefs volcaniques dans la partie Est du pays, et ses hautes montagnes dont le plus haut sommet culmine Ă 5.109 mĂštres dâaltitude avec ses neiges Ă©ternelles, sont autant dâatouts qui lui permettront non seulement une exploitation agricole riche, variĂ©e et intense mais suscitent aussi dâautres effets dâentraĂźnement. La diversitĂ© de ses plantes, Ă©tudiĂ©es et traitĂ©es scientifiquement, seront dâune importance capitale dans les domaines mĂ©dicinal, commercial et industriel. Elles pourront aussi susciter une production pluri-agricole en abondance. Ce sont lĂ autant dâattraits touristiques importants.
De plus, ce pays est dotĂ© dâune multitude de matiĂšres prĂ©cieuses dont les plus indispensables sont : lâhomme, lâeau, la terre et le soleil, sans oublier ses ressources miniĂšres naturelles, reprĂ©sentant une bonne partie du tableau de MendeleĂŻev[52].
En ce qui concerne le bassin du fleuve Congo, son Ă©tendue et sa puissance pourraient ĂȘtre mieux prises en compte.
Ainsi, ses 19.500 km navigables (fleuve, affluents et lacs y compris), constituent non seulement une puissance Ă©nergĂ©tique mais aussi une autoroute naturelle disposĂ©e Ă assurer les liens entre lâarriĂšre-pays et la capitale.
Cette autoroute liquide, dont la nature a dotĂ© la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, ne demande quâune seule chose : un entretien rĂ©gulier et des amĂ©nagements appropriĂ©s pour sa viabilitĂ© et son exploitation.
- Mais son embarcation a eu Ă , lutter contre un courant de huit Ă neuf nĆuds qui prĂ©sageait dĂ©jĂ de la puissance de ce fleuve. Le constat Ă©tait que, de par sa puissance, le fleuve refusait de se mĂȘler et de se laisser dompter par la mer.
- Des scientifiques, ocĂ©anographes modernes, ont dĂ©couvert des preuves de cette immense puissance par la prĂ©sence dâun canyon long de plusieurs centaines de kilomĂštres, profond, par endroits, de plus de mille trois cents mĂštres, dans le sous â sol marin.
Comme preuve supplĂ©mentaire de la surprenante puissance de ce gigantesque fleuve Congo, un nouveau projet important est Ă lâĂ©tude : câest ; le barrage d’Inga III et son importance.
- Heureusement, dans le but dâamorcer son dĂ©veloppement intĂ©gral, la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo vient de lever l’option de rĂ©aliser le ââbarrage dâInga IIIââ en partenariat public – privĂ©. Sans Ă©lectricitĂ© fiable et suffisant, il n’y a pas d’industrie, dâentreprise, dâhĂŽpital, etc. viables.
- Le barrage devrait produire 4,8 GW pour rĂ©pondre aux besoins de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et de la sous – rĂ©gion.
- Les travaux devraient dĂ©buter au mois dâoctobre 2015 et coĂ»teraient 11.890.000.000 milliards de dollars US, d’aprĂšs les Ă©tudes des experts de la SNEL- ââSociĂ©tĂ© Nationale dâElectricitĂ©ââ et certains experts internationaux. Les premiers kilowatts Ă produire par ce nouveau barrage devraient ĂȘtre disponibles en 2020.
- Actuellement, Inga I et Inga II ne produisent que 600 mĂ©gawatts. Des mĂ©canismes permettant de porter cette capacitĂ© Ă 1300 mĂ©gawatts seraient aussi Ă lâĂ©tude.
- La SociĂ©tĂ© Nationale dâElectricitĂ©, dans le but de soutenir les projets dâinvestissements Ă travers le pays, met tout en Ćuvre afin dâamĂ©liorer et dâaugmenter ses capacitĂ©s de production en Ă©nergie Ă©lectrique. Câest un projet intĂ©grateur rĂ©gional : ââ RDC et la Sous-rĂ©gionsââ.
A ce sujet, nous nous permettons permets dâexprimer ici notre vĆu le plus ardent : câest de lutter contre une privatisation hĂątive de certains de nos patrimoines communs, telle que la production dâeau, potable, abondante et une distribution correcte, dâĂ©nergie Ă©lectrique continue, stable, rĂ©pondant aux normes techniques reconnues internationalement, ainsi quâun service de transport en commun de bonne qualitĂ©, (rĂ©gulier et fluide) sur des artĂšres fiables. Ces secteurs, considĂ©rĂ©s comme stratĂ©giques, vitaux et sociaux, pour la population, la RDC a les moyens dâen assumer pleinement leur bon fonctionnement et leur viabilitĂ© dâune façon efficiente. [53]
- La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo est aussi une grande rĂ©serve de lâor noir. En effet, de lâEST du pays, en commençant par lâIturi, en passant par le graben du Lac Albert ainsi que dans ses diffĂ©rentes provinces pour aboutir Ă lâembouchure du fleuve Congo, Ă Muanda, dans le Bas – fleuve, stagnent dâĂ©normes quantitĂ©s de pĂ©trole. DerniĂšrement, il a encore Ă©tĂ© dĂ©couvert, sur le territoire congolais, des matiĂšres bitumeuses trĂšs recherchĂ©es. Certains chercheurs spĂ©cialisĂ©s estiment les rĂ©serves du pays, en matiĂšres premiĂšres, Ă une valeur de plus ou moins 25.000.000.000.000 soit (Vingt-cinq mille milliards de dollars).Tout ceci risque encore, une fois de plus, de susciter des convoitises au dĂ©triment du paisible peuple congolais. A ce sujet, le Gouvernement de la RĂ©publique devrait prendre toutes les dispositions utiles pour parer Ă toute Ă©ventualitĂ©.
Sa jeune et dynamique population, trĂšs intĂ©ressĂ©e au dĂ©veloppement de son pays, nâattend quâun signal fort pour sâĂ©lancer dans cette course effrĂ©nĂ©e qui la conduira vers son dĂ©veloppement intĂ©gral.
§. 1. Bref aperçu histoire de la RDC
L’histoire de la RDC est fort complexe et l’on ne saurait le prĂ©senter en quelques pages. Nous nous limiterons d’en faire ressortir les lignes de force. Cahotante dans son dĂ©veloppement, convulsive dans ses luttes contre l’intrusion europĂ©enne et les factions extĂ©rieures, discontinue et variĂ©e dans son processus ponctuĂ© par une Ă©volution plus ou moins rapide prĂ©cipitĂ©e. C’est une histoire fort ride en pĂ©ripĂ©tie et fertile en Ă©vĂ©nements de gravide importance de NIMIALUKENI fondateur du royaume Kongo en passant par KASAVUBU relais de l’histoire moderne indĂ©pendante du Congo jusqu’Ă l’Ă©poque de Laurent DĂ©sirĂ© KABILA.[54]
Jadis nommée EIC (1885-1908), Congo Belge (1905-1960), Etat du Congo ou république du Congo (1964-1971), le ZAIRE (1971-1997) et maintenant RDC (1997 à nos jours).
La confĂ©rence de Berlin est convoquĂ©e par le chancelier Allemand BISMARCK dans l’objectif de fixer les rĂšgles de l’occupation ou du partage de l’Afrique. Elle se penche aussi sur des questions Ă©conomiques et humanitaires. Elle a commencĂ© du 15 novembre au 26 fĂ©vrier 1885. Dans cette confĂ©rence, le roi LEOPOLD II a dĂ©fendu son idĂ©e de crĂ©er « un Etat indĂ©pendant du Congo » qui sera acceptĂ©e. HĂ©las! Un Etat indĂ©pendant sans un peuple indĂ©pendant.
LEOPOLD II va convaincre les puissances europĂ©ennes de l’opportunitĂ© de crĂ©er un Etat tampon qui leur Ă©vite les affrontements directs au cĆur du continent tout en leur garantissant l’accĂšs aux richesses. « Les assurances du roi font que la fixation des frontiĂšres de l’EIC, ne soit la prĂ©occupation des confĂ©renciers, car, il est question d’un « territoire ouvert Ă tous ».[55]
AprĂšs, l’EIC est annexĂ© Ă la Belgique et change d’appellation pour devenir «Congo Belge » une annexion votĂ©e par le parlement Belge le 28 AoĂ»t 1908.
De L’EIC au Congo Belge, nous sommes Ă la rĂ©publique du Congo qui accĂšde Ă l’indĂ©pendance le 30 Juin 1960. C’est un fruit de la prise de conscience congolaise. A ce stade, les congolais ont pris le destin de leur pays en mains. Pour ce qui est de l’interprĂ©tation de cette indĂ©pendance, les avis sont partagĂ©s. « Les uns s’entendaient Ă un retournement de situation, Ă un remplacement des blancs par des noirs, dont l’appropriation des belles voitures, des belles maisons ; et les autres, Ă la cessation du travail quelque peu exagĂ©rĂ©, pleine de dĂ©magogie. Selon eux c’est dĂ©sormais les machines qui pouvaient directement produire le mas, le manioc,… rendant ainsi la houe et la machette inutiles. Quelque temps aprĂšs, le mot fut employĂ© en dĂ©signant des catĂ©gories des gens opportunistes, parvenus signifiant de promotion sans mĂ©rite.
B. Belgique
La Belgique (en nĂ©erlandais : BelgiĂ«, en allemand : Belgien), ou Royaume de Belgique, est un pays dâEurope ayant une frontiĂšre commune avec les Pays-Bas au nord, lâAllemagne et le Luxembourg Ă lâest, la France au sud-ouest, et limitĂ©e par la cĂŽte de la mer du Nord au nord-ouest.[56]
Ses habitants sont les Belges, sa capitale est Bruxelles et trois langues officielles y sont parlĂ©es : le français en Wallonie, le nĂ©erlandais en Flandre et lâallemand dans la CommunautĂ© Germanophone de Belgique. La rĂ©gion de Bruxelles-Capitale est officiellement bilingue, mais câest une enclave majoritairement francophone dans la rĂ©gion flamande.
Le rĂ©gime politique du pays est une monarchie constitutionnelle parlementaire comme le Royaume-Uni ; la Belgique est un Ătat fĂ©dĂ©ral depuis 1993. Le pays est traversĂ© par ce quâon appelle une frontiĂšre linguistique : la Belgique est Ă la jonction entre lâEurope de langues romanes et celle de langues germaniques, qui ont transmis des hĂ©ritages culturels un peu diffĂ©rents.
La superficie du pays est de 30 528 kmÂČ, avec une partie de son territoire gagnĂ©e sur la mer, les polders, mais menacĂ©e par la remontĂ©e des eaux. Sa population Ă©tait de plus de onze millions dâhabitants en 2015, soit une densitĂ© de 368 hab./kmÂČ, proche de celle des Pays-Bas ; cette densitĂ© a posĂ© des problĂšmes environnementaux en particulier pour la qualitĂ© des eaux de surface.
La Belgique a fait le choix de lâUnion europĂ©enne dĂšs le dĂ©but ; le Parlement europĂ©en, le Conseil de lâUnion europĂ©enne et la Commission europĂ©enne ont leur siĂšge Ă Bruxelles. La Belgique est composĂ©e de trois communautĂ©s : la communautĂ© flamande (on y parle nĂ©erlandais), la communautĂ© française (on y parle français) et la communautĂ© germanophone (on y parle allemand). La Belgique est Ă©galement composĂ©e de trois RĂ©gions : la Flandre, la Wallonie et la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale (Bruxelles).[57]
A. Situation socio économique
La RDC est un vaste pays dâAfrique situĂ© au centre du continent. Elle partage les frontiĂšres avec 9 pays et compte 26 provinces dont trois font lâobjet de notre Ă©tude.
La population congolaise est constituĂ©e des nationaux et des Ă©trangers. LâĂ©tude de cette population pose beaucoup de problĂšmes : celui de donnĂ©es dĂ©mographiques et de leurs sources, celui de rĂ©partition de la population et des facteurs dont elle dĂ©pend, celui des relations entre la distribution de la population et celui des infrastructures productives du pays ».[58]
La RDC fait partie des pays les moins avancĂ©s. Sa stature Ă©conomique est comparable Ă celle des autres pays de lâAfrique centrale, mais son Ă©conomie est handicapĂ©e par une guerre civile larvĂ©e et par la corruption qui prend des plus en plus une ampleur inquiĂ©tante.
Le niveau de vie de la population est mĂ©diocre. En dĂ©pit de ses immenses ressources naturelles (minerais, bois prĂ©cieux, produits agricoles…), le peuple congolais endure la souffrance de tout calibre et il vit la pauvretĂ© dans la richesse. Les conflits ont Ă©galement eu des consĂ©quences dĂ©sastreuses pour la population dont le revenu se situe dĂ©jĂ en dessous du seuil de la pauvretĂ©. Ils ont non seulement paralysĂ© le secteur Ă©conomique ; mais aussi, ils ont conduit Ă la dĂ©tĂ©rioration des infrastructures sociales.
LâĂ©conomie de la RDC repose essentiellement sur le secteur minier. Lâagriculture qui a Ă©tĂ© proclamĂ© dĂšs la deuxiĂšme rĂ©publique « prioritĂ© des prioritĂ©s » nâattire pas lâattention des dĂ©cideurs ; or, elle occupe plus de 70% de la population congolaise.
§.2. Bref aperçu histoire de la Belgique
Depuis le dĂ©but de notre existence, lâĂȘtre humain a migrĂ©. Lorsquâon se penche sur la prĂ©histoire et lâhistoire, on remarque que, de tous temps, les migrations sont intrinsĂšquement liĂ©es Ă lâhomme, qui a cherchĂ© de nouvelles opportunitĂ©s de vies ou a fui des violences en tout genre. Dossier sur lâhistoire des migrations en Belgique.[59]
Il est communĂ©ment admis que depuis le dĂ©but de notre existence, lâĂȘtre humain a migrĂ©. Lorsquâon se penche sur la prĂ©histoire et lâhistoire, on remarque quâeffectivement, de tous temps, les migrations sont intrinsĂšquement liĂ©es Ă lâhomme, qui a cherchĂ© de nouvelles opportunitĂ©s de vies ou a fui des violences en tous genre.
Les migrations sont bien un mouvement historique. Cependant, on peut mettre en avant deux nouveautés contemporaines propre au mouvement migratoire en Europe.
Dâune part, le mouvement sâest considĂ©rablement amplifiĂ© suite Ă la RĂ©volution industrielle, en raison notamment dâune globalisation toujours accrue, mais aussi des changements sociĂ©taux consĂ©quents (urbanisation, mobilitĂ© accrue, augmentation de la population mondialeâŠ).Dâautres parts, lâEurope va passer, au 20Ăšme siĂšcle, dâune terre dâĂ©migration Ă une terre dâimmigration.
- De lâindĂ©pendance Ă la Grande guerre
Durant le 19Ăšme siĂšcle, 45 Ă 47 millions dâeuropĂ©ens ont Ă©migrĂ©s vers lâAmĂ©rique du Nord (73% des cas), lâAmĂ©rique du sud (20%), lâOcĂ©anie (7%) et lâAsie et lâAfrique (1%). Les principaux pays « fournisseurs » de ces migrants sont le Royaume-Uni, lâItalie, lâAutriche, lâAllemagne, lâEspagne et les pays scandinaves. Lâessor des migrations contemporaines de longues distances commence aux alentours des annĂ©es 1820.[60]
Cette pĂ©riode est marquĂ©e par les migrations transatlantiques en direction de lâAmĂ©rique du Nord, migrations qui sont parties prenantes de la mondialisation et de lâessor de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. Il ne faut cependant pas se limiter Ă ce flux. On peut, entre autres, distinguer trois circuits migratoires principaux (entre 1846 et 1940) :
Il est communĂ©ment admis que depuis le dĂ©but de notre existence, lâĂȘtre humain a migrĂ©. Lorsquâon se penche sur la prĂ©histoire et lâhistoire, on remarque quâeffectivement, de tous temps, les migrations sont intrinsĂšquement liĂ©es Ă lâhomme, qui a cherchĂ© de nouvelles opportunitĂ©s de vies ou a fui des violences en tous genre.
Les migrations sont bien un mouvement historique. Cependant, on peut mettre en avant deux nouveautés contemporaines propre au mouvement migratoire en Europe.
Dâune part, le mouvement sâest considĂ©rablement amplifiĂ© suite Ă la RĂ©volution industrielle, en raison notamment dâune globalisation toujours accrue, mais aussi des changements sociĂ©taux consĂ©quents (urbanisation, mobilitĂ© accrue, augmentation de la population mondialeâŠ).Dâautres parts, lâEurope va passer, au 20Ăšme siĂšcle, dâune terre dâĂ©migration Ă une terre dâimmigration.
- De lâindĂ©pendance Ă la Grande guerre
Durant le 19Ăšme siĂšcle, 45 Ă 47 millions dâeuropĂ©ens ont Ă©migrĂ©s vers lâAmĂ©rique du Nord (73% des cas), lâAmĂ©rique du sud (20%), lâOcĂ©anie (7%) et lâAsie et lâAfrique (1%). Les principaux pays « fournisseurs » de ces migrants sont le Royaume-Uni, lâItalie, lâAutriche, lâAllemagne, lâEspagne et les pays scandinaves. Lâessor des migrations contemporaines de longues distances commence aux alentours des annĂ©es 1820.[61]
Cette pĂ©riode est marquĂ©e par les migrations transatlantiques en direction de lâAmĂ©rique du Nord, migrations qui sont parties prenantes de la mondialisation et de lâessor de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. Il ne faut cependant pas se limiter Ă ce flux. On peut, entre autres, distinguer trois circuits migratoires principaux (entre 1846 et 1940) :
vers lâAmĂ©rique du nord (55 Ă 58 millions dâeuropĂ©ens ; 2,5 millions du continent asiatique et africains)vers lâAsie du sud et lâocĂ©an indien (48-52 millions de chinois et dâindiens, mais aussi quelques europĂ©ens)vers la Mandchourie, le Japon et lâAsie centrale (46-51 millions dâasiatiques et de russes).
Ces trois flux majeurs sont accompagnĂ©s dâautres circuits consĂ©quents que nous nâaborderons pas ici (migrations intra-europĂ©enne, intra-nationale, comme en Russie, etc.). ParallĂšlement Ă lâessor de migrations, des politiques nationalistes et de contrĂŽle des frontiĂšres commencent Ă Ă©merger, Ă lâinstar des lois limitant la migration asiatique aux Etats-Unis Ă la fin du 19Ăšme siĂšcle.[62]
Du point de vue belge, au 19Ăšme siĂšcle, le pays est une terre dâĂ©migration. Les Belges Ă©migrent principalement vers la France pour y travailler, notamment dans les charbonnages et lâindustrie textile. J. Stengers Ă©voquent ainsi 482 000 belges travaillant en France en 1886, pic de lâĂ©migration belge. Pour certains ces sĂ©jours sont temporaires et le retour en Belgique frĂ©quent, mais les belges reprĂ©sentent entre 38% et 46% de la population immigrĂ©e en France seconde moitiĂ© du 19Ăšme. Par contre, en Europe, les belges sâexpatrient peu vers lâoutre-mer, Ă lâinstar des français, bons derniers dans cette catĂ©gorie. On dĂ©compte seulement 30 000 belges vivants aux Etats-Unis en 1900.
- De 1918 Ă 1945
Au cours du 20Ăšme siĂšcle, les deux guerres seront des moments forts dâĂ©migrations, avec plus dâun million de belges qui fuient le pays lors de la grande guerre[63]. Lâentre-deux-guerres est une pĂ©riode particuliĂšre, caractĂ©risĂ© par une diminution gĂ©nĂ©rale des Ă©changes commerciaux, des migrations, des mouvements de capitaux.
En Belgique, jusquâen 1920, les migrations en Belgique sont principalement issues des pays voisins. AprĂšs la deuxiĂšme guerre mondiale, la guerre froide et la fin des Ă©changes avec lâEst impliquera la fin de lâarrivĂ©e de migrants de lâEst. DorĂ©navant, et jusquâen 1958, les italiens constitueront le groupe dominant de lâimmigration : 48,5% en moyenne.[64] Ces migrants viennent alors combler les besoins de lâindustrie belge.
- De 1945 Ă aujourdâhui
AprĂšs la seconde guerre mondiale, la Belgique passe des accords bilatĂ©raux avec des pays comme lâItalie, la GrĂšce, le Maroc et la Turquie pour fournier en main dâĆuvres ses industries lourdes comme la sidĂ©rurgie ou les mines[65], cette politique « active de recrutement de travailleurs Ă©trangers » sâarrĂȘte Ă partir des crises des annĂ©es 70 consĂ©cutivement Ă la crise Ă©conomique et le retour du protectionnisme. Depuis, la population immigrĂ©e en Belgique continue de croĂźtre suite Ă lâarrivĂ©e de nouveaux rĂ©fugiĂ©s, du regroupement familial, de la migration Ă©tudiante et de lâarrivĂ©e dâĂ©trangers principalement provenant de lâUE[66]. On peut remarquer une diversification des pays dâorigine Ă parti des annĂ©es cinquante. Les Espagnols reprĂ©sentent par exemple 9% de lâimmigration en 1957 et 1958 contre 2% avant. En terme de proportion, les flux migratoires de la fin du 20Ăšme siĂšcle sont comparables Ă ceux du dĂ©but du siĂšcle.[67]
Au sein mĂȘme des pays et de lâEurope, des migrations Ă©conomiques en liens avec la rĂ©volution industrielle ont eu lieu, on pense notamment Ă la migration des irlandais en Angleterre, des flamands en Wallonie, des polonais vers la Ruhr, des italiens vers la Belgique⊠LâĂ©mergence du marchĂ© commun (fin du 20Ăšme s.) et lâunification europĂ©enne ont renforcĂ©s la mobilitĂ© intra-europĂ©enne, ce qui explique la forte prĂ©sence dâĂ©trangers europĂ©ens en Belgique. PrĂšs de sept Ă©trangers sur dix Ă©tablis aujourdâhui en Belgique sont des ressortissants de lâUnion europĂ©enne. A noter que les Ă©trangers europĂ©ens, du fait de leur appartenance Ă lâUE, possĂšdent des avantages non-nĂ©gligeables sur les Ă©trangers hors-UE (permis de travail, libertĂ© de circulation). Ils sont dĂšs lors moins enclins Ă demander la nationalitĂ© belge.
DEUXIĂME CHAPITRE :
ANALYSE JURIDIQUE DE LA COOPĂRATION BELGO-CONGOLAISE
SECTION I. LES INSTRUMENTS JURIDIQUES DE LA COOPERATION BELGO-CONGOLAISE
Il y a lieu de souligner que la coopĂ©ration au dĂ©veloppement entre les deux pays ne date pas d’aujourd’hui, ainsi, il va devoir que nous prĂ©sentions ici quelques conventions et accords conclus entre les deux pays notamment[68] :
- La convention gĂ©nĂ©rale signĂ©e Ă Kinshasa le 27 mars 1990, Ă l’issue de cette convention, les deux parties se sont engagĂ©es Ă fonder leurs rapports d’Etats sur les principes du droit international touchant les relations amicales entre autres l’Ă©galitĂ©, la non-ingĂ©rence, le respect de l’indĂ©pendance politique, et de la souverainetĂ© des Etats, en vue de sauvegarder ainsi la dignitĂ© et l’identitĂ© de chaque pays. Il importe de prĂ©ciser qu’il y a une nouvelle particularitĂ© dans le cadre de ce texte, et qui engage les deux pays signataires Ă s’abstenir, dorĂ©navant sur leur territoires, de toute activitĂ© dirigĂ©e contre partie ;
- Accord de coopĂ©ration entre la RDC et le royaume de Belgique relatif Ă la rĂ©alisation des objectifs de deux pays(le 27 Mars 1990). Cet instrument juridique dĂ©finit les diffĂ©rends de deux pays. Il sied de signaler une importante innovation introduite dans le cadre des relations bilatĂ©rales entre les deux Etats et qui porte sur la cogestion financiĂšre et technique entre les deux pays.[69] Des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s de commun accord ;
- Arrangements particuliers entre la RDC et la Belgique relatif aux fonds bilatĂ©raux de dĂ©veloppement(F.B.D) en 1990. Ce texte introduit un mĂ©canisme financier jamais mis en Ćuvre dans les relations Ă©conomiques entre un pays de l’hĂ©misphĂšre sud avec celui du nord. Il dĂ©passe mĂȘme les limites des recommandations adoptĂ©es par les pays riche Ă Toronto. C’est ainsi que le Congo ex-zaĂŻre, de par la voix de son prĂ©sident en l’occurrence le Marechal Mobutu du haut de la tribune des Nations-Unies, Ă©met le souhait ce schĂ©ma de remboursement en monnaie locale, ĂȘtre adoptĂ© par d’autres pays crĂ©anciers afin d’allĂ©ger la charge si lourde de la dette des nations en dĂ©veloppement, en pĂ©riode de conjoncture trĂšs difficile ;
- Protocole d’accord entre la RDC et le Royaume de Belgique relatif au statut du personnel de coopĂ©ration belge(le 27 mars 1990). Ce protocole dĂ©finit et Ă©tablit une classification des coopĂ©rants appelĂ©s Ă assurer dans le cadre des projets et programmes de dĂ©veloppement arrĂȘtĂ©s en commun accord. En outre ce protocole consiste pour les Experts belges Ă former leurs homologues congolais dans les limites du temps bien dĂ©terminĂ©[70]
Le Programme Indicatif de Coopération 2008-2010 signé à Kinshasa en mars 2007 entre le Royaume de Belgique et la République Démocratique du Congo et enfin le Programme Indicatif de Coopération 2010-2013 qui prend en compte les documents suivants :[71]
- Le Document de stratégie de croissance et réduction de la pauvreté (DSCRP) ;
- La loi congolaise sur la coopération internationale de 1982 ;
- La loi belge sur la coopĂ©ration internationale du mai 1999 ; qui limite ici les interventions de la coopĂ©ration belge aux secteurs de la santĂ© de base, de la formation et de l’Ă©ducation, de l’agriculture et du dĂ©veloppement rural, des infrastructures de base et de la consolidation de la sociĂ©tĂ© (y compris la prĂ©vention de conflits) ;
- La dĂ©claration de Paris sur l’efficacitĂ© de l’aide et l’agenda d’action d’Accra sur l’efficacitĂ© de l’aide ;
- La déclaration de Kinshasa ;
- Le code de conduite de l’UE sur la complĂ©mentaritĂ© et la division du travail ; oĂč la Belgique d’un commun accord avec le gouvernement congolais, s’est engagĂ©e Ă concentrer ses interventions en RDC dorĂ©navant sur 3 secteurs, Ă savoir : l’agriculture, les pistes et les bacs, ainsi que l’Ă©ducation ;
- Le plan belge pour l’harmonisation et l’alignement de l’aide (2oo7) ;
- Le profil de gouvernance de l’UE ;
- Les principes pour l’engagement international dans les Etats fragiles et les situations prĂ©caires (CAD/OCDE) ;
- Les plans d’action congolais et belge pour la mise en Ćuvre de la rĂ©solution 1325 des Nations-Unies du 31oct 2000 « Femmes, Paix et SĂ©curitĂ© ».
Au demeurant de tout ce qui prĂ©cĂšde, il convient de signaler que la coopĂ©ration technique (CTB) et le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă la coopĂ©ration internationale sont responsables pour la mise en Ćuvre du PIC. Le statut juridique de la CTB en RDC est rĂ©glĂ© par l’Ă©change de lettres des 20oct et 2dĂ©c 2009 entre l’Ambassade du Royaume de Belgique Ă Kinshasa et le MinistĂšre de la coopĂ©ration internationale et rĂ©gionale de la RDC.[72]
SECTION II. IMPACTE DE CES ACCORDS SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC
AprĂšs des dĂ©cennies dâinstabilitĂ© politique, ces Ă©lections constituent le rĂ©sultat dâun dialogue intercongolais, entamĂ© Ă la fin des annĂ©es 90, et de la crise rĂ©gionale dans les Grands Lacs, et qui sâest concrĂ©tisĂ© par les accords de Lusaka, en 1999.
Ces accords reposent sur un double processus: lâun, interne, vise Ă dĂ©gager un accord entre tous les acteurs concernĂ©s en organisant une transition politique dans la perspective dâĂ©lections libres et dĂ©mocratiques; lâautre, externe, vise le retrait de toutes les armĂ©es Ă©trangĂšres prĂ©sentes en RDC par la voie dâun dialogue rĂ©gional entre les pays impliquĂ©s, et le dĂ©sarmement et la « neutralisation des groupes de rebelles » afin dâaboutir Ă une paix stable entre pays voisins. [73]
Ces Ă©lections constituent donc lâaboutissement de ce premier processus, dans lâattente de rĂ©sultats dĂ©terminants sur le volet externe. Lâorganisation effective des Ă©lections prĂ©sidentielles et parlementaires, malgrĂ© les deux reports prĂ©vus par les autoritĂ©s de transition, tendent Ă dĂ©montrer la rĂ©elle volontĂ© du pouvoir central de transition Ă accĂ©lĂ©rer et renforcer les processus de dĂ©centralisation et de dĂ©mocratisation, confirmĂ©s dâailleurs par la nouvelle Constitution adoptĂ©e en fĂ©vrier 2006.
La Belgique a inscrit la RDC parmi les 18 pays prioritaires de sa politique de coopĂ©ration internationale. La crise des annĂ©es 90 a ainsi mis en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© dâinscrire la coopĂ©ration avec la RDC dans une perspective plus Ă©tendue que celle de lâaide humanitaire, et ce dans un souci dâappui structurel Ă la reconstruction de lâEtat et au processus de dĂ©mocratisation. Pour guider cette coopĂ©ration, la Belgique et la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo ont dĂ©fini dans le document « Programme indicatif de coopĂ©ration », les objectifs, les contenus sectoriels et thĂ©matiques, la durĂ©e et le budget estimatif quâils souhaitent exĂ©cuter ensemble.[74].
Enfin, il est Ă©galement important de souligner que la communautĂ© congolaise (premiĂšre et deuxiĂšme gĂ©nĂ©rations) est fortement implantĂ©e en Belgique francophone, sans compter bien entendu les Belges dâorigine congolaise. Si la Belgique est devenue leur berceau, leurs racines sont bien souvent restĂ©es profondĂ©ment ancrĂ©es en RDC. Des partenariats communaux belgo- congolais constituent une occasion unique de renforcer les liens entre les deux communautĂ©s et dâainsi favoriser les processus dâintĂ©gration.
- Contexte général (politique, social, économique et sectoriel)
La RDC a connu une instabilitĂ© chronique, la faiblesse de ses institutions Ă©tatiques et de sa culture politique et lâingĂ©rence extĂ©rieure. Le pays est confrontĂ© Ă plusieurs dĂ©fis majeurs: la restauration de son intĂ©gritĂ© territoriale et le dĂ©sarmement des groupes de rebelles et leur rĂ©insertion sociale, la poursuite du processus de dĂ©mocratisation et de dĂ©centralisation, la mise en place dâune structure Ă©tatique transparente, performante et reprĂ©sentative, sans oublier la gestion durable de ses ressources naturelles et la lutte contre la pauvretĂ©. [75]
- Contexte politique
AdoptĂ© par le SĂ©nat de transition en fĂ©vrier 2006, la nouvelle Constitution a prĂ©vu en son article 226 lâorganisation dâĂ©lections au niveau local dans le prolongement des Ă©lections prĂ©sidentielles, parlementaires et provinciales qui se sont tenues le 30 juillet 2006. A ce jour, force est de constater quâil existe toujours la sempiternelle contestation de la vĂ©racitĂ© de ses rĂ©sultats, lesquels donnent des incertitudes jusque-lĂ pour les prochaines aventures.
Cependant, les observateurs internationaux mettent en Ă©vidence les premiers acquis de ce processus de dĂ©mocratisation. « Si le processus est encore loin dâĂȘtre achevĂ© et demandera une vigilance du respect des acquis et des engagements pris dans le cadre du dialogue inter-congolais de la part de tous les acteurs locaux, de la sociĂ©tĂ© civile et plus largement de la communautĂ© internationale, il est Ă souligner que le rĂ©fĂ©rendum sur la constitution et lâenrĂŽlement des Ă©lecteurs se sont rĂ©vĂ©lĂ©s ĂȘtre une rĂ©ussite et une preuve de maturitĂ© des Congolais » (Bob Kabamba, Politologue, ULG).
- Le systĂšme politique
Avec lâavĂšnement de la IIIĂšme RĂ©publique, fondĂ©e sur la nouvelle Constitution nationale, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo sâappuie dĂ©sormais sur des institutions dĂ©mocratiques et lĂ©gitimes issues des Ă©lections.
La loi belge relative Ă la coopĂ©ration au dĂ©veloppement de 2013 limite les interventions gouvernementales belges aux secteurs des soins de sante de lâenseignement et la formation, de lâagriculture et de la sĂ©curitĂ© alimentaire, et des infrastructures de base.
La coopĂ©ration belge au dĂ©veloppement intĂšgre comme thĂ©matiques prioritaires les droits humains, en ce compris les droits des enfants, le travail dĂ©cent et durable. Dans toutes ses interventions sont intĂ©grĂ©s, de façon transversale, la dimension du genre et la protection de lâenvironnement et des ressources naturelles.
Ce rĂ©sultat est le fruit dâune pĂ©riode de transition instituĂ©e le 30 juin 2003 pour deux ans, et prolongĂ© Ă deux reprises, comme dâailleurs le dispositif le prĂ©voyait, au cours de laquelle les bases institutionnelles de ce nouvel Etat dĂ©mocratique congolais ont Ă©tĂ© jetĂ©es. Pour gĂ©rer la pĂ©riode de transition, un Gouvernement dâUnion nationale avait Ă©tĂ© formĂ© dĂšs le 30 juin 2003. Celui-ci avait deux objectifs assignĂ©s: dâune part, la formation dâune armĂ©e nationale, restructurĂ©e et intĂ©grĂ©e, et dâautre part, lâorganisation dâĂ©lections libres et transparentes Ă tous les niveaux afin de mettre en place un rĂ©gime constitutionnel dĂ©mocratique. Au prĂ©alable, le dĂ©fi majeur Ă la rĂ©alisation de ces objectifs rĂ©sidait dans la pacification et la rĂ©unification du pays ainsi que la restauration de lâEtat sur lâentiĂšretĂ© du territoire.[76]
Les accords de paix de Pretoria (juillet 2002) et la Constitution de la transition soumise au rĂ©fĂ©rendum, le 18 dĂ©cembre 2005, reconnaissaient deux types dâinstitutions publiques dans le contexte de la transition et du dĂ©labrement dans lequel se trouvaient les institutions du pays.
PremiĂšrement, les institutions ordinaires de lâEtat comprenant les 3 pouvoirs habituels indĂ©pendants:
- le pouvoir lĂ©gislatif, exercĂ© par le Parlement de transition. BicamĂ©ral, il comprend, dâune part, lâAssemblĂ©e nationale avec 500 dĂ©putĂ©s, dont le rĂŽle est de voter les lois et de contrĂŽler lâaction du pouvoir exĂ©cutif et, dâautre part, le SĂ©nat, avec 120 sĂ©nateurs chargĂ©s de lâarbitrage entre les institutions;
- le pouvoir exĂ©cutif, exercĂ© par un Gouvernement dâUnion nationale dirigĂ© par le Chef de lâEtat. Celui-ci est entourĂ© par quatre vice-prĂ©sidents reprĂ©sentant tous les acteurs signataires de lâAccord global et inclusif;
- le pouvoir judiciaire, exercé par les juges, les cours et les tribunaux civils et militaires.
DeuxiĂšmement, lâAccord global et inclusif a instaurĂ© cinq institutions dâappui Ă la dĂ©mocratie qui disposent dâune personnalitĂ© juridique et jouissent dâune autonomie dâaction entre elles et par rapport aux autres institutions de la RĂ©publique:
- la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante (CEI), chargĂ©e de garantir la neutralitĂ© et lâimpartialitĂ© dans lâorganisation des Ă©lections gĂ©nĂ©rales (prĂ©sidentielles, parlementaires, provinciales et locales);
- La Commission VĂ©ritĂ© et RĂ©conciliation, chargĂ©e de consolider lâunitĂ© nationale grĂące Ă une vĂ©ritable rĂ©conciliation entre les congolais;
- la Haute AutoritĂ© des MĂ©dias, chargĂ©e dâassurer la neutralitĂ© des mĂ©dias pendant la transition;
- LâObservatoire national des Droits de lâHomme, chargĂ© dâen assurer le respect;
- la Commission de lâEthique et de la Lutte contre la Corruption, pour favoriser la pratique des valeurs morales et rĂ©publicaines. Le dĂ©fi concerne la question de la pĂ©rennisation de ces structures et leur articulation par rapport aux nouveaux dĂ©partements ministĂ©riels qui ont vu le jour lors de la mise en place du nouveau Gouvernement Ă©lu.
La Constitution a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e durant la pĂ©riode de transition par le SĂ©nat de la RDC, conseillĂ© notamment par des experts dâuniversitĂ©s belges. ApprouvĂ©e les 18-19 dĂ©cembre 2005, lors dâun rĂ©fĂ©rendum, la Constitution avait pris lâallure dâun test grandeur nature avant les Ă©lections prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives du 30 juillet. Les observateurs sâaccordent pour dire que cette Ă©tape du processus de dĂ©mocratisation fut une rĂ©ussite.[77]
En tĂ©moigne le taux de participation Ă©levĂ©, de 61,97 %, qui, dans un pays oĂč les infrastructures dans un Ă©tat de dĂ©labrement avancĂ© ne facilitent guĂšre les dĂ©placements, apparaĂźt comme une rĂ©elle preuve de la mobilisation de la population. AdoptĂ© dâabord par le SĂ©nat de transition, la population, avec 84,31 % des voix, a adoptĂ© le projet de Constitution, qui est entrĂ©e en vigueur en fĂ©vrier 2006. Ce succĂšs nâest pas le fruit du hasard; en effet, la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante, appuyĂ©e par des organisations de la sociĂ©tĂ© civile, a menĂ© une campagne de vulgarisation de la Constitution, en français et dans les 4 langues nationales (kikongo, kiluba, lingala et swahili). Par ailleurs, mis Ă part lâUDPS, le parti dâEtienne Tshisekedi, qui a appelĂ© au boycott du rĂ©fĂ©rendum, tous les partis politiques se sont mobilisĂ©s pour le rĂ©fĂ©rendum.
Enfin, il ne faut pas nĂ©gliger la probable prise de conscience chez les Ă©lecteurs des enjeux de ce rĂ©fĂ©rendum. Une trĂšs faible participation ou un rejet de la Constitution auraient probablement signifiĂ©, si pas un retour en arriĂšre, au moins un coup dâarrĂȘt au processus de dĂ©mocratisation du pays.
Sur le plan du rĂ©gime politique, la Constitution de la RDC sâest inspirĂ©e du modĂšle français. Le systĂšme en place au lendemain de la pĂ©riode de transition sâappuie sur un rĂ©gime prĂ©sidentiel avec un prĂ©sident Ă©lu au suffrage universel (scrutin majoritaire Ă deux tours) pour
un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Un Premier Ministre, en lâoccurrence Antoine Gizengua, responsable devant le Parlement, est adjoint au PrĂ©sident. Les 500 DĂ©putĂ©s de lâAssemblĂ©e nationale sont Ă©lus pour un mandat de cinq ans, renouvelable au suffrage universel direct Ă un seul tour, avec deux modes de scrutin diffĂ©rents selon la taille de la
circonscription. Les Sénateurs, quant à eux, sont élus au scrutin indirect par les Députés des assemblées provinciales, élus à leur tour au suffrage universel direct. La Constitution a été promulguée officiellement le 17 février et publiée dans le Journal officiel le 18 février 2006.
La dĂ©cision a Ă©tĂ© prise de sâengager dans un plan indicatif 2014-2015, entre le programme indicatif de coopĂ©ration 2010-2013 et un programme de coopĂ©ration plus consĂ©quent aprĂšs 2016, qui sâalignera sur le nouveau document de stratĂ©gie de croissance et rĂ©duction de la pauvretĂ©, qui est attendu pour 2016.
Ce programme indicatif de coopĂ©ration 2014-2015 sâinscrit dans la continuitĂ© du programme indicatif de coopĂ©ration 2010-2013. Pour les grandes orientations stratĂ©giques du programme, les deux parties conviennent de prendre en compte le caractĂšre âfragile âde lâEtat congolais.
Le programme intermĂ©diaire de coopĂ©ration se concentrera sur deux secteurs oĂč la coopĂ©ration belgo-congolaise est dĂ©jĂ active depuis le PIC prĂ©cĂ©dent : dâune part, lâenseignement technique et formation professionnelle et dâautre part, lâagriculture et le dĂ©veloppement rural. A la demande explicite des autoritĂ©s congolaises, un troisiĂšme secteur de concentration sera ajoutĂ© : la santĂ©, qui marque ainsi son retour dans la coopĂ©ration gouvernementale belgo-congolaise.
TROISIĂME CHAPITRE :
DE LA COOPĂRATION BELGO-CONGOLAISE
SECTION I : APERĂU SUR LA COOPERATION BELGO-CONGOLAIS
Lâhistoire de la coopĂ©ration congolaise, ne date pas dâavant le dĂ©but des annĂ©es 1960, puisque la science historique est tard venue sur le terrain africain, jugĂ© dĂ©routant jusque-lĂ en raison de lâabsence quasi totale de documents Ă©crits.
DĂšs cette Ă©poque, lâhistoire congolaise sâest distinguĂ©e par son dynamisme, notamment Ă cause de la diversitĂ© des foyers oĂč elle Ă©tait pratiquĂ©e du fait de lâessaimage des anciens chercheurs congolais.
Cependant ces nombreuses pistes auraient pu davantage ĂȘtre approfondies si le dynamisme des annĂ©es 1960 avait Ă©tĂ© confirmĂ© dans la suite. La lĂ©thargie, voire la rĂ©gression, qui sâen est suivie, Ă©tait liĂ©e Ă la gestion calamiteuse de la postcolonie congolaise et aux crises chroniques de la coopĂ©ration belgo-congolaise. Pour que ces recherches reprennent de lâenvol, lâĂ©tablissement de synergies scientifiques et techniques sâimpose pour Ă©conomiser les moyens et tirer profit des regards croisĂ©s.[78]
Lâaperçu historique de la coopĂ©ration belgo-congolais retrace lâĂ©volution de la politique, des idĂ©es et des modes de coopĂ©ration de 1959 Ă nos jours : câest le passage dâune assistance purement bilatĂ©rale Ă une coopĂ©ration mondialiste pour un dĂ©veloppement durable.
I.1. LâĂ©volution de lâhistoire de la coopĂ©ration belgo-congolaise
Pendant la premiĂšre moitiĂ© du 20e siĂšcle, lâespace congolais a Ă©tĂ© le champ privilĂ©giĂ© de la pratique anthropologique et ethno-linguistique.
La Convention de 1906 entre lâEtat indĂ©pendant du Congo et le Saint-SiĂšge recommandait aux missionnaires de procĂ©der Ă des activitĂ©s de recherche gĂ©ographiques, anthropologiques et linguistiques auprĂšs des populations de leurs « circonscriptions » ecclĂ©siastiques[79].
MalgrĂ© lâaccumulation de ces informations historiques, la pratique de lâhistoire africaniste en gĂ©nĂ©ral et de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo en particulier dâavant 1960, ne constituait pas un effort de synthĂšse critique des donnĂ©es ; son intĂ©rĂȘt se limitait dĂ©sespĂ©rĂ©ment, comme ailleurs, aux mĂ©saventures des EuropĂ©ens dans lâAfrique belge.
De plus, cette histoire coloniale, menĂ©e par des missionnaires et des coloniaux, Ă©tait pratiquĂ©e en dehors du monde universitaire, dans des institutions consacrĂ©es Ă lâoutre-mer, comme le MusĂ©e du Congo belge Ă Tervuren Ă partir de 1897, lâEcole coloniale dâAnvers fondĂ©e en 1920 (devenue universitĂ© coloniale Ă partir de 1923) et lâInstitut Royal Colonial Belge (IRCB).
Car, Ă en croire Jean-Luc Vellut, lâintĂ©rĂȘt universitaire pour des questions africanistes ne daterait pas dâavant le dĂ©but des annĂ©es 1950, avec la crĂ©ation en 1951 Ă lâUniversitĂ© de Louvain dâune section consacrĂ©e Ă lâanthropologie culturelle et lâĂ©tude des sociĂ©tĂ©s africaines : lâInstitut africaniste de Louvain (Vellut 1974 : 41).
Au dĂ©but des annĂ©es 1970, on peut estimer que lâactivitĂ© dâhistoire congolaise relevait de quelques foyers : en dehors du territoire national, on pouvait en dĂ©nombrer au moins deux, celui situĂ© Ă lâUniversitĂ© libre de Bruxelles, autour de Jean Stengers et de Pierre Salmon, Ă la lâindĂ©pendance, Ă partir des archives belges.
I.2. GenÚse de la coopération belge au développement de la RDC de 1959 à 1968
PrĂ©sente dĂšs leur crĂ©ation dans les organisations associĂ©s Ă lâOrganisation des Nations unies (ONU), la Belgique ne marque un intĂ©rĂȘt rĂ©el pour les problĂšmes du dĂ©veloppement quâĂ partir du milieu des annĂ©es cinquante. De 1961 Ă 1968, les gouvernements belges successifs seront Ă la recherche dâune politique de coopĂ©ration qui se distancie de lâadministration coloniale, sans y parvenir entiĂšrement : ruptures et continuitĂ© caractĂ©risent cette pĂ©riode.[80]
I.2.1. Les premiers jalons de lâaide belge au dĂ©veloppement de la RDC
Lâopinion la plus rĂ©pandue sur la coopĂ©ration Belgo-congolaise au dĂ©veloppement veut quâelle soit nĂ©e Ă avec lâindĂ©pendance du Congo, le 30 juin 1960. Elle fait, elle dĂ©bute bien avant : aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale dĂ©jĂ , dĂšs 1919, la Belgique sâinscrit dans les objectifs de la SociĂ©tĂ© des Nations qui se fixe notamment pour buts de promouvoir la coopĂ©ration internationale et dâamener progressivement les pays colonisĂ©s Ă lâautonomie et Ă lâindĂ©pendance. Des organismes internationaux ou territoires sous mandat sont créés, tels que, par exemple, lâOrganisation internationale du travail (OIT), au financement desquels la Belgique apporte sa contribution.[81]
Dans ces annĂ©es dâaprĂšs-guerre, le monde politique nâest guĂšre sensibilisĂ© aux problĂšmes du Tiers-monde : alors que lâattention internationale se focalise sur lâAsie, en particulier la Chine, la CorĂ©e, lâInde, le Pakistan et lâIndonĂ©sie, la Belgique concentre la sienne essentiellement sur la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo dont il faut assurer la relĂšve de lâadministration et accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement Ă©conomique et social.
Cependant, une crise de conscience du problĂšme du sous-dĂ©veloppement se fait jour dans le monde politique belge, au milieu des annĂ©es 50, sous la pression de plusieurs facteurs : lâinfluence croissante de URSS dans les pays en dĂ©veloppement, la confĂ©rence afro â asiatique de Bandung (1955) en IndonĂ©sie qui marque lâentrĂ©e du Tiers-monde sur la scĂšne internationale et conforte les vellĂ©itĂ©s dâindĂ©pendance dans les colonies, les rĂ©unions internationales auxquelles participent ministres et reprĂ©sentants de la Belgique et lâentrĂ©e de nouveaux pays non colonisateurs dans le monde de la coopĂ©ration internationale comme le Canada et les pays scandinaves.
Lâaide publique belge pour le dĂ©veloppement dans les annĂ©es cinquante est essentiellement tournĂ©e vers les organisations internationales. Il nâexiste aucune ligne politique directrice ni aucune concertation entre les ministĂšres concernĂ©s.
I.2.2. Une Ă©bauche de politique dâaide au dĂ©veloppement de la RDC (1959)
En juin 1958, un nouveau gouvernement est installĂ©. Son programme fait Ă peine mention de lâaide Ă aux pays en dĂ©veloppement : « le gouverneur ne manquera pas de tĂ©moignages sa sollicitude aux populations des pays sous-dĂ©veloppĂ©s ».
LâĂ©bauche dâune politique de coopĂ©ration revĂȘt plusieurs caractĂšres. En arriĂšre- plan, on trouve la volontĂ© de conter la politique dâexpansion de lâURSS et la « subversion » communiste en Afrique et en Asie, ainsi que le dessin de promouvoir le rayonnement de la Belgique dans le but intĂ©ressĂ© de relancer lâĂ©conomie par les exportations ; tout aussi important est la finalitĂ© Ă©thique : aider les peuples Ă vaincre la pauvretĂ© par le dĂ©veloppement Ă©conomique. Un accent particulier est placĂ© sur les rapports humains, dâoĂč lâinsistance sur lâenvoi dâexperts et sur lâaccueil des boursiers.[82]
Cependant, lâaccĂ©lĂ©ration soudaine du processus de dĂ©colonisation du Congo va dĂ©placer le problĂšme de lâaide du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres vers le ministĂšre du Congo belge et du Ruanda-Urundi. Lâassistance Ă apporter au Congo mobilisera toutes les Ă©nergies.
Lâaide multilatĂ©rale va cĂ©der le pas Ă lâaide bilatĂ©rale et se contenter dĂšs lors sur un seul pays, le Congo, Ă travers lâassistance technique et financiĂšre et les bourses. DĂšs 1960, lâaide publique belge prend des traits spĂ©cifiques qui la caractĂ©riseront pendant de nombreuses annĂ©es et mĂȘme, dans une certaine mesure pour ce qui concerne le Congo, le Ruanda et le Burundi, jusquâĂ la suspension provisoire de lâaide au ces trois pays au cours de la pĂ©riode 1990-1994.
I.2.3. Un programme de coopération pour un Congo indépendant de 1960 à 1961
Le coup de tonnerre dans le ciel congolais : le 27 janvier 1960, la confĂ©rence dite de la Table ronde belgo-congolaise, rĂ©unissant Ă Bruxelles des reprĂ©sentants congolais et le gouvernement belge, fixe la date de lâindĂ©pendance du Congo au 30 juin 1960, une indĂ©pendance totale, sans domaines rĂ©servĂ©s. Cette dĂ©cision fera passer le Congo du statut de colonie Ă celui de rĂ©publique, opĂ©rant Ă rĂ©aliser en cinq mois Ă peine, vĂ©ritable gageure que le gouvernement belge se fait fort de relever.
Une course contre la montre comm4nce pour permettre au Congo de disposer de tous les instruments nĂ©cessaires Ă lâexercice des pouvoirs et Ă la bonne gestion du pays.
Lâadministration mĂ©tropolitaine et coloniale va sâatteler Ă cette tĂąche avec volontĂ© et loyautĂ©. Jamais on ne reviendra sur le principe de lâindĂ©pendance totale, position affirmĂ©e haut et fort.[83]
Câest dans ce contexte gĂ©nĂ©ral que se forge la politique de coopĂ©ration bilatĂ©rale avec le Congo. Cette aide se dĂ©cline sur trois modes : une assistance technique, une assistance financiĂšre et la formation de cadres. La ligne de conduite est donc bien basĂ©e sur la continuitĂ©. Les principes qui rĂ©giront lâaide de la Belgique sont arrĂȘtĂ©s au cours des deux Tables rondes de 1960, politique en janvier, Ă©conomique en avril.
I.2.4. La lente organisation dâune coopĂ©ration dĂ©sarticulĂ©e de 1961 Ă 1968
De juillet 1960 Ă octobre 1962, la coopĂ©ration belge est en proie Ă la dĂ©sorganisation, voire au chaos. Le ministre des Affaires africaines, qui succĂšde au ministĂšre du Congo belge continue Ă envisager la coopĂ©ration selon des schĂ©mas de type colonial. La politique de coopĂ©ration se rĂ©sume Ă mettre Ă la disposition du Congo du personnel et des bourses, sans aucun plan dâensemble.
Une constatation gĂ©nĂ©rale sâimpose : lâefficacitĂ© de lâassistance belge au Congo dans les deux premiĂšres annĂ©es de lâindĂ©pendance du Congo est davantage le fait de bonnes volontĂ©s individuelles motivĂ©es dâune politique gouvernementale qui marque de cohĂ©rence.
Les annĂ©es 1964 et 1965 verront sâinstaurer de nouvelles et importantes initiatives. Câest Ă cette Ă©poque que la coopĂ©ration belge sâĂ©tend Ă des pays nouveaux avec lesquels elle nâa pas de liens particuliers : la Tunisie en 1964, le PĂ©rou et le Maroc en 1965. La coopĂ©ration avec le Maroc fait apparaĂźtre pour la premiĂšre fois le souci dâune programmation Ă long terme, dĂ©finissant des objectifs prĂ©cis dans deux secteurs complĂ©mentaires, la formation dâingĂ©nieurs agronomes et lâassistance rural au dĂ©veloppement rural dâune rĂ©gion bien identitĂ© et.
De 1964 Ă 1967, lâadministration au problĂšme de la gestion et du statut du personnel de coopĂ©ration : recrutement, formation, encadrement, contrĂŽle, rĂ©munĂ©ration. Depuis 1960, en matiĂšre de recrutement, lâadministration belge se borne Ă rĂ©pondre aux demandes des pays partenaires marchands, Ă vĂ©rifier les qualifications des candidats.
I.3. La coopération belgo-congolaise au développement dans le sillage de la coopération internationale de 1968 à 2008
Alors que la Belgique parvient avec peine Ă sâextirper des problĂšmes issus de la dĂ©colonisation du Congo et Ă Ă©laborer des axes de coopĂ©ration, la communautĂ© internationale donne un coup dâaccĂ©lĂ©rateur Ă lâaide au dĂ©veloppement Ă partir de 1960. Parmi les initiatives prises entre 1960 et 1969, on retiendra les plus significatives.
En 1961, lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies proclame les annĂ©es soixante : « PremiĂšre DĂ©cennie du dĂ©veloppement des Nations unies », fixant aux pays dĂ©veloppĂ©s un objectif prĂ©cis: libĂ©rer 1% de leurs richesses au bĂ©nĂ©fice de lâaide au dĂ©veloppement (secteur public et privĂ© confondus).[84]
I.3.1.Les années 1960-1966 :
La volontĂ© belge de maintenir le contrĂŽle sur son ex-colonie. Durant cette pĂ©riode, la Belgique tente de garder une influence maximale sur la politique intĂ©rieure de son ancienne colonie. Par personnes interposĂ©es, elle sâimmisce trĂšs clairement dans les affaires du Congo nouvellement indĂ©pendant. A cette Ă©poque, derriĂšre chaque haut responsable congolais, on retrouve « un Conseiller belge ».
Les Ă©meutes de juillet 1960 et lâintervention des troupes belges entraĂźnent une premiĂšre rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Dans le mĂȘme temps, la Belgique apporte un appui technique et financier dĂ©cisif Ă lâIndĂ©pendance du Katanga. Par la suite, câest le changement de position de Bruxelles face Ă la viabilitĂ© dâun Katanga indĂ©pendant qui permettra de rĂ©tablir les relations avec LĂ©opoldville.
La coopĂ©ration, notamment militaire, sâintensifiera de nouveau et la Belgique jouera un rĂŽle dĂ©terminant dans la neutralisation des vellĂ©itĂ©s indĂ©pendantistes de plusieurs rĂ©gions et dans lâanĂ©antissement du chaos quâelles ont engendrĂ© dans le pays dans les annĂ©es 64-65.
I.3.2. Les années 1966-1981 :
Lâaffirmation de SouverainetĂ© du ZaĂŻre et lâaccommodement
Ă Mobutu Paradoxalement, lâavĂšnement au pouvoir de Joseph DĂ©sirĂ© Mobutu (pourtant longtemps adoubĂ© par la Belgique) entraĂźne la perte de contrĂŽle de la Belgique sur les affaires congolaises. [85]
La nationalisation de lâUnion-MiniĂšre du Haut Katanga (la future GĂ©camines) dĂ©clenche une crise majeure entre la Belgique et le Congo. Mobutu affiche clairement sa volontĂ© de rĂ©duire la « tutelle » belge Ă sa plus simple expression.
Par la suite, le processus de ZaĂŻrianisation des entreprises Ă©trangĂšres, engagĂ© en 1973, favorisera encore un peu plus la crispation des relations entre les deux pays. Câest durant cette pĂ©riode que la Belgique perd une bonne partie des postes de commande Ă©conomiques quâelle dĂ©tenait encore (La SEZ, Les magasins bon marchĂ©, etc.).
Cependant, pour des raisons gĂ©ostratĂ©giques et pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts qui lui restent dans son ex-colonie, la classe politique belge, dans son ensemble, sâaccorde sur le fait quâil faille « mĂ©nager » le rĂ©gime de Mobutu.
I.3.3 Les années 1981-1998 :
LâĂ©loignement progressif et le renouvellement des personnels politiques. MalgrĂ© la visite du Premier Ministre Wilfried Martens en 1981 durant laquelle il dĂ©clara dans un ZaĂŻre en dĂ©clin quâ «il aime ce pays, sa population et ses dirigeants », les annĂ©es 80 marquent une pĂ©riode de crises diplomatiques successives.
Pour Bruxelles, le non-paiement de sa dette extĂ©rieure par le ZaĂŻre, et pour Kinshasa, une forme de complaisance vis-Ă -vis de lâopposition zaĂŻroise, sont autant dâĂ©lĂ©ments dâincomprĂ©hension entre les deux capitales. En 1985, la visite royale de Baudouin Ier Ă lâoccasion du 25Ăšme anniversaire de lâIndĂ©pendance apparaĂźt comme une embellie dans cette diplomatie de lâĂ©motion oĂč la question lancinante devient de plus en plus de savoir « qui est le plus utile Ă qui ? ».
LâapogĂ©e de ces escalades Ă©motionnelles est sans doute atteinte en dĂ©cembre 1988 lorsquâune DĂ©lĂ©gation zaĂŻroise de « haut niveau » vient Ă Bruxelles pour un dĂ©bat public de « clarification » sur les bĂ©nĂ©ficiaires rĂ©els de la coopĂ©ration belgo- zaĂŻroise. Câest au cours de ce dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ©, devant les journalistes de la presse belge, que la DĂ©lĂ©gation zaĂŻroise annonce « en direct » que le ZaĂŻre renonce Ă la coopĂ©ration technique belge Ă partir de 1er janvier 1989.
Les annĂ©es 1990 actent dĂ©finitivement le processus de distanciation et dâĂ©loignement. Au ZaĂŻre, les difficultĂ©s internes pour maintenir un rĂ©gime Mobutu plongĂ© dans une laborieuse transition politique, prennent le dessus sur toutes les considĂ©rations diplomatiques, fussent-elles avec lâex-MĂ©tropole.
En Belgique, une nouvelle gĂ©nĂ©ration dâhommes politiques met dâavantage lâaccent sur le respect des droits de lâhomme et sur la construction des capacitĂ©s internes des pays africains que sur « les relations historiques et privilĂ©giĂ©es ». Il faut Ă©galement souligner que les conclusions de la Commission sĂ©natoriale sur le Rwanda, et les dĂ©cisions gouvernementales qui sâen sont suivies sur lâarrĂȘt des interventions militaires de la Belgique en Afrique centrale, ont grandement participĂ© au processus de distanciation.
Il est également probable que ce désengagement explicite de la Belgique pendant les Gouvernements Dehaene ait été influencé par la coloration socialiste-flamande du portefeuille des Affaires étrangÚres.
En effet, les flamands, dâune part, et les socialistes dâautre part, sont souvent apparu moins favorables Ă des politiques interventionnistes de la Belgique dans ses anciennes colonies[86]. Finalement, le changement de pouvoir Ă Kinshasa en 1997 et lâavĂšnement dâun nouveau personnel politique congolais, a aussi certainement contribuĂ© Ă lâĂ©loignement entre les deux pays du fait de lâeffritement des rĂ©seaux de relations belgo-congolais (zaĂŻrois) qui sâĂ©taient construit sous le prĂ©cĂ©dent rĂ©gime.
I.3.4. Les années 1998 à 2008
La dĂ©fense et le multilatĂ©ralisme comme bases dâune nouvelle coopĂ©ration La composition inĂ©dite (LibĂ©raux, Socialistes et Ecologistes) de la coalition gouvernementale (arc-en-ciel) nĂ©e des Ă©lections fĂ©dĂ©rales de 1999 semble avoir eu un impact dĂ©cisif sur la volontĂ© de rĂ©engagement de la Belgique en RDC.
Avec lâidĂ©e de retrouver la crĂ©dibilitĂ© perdue dans la rĂ©gion des Grands Lacs et malgrĂ© les disparitĂ©s rĂ©gionales sur la question congolaise, les libĂ©raux francophones et les libĂ©raux flamands ont ĆuvrĂ© ensemble dans le sens dâune politique « plus active » de la Belgique au Congo.[87]
Plusieurs documents sont alors rĂ©digĂ©s par la Belgique dans le cadre dâune « stratĂ©gie de rĂ©engagement » en Afrique centrale. Ainsi, un des cinq chapitres de la loi-cadre des Affaires Ă©trangĂšres de 1999 est consacrĂ© Ă la politique africaine de la Belgique et une des 16 prioritĂ©s du programme belge de sa PrĂ©sidence du Conseil de lâEurope en 2001 concernait une plus grande implication dans le processus de paix dans les Grands Lacs.[88]
Durant la premiÚre partie des années 2000, la situation sécuritaire de la RDC et la partition du pays ont inévitablement orienté les domaines de coopération vers la sécurité et le maintien de paix en priorité.
En accord avec le Gouvernement congolais, et agissant souvent sous couvert de rĂ©solutions du Conseil de SĂ©curitĂ© de lâONU, lâengagement de la Belgique en RDC Ă cette pĂ©riode se fera plutĂŽt dans le cadre multilatĂ©ral et principalement Ă travers les institutions europĂ©ennes.[89]
Chacune de ses interventions multilatĂ©rales sont des occasions pour la Belgique de capitaliser sur la longue expĂ©rience de lâAfrique centrale que ses partenaires multilatĂ©raux continuent de lui reconnaĂźtre. Par exemple, câest ainsi que la Belgique a formĂ© les troupes bĂ©ninoises intĂ©grĂ©es au contingent de MONUC en 2003, participĂ© (Ă partir de Kampala) Ă lâopĂ©ration militaire de lâUE Ă Bunia en juin 2003, fourni du personnel Ă la mission de lâEUSEC en mai 2005, mis des avions militaires Ă disposition de lâEUFOR en avril 2006.
En mai 2008, les dĂ©clarations trĂšs controversĂ©es du chef de la Diplomatie belge, Karel De Gucht (libĂ©ral flamand) sur « la gestion du pays par les Ă©lites congolaises et congolaises et sur le droit de regard moral de la Belgique sur la maniĂšre de dĂ©penser lâargent de la coopĂ©ration », viennent Ă nouveau jeter un froid sur les relations diplomatiques entre les deux pays. [90]
Ces propos traduisent la position plutĂŽt rĂ©servĂ©e du Ministre dâalors sur la coopĂ©ration avec le Congo mais reflĂštent probablement aussi les vues dâune partie, non nĂ©gligeable, de lâopinion publique flamande.
Cet incident a clairement entamĂ© une dynamique de rĂ©chauffement des relations bilatĂ©rales, censĂ©e ĂȘtre un consensus au niveau gouvernemental depuis 1999, bien que le plus souvent incarnĂ©e par des personnalitĂ©s francophones (Louis Michel, AndrĂ© Fahaut, Armand De Decker).
A la suite de ces dĂ©clarations, le Gouvernement congolais, profondĂ©ment heurtĂ© par ce quâil considĂšre comme de lâingĂ©rence dans la gestion dâun pays souverain, dĂ©cide de rappeler son Ambassadeur Ă Bruxelles et de fermer son consulat Ă Anvers. Les reprĂ©sentations belges Ă Lubumbashi et Ă Bukavu seront Ă©galement fermĂ©es.
Notons aussi qu’Ă partir des Ă©lections de juin 2007,la Belgique a traversĂ© une pĂ©riode institutionnelle instable avec notamment deux longues pĂ©riodes de formation de gouvernement fĂ©dĂ©ral. Cette instabilitĂ© au niveau de la politique intĂ©rieure s’est Ă©galement ressentie sur la capacitĂ© de la Belgique Ă sâaffirmer au niveau international comme un partenaire crĂ©dible avec une vision et un engagement stratĂ©gique ; impactant de facto les relations avec la RDC.
I.3.5. De 2009 Ă 2011
De la stabilisation Ă la relance d’un partenariat stratĂ©gique Ă la fin de lâannĂ©e 2008, apparaĂźt, de part et dâautre, la volontĂ© de tourner la page du dernier incident diplomatique et de normaliser des relations que chacun souhaite dĂ©sormais «adultes» et «équilibrĂ©es».
Le rĂ©chauffement diplomatique sera effectif dĂšs janvier 2009 par lâaccrĂ©ditation «rapide» de lâAmbassadeur Dominique Struye de Swielande Ă Kinshasa et par la publication dâune dĂ©claration commune entre les deux Premiers Ministres Herman Van Rompuy et Adolphe Muzito visant Ă Ă©tablir entre les deux pays « un dialogue permanent, franc, ouvert et constructif, respectueux des institutions dĂ©mocratiques et lĂ©gitimes des deux ââEtatsââ[91].Signe de lâembellie, trois (3) Vice-Premier Ministres et un (1) Ministre belges se succĂšdent en lâespace de 3 mois Ă Kinshasa13 au dĂ©but de lâannĂ©e 2010 :
- Steven Vanackere (CD&V, VPM, Affaires EtrangĂšres) en janvier 2010 ;
- Laurette Onkelinx (PS, VPM, Santé) en février 2010 ;
- Joëlle Milquet (CDH, VPM, Emploi) en mars 2010 ;
- Pieter De Crem (CD&V, Défense) en mars 2010.
En juin 2010, le climat est donc apaisĂ© pour la visite royale des souverains belges Ă lâoccasion des festivitĂ©s du 50Ăšme anniversaire de lâIndĂ©pendance du Congo ; anniversaire pourtant toujours propice Ă la rĂ©ouverture des blessures du passĂ©.
En phase avec la ligne de lâUnion EuropĂ©enne, la Belgique se montrera trĂšs critique sur lâorganisation des Ă©lections de 2011 mais ne changera pas fondamentalement sa position consistant dĂ©sormais Ă Ă©viter toute confrontation de taille avec la RDC.
SECTION II : LE BILAN DE LA COOPERATION BELGO-CONGOLAISE
La Belgique a un rĂŽle important Ă jouer en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), eu Ă©gard aux relations historiques et sĂ©culaires quâelle a avec le pays. Les relations la Belgique et la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo sont historiques et importantes que la Belgique doit sâimpliquer au dĂ©veloppement de la RD Congo. Il y a une fenĂȘtre dâopportunitĂ©s aujourdâhui pour ce pays de se dĂ©velopper. Et donc la Belgique doit continuer Ă aider le Congo Ă se dĂ©velopper, Ă promouvoir son dĂ©veloppement. [92]
La Belgique est prĂȘte Ă sâimpliquer pour aider la RDC Ă promouvoir son dĂ©veloppement socio Ă©conomique, Ă instaurer et Ă maintenir la paix », la Belgique veut accompagner la RDC dans sa phase de reconstruction Ă©conomique et sociale. La Belgique a un rĂŽle important Ă jouer en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), eu Ă©gard aux relations historiques et sĂ©culaires quâelle a avec le pays.
Au lendemain de tout, il sied de signaler que la République Démocratique du Congo (RDC) reste dans la politique du nouveau gouvernement belge un des pays prioritaires pour la coopération, et que la coopération structurelle bilatérale reprend officiellement.
La communauté des ONG belges et autres acteurs de la coopération indirecte, sont toujours restés actifs en RDC et une grande partie accroßt davantage sa présence.
Comment dĂ©fendre la souverainetĂ© nationale sachant que nous sommes aussi victimes consentantes du nĂ©o-colonialisme, et que câest avec notre complicitĂ© quâil insuffle ses effets frĂ©nateurs dans notre maniĂšre de produire, dans notre systĂšme de consommation, dans notre maniĂšre de travailler, de penser, de nous comporter et de vivre ? Sâil a vocation de travestir notre vision de lâavenir, nos prioritĂ©s nationales et nos projets, nous faisons, nous-mĂȘmes, un piĂštre apprentissage de nos valeurs immanentes. Nous refusons de prendre conscience de nos exubĂ©rantes possibilitĂ©s dâimagination crĂ©atrice. Nous nous interdisons de bĂątir des relations Ă autrui et au reste du monde, fondĂ©es sur un partenariat responsable au centre duquel Ă©mergent des intĂ©rĂȘts bien compris des uns et des autres. Ce nĂ©ocolonialisme, Ă la fois Ă©conomique, politique, culturel, psychologique, est total. Câest pourquoi, convient de le combattre dans sa totalitĂ©, au nom dâune alternative radicale et globale, gage de lâautodĂ©termination et de lâavĂšnement de lâesprit de responsabilitĂ©.[93]
Nous devons comprendre que nous sommes observĂ©s, jugĂ©s et Ă©valuĂ©s. Nous devons susciter admiration et respect. Nous devons dĂ©mentir les Ă©pithĂštes attachĂ©es Ă notre ĂȘtre sociohistorique : dĂ©sorganisation, insolence, indolence, insociable. La crise nous accuse dâavoir renoncĂ© Ă la rĂ©alisation de nos dĂ©sirs et besoins, parce que nous ne considĂ©rons que les raisons de renoncer. Or seul la recherche des raisons dâagir mĂ©rite lâexistence humaine. Nous devons rĂ©aliser un sursaut de dignitĂ© : ne laissons pas la passivitĂ© dessĂ©cher nos virtualitĂ©s crĂ©atrices. Nous avons toujours pris nos problĂšmes Ă la feuille, et encore. Au lieu de les prendre Ă la racine, et redonner aux gens les moyens et les pouvoirs de devenir acteurs de leur propre volontĂ© de changement. Nous devons prendre conscience que si les miracles de type religieux sont de lâordre de foi en Dieu, les miracles de dĂ©veloppement reposent sur la confiance faite Ă lâhomme.
Nous devons faire confiance Ă la coopĂ©ration belgo-congolaise, si et seulement si celle-ci pourrait ĂȘtre conçue en termes de nĂ©cessitĂ© et non de privilĂšge, câest-Ă -dire elle ne doit plus ĂȘtre conçue comme seul moyen de rĂ©gler la dĂ©bĂącle du Congo. DĂ©gageons un cahier de charge consensuel responsable pouvant coaguler nos visions en une seule : « lâavenir nâexiste pas ». Seul le projet dâavenir existe. Comme le passĂ©, le prĂ©sent et le futur, le temps nâexiste que su lâhomme y insĂšre sa condition humaine, en le rapportant Ă son action, Ă lâaune de sa volontĂ©, de sorte que le passĂ© soit ce quâil a su faire, le prĂ©sent ce quâil est en train de faire, et le futur, ce quâil envisage de faire. Lâavenir de la coopĂ©ration entre la Belgique et la RDC nâexiste donc que lorsquâil est prĂ©vu. Et prĂ©voir deviendrait dĂ©sormais la condition de lâefficience de toutes leurs actions.
Le dĂ©fi consiste donc Ă amĂ©liorer dâune part les performances de lâaide indirecte, mais Ă©galement celles de la coopĂ©ration bilatĂ©rale et mĂȘme multilatĂ©rale.
En effet, une meilleure collaboration entre les diffĂ©rents acteurs et donc pas seulement entre ONG aboutirait Ă une augmentation de lâimpact. Cet impact doit ĂȘtre vu sous les deux aspects ; dâune part lâimpact au Nord (et particuliĂšrement en Belgique et lâEurope), et dâautres part lâimpact RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC).[94]
II.1. Relations Bilatérales Belgo-congolaises
Il convient de dire que depuis lâindĂ©pendance en 1960 de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC), ancienne colonie de la Belgique, les relations des deux pays Unis par une histoire coloniale de prĂšs dâun siĂšcle, ont souvent Ă©tĂ© en dents de scie.
Le fameux contentieux belgo-congolais est aujourdâhui plongĂ© dans un silence Ă©pais aprĂšs avoir beaucoup fait parler de lui du temps du marĂ©chal Mobutu Sese Seko. Les relations belgo-congolaises ont pris un autre coup, depuis plus de deux ans. Il est impĂ©rieux de souligner que Karel de Gucht qui, selon lui, la langue est toujours trĂšs acerbe et est loin dâĂȘtre de bois. Pendant un laps de temps, lâhomme toujours prĂ©sent rescousse du refroidissement des relations entre la RDC et la Belgique.[95]
A tout Ă©tat de cause, il est important de rappeler que par deux fois, Karel Gucht, dâabord ministre belge des Affaires Ă©trangĂšres, ensuite Commissaire europĂ©en au dĂ©veloppement et Ă lâaide humanitaire. Actuellement commissaire au commerce de lâUnion EuropĂ©enne, ne cesse de sâattaquer de la gestion de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo par ses dirigeants.
En effet, rappelons par ici quâen avril 2018, alors que le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Karel Gucht avait fait partir dâune dĂ©lĂ©gation gouvernementale belge en mission en RDC, cette dĂ©lĂ©gation fut composĂ©e, outre de Gucht lui-mĂȘme, de deux autres ministres belges, en lâoccurrence, Pieter De Crem, de la DĂ©fense, ainsi que Charles Michel, de la CoopĂ©ration. Le message de la mission belge que le ministre des Affaires Ă©trangĂšres avait lu, envenima la situation des relations entre la Belgique et son ancienne colonie.
De Gucht Ă©voqua le manque de transparence dans lâexploitation des ressources miniĂšres congolaises, en dĂ©nonçant la corruption et exigea des actes plus que les paroles. Il ne fait lâombre dâaucun doute de dire que dans ses propos, Karel De Gucht a notamment qualifiĂ©, devant le Parlement europĂ©en, les dirigeants congolais de partenaires inappropriĂ©s, et y renchĂ©rit selon sa thĂšse, lâaide humanitaire que la communautĂ© internationale accorde Ă la RDC est un gĂąchis, car envoyĂ©e dans un « pays oĂč lâEtat est presquâabsent ».[96]
Cette dĂ©claration a coutĂ© chĂšre, et suffit pour que son auteur soit dĂ©clarĂ© persona non grata en RDC. De Gucht dont fonctions sont de commissaire europĂ©en au DĂ©veloppement sâarrĂȘtera Ă la fin janvier pour laisser la place Ă celles de commissaire europĂ©en de Commerce, et se prĂ©parait pour une visite Ă Kinshasa au cours du mois mĂȘme moi. Et câĂ©tait parti pour une Ă©niĂšme crise dans les relations belgo-congolaises.[97]
Et la Belgique nâa pas attendu que la crise perdure pour tenter de la dĂ©samorcer. Soulignons que peu de temps aprĂšs, le voyage de son ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Steven Vanackere, qui a eu Ă rencontrer le prĂ©sident congolais Joseph Kabila, sâinscrivait dans cette logique.
Devant une sĂ©rie de crises qui se succĂšderont les unes des autres, il faudrait un ââ mĂ©diationââ trĂšs diplomatique pour concilier les susceptibles de deux parties : lâune, devenue Ătat souverain, qui refuse quâon lui dâĂȘtre par son ancienne colonie, et lâautre se substitue toujours en son ancien statut. Câest la tĂąche Ă laquelle sâest attelĂ©e le nouveau chef de la diplomatie belge.
En tout Ă©tat de cause, les dirigeants congolais se sont trouvĂ©s devant un fait patent : appelĂ©s Ă donner un sens politique significatif au scrutin dâoctobre 2006, qui avait suscitĂ© beaucoup dâespoir chez une population trĂšs pauvre ; mettant en Ćuvre des projets politiques et de dĂ©veloppement permettant aux Congolais de se faire des tutelles diplomatiques, militaires, Ă©conomiques Ă©trangĂšres ne cessant de brader la souverainetĂ© congolaise, et dâaccentuer le sous-dĂ©veloppement.
II.2. Du point de vue politique
La coopĂ©ration belgo-congolaise intervient dans les secteurs majeurs et stratĂ©giques de la nation congolaise, tels que la santĂ©, lâĂ©ducation, infrastructures, sĂ©curitĂ© alimentaire, transports, et mĂȘme dans la rĂ©forme de lâarmĂ©e.
Par ses diverses interventions, la Belgique affiche lâambition de demeurer un vĂ©ritable moteur de coopĂ©ration de dĂ©veloppement parmi les bailleurs de fonds intervenant en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo oĂč, le portefeuille belge des programmes de coopĂ©ration bilatĂ©rale pour la pĂ©riode de 2006 Ă 2011 sâest Ă©levĂ© Ă 200 millions dâEuro.[98]
La coopĂ©ration bilatĂ©rale sâest nettement accĂ©lĂ©rĂ©e et effectue par ses statuts des prestations pour le compte dâautres bailleurs de fonds prĂ©sent en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo.
Dans ce cadre, elle exĂ©cute des activitĂ©s trĂšs diversifiĂ©es du point de vue rĂ©gional, sectoriel et des finances. Elles contribuent Ă favoriser les synergies entre bailleurs et lâadhĂ©sion progressive aux principes dâalignement et dâharmonisation contenus dans la dĂ©claration de Paris, Ă partir de 2002, en faveur de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, laquelle constitue avec la Belgique un « couple Belgo-congolais».
II.3. Sur le point de vue social
Les programmes sociaux de la coopĂ©ration Belgo-congolaise contribuent prioritairement Ă des projets de sortie de crise, tels que lâaide alimentaire et lâaide dâurgence. La Belgique octroie 15 millions dâEuro par an, en aide humanitaire pour la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo. Pour chaque annĂ©e, une dizaine de nouveaux projets dâaide dâurgence et de rĂ©habilitation dĂ©marrent et exĂ©cuter par les ONG Belges et des institutions multilatĂ©rales, reprĂ©sentant Ă lâEst du Congo pour soutenir les transfuses de la violence, les sans-logis, etc. Mais aussi pour faciliter le retour des dĂ©placĂ©s et des rĂ©fugiĂ©s (rĂ©habilitation de maillon, des Ă©coles, de centre de santĂ©, semences, outils agricoles, puits dâeau, etc.).[99]
II.4. Perspective dâavenir
La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et la Belgique, deux Etats qui sont obligĂ©s dâĂ©voluer sur une politique de « bon partenariat » grĂące aux liens qui unissent leurs peuples. Ils doivent dĂ©velopper des relations de fraternitĂ© et dâamitiĂ© pour lâexploitation des ressources communes et effectuer des Ă©changes dans divers domaines de la vie pour lâintĂ©rĂȘt de chacun.
La nature du systĂšme international Ă©tant ce quâelle est, les deux Etats doivent sâappuyer sur le respect des accords signĂ©s et Ă©viter dâembrasser lâun ou lâautre par des considĂ©rations paternelles.
Nous pouvons donc, prĂ©tendre que, les rapports entre les deux Etats importent, mĂȘme sâil existe quelques tensions ayant tendance Ă hypothĂ©quer lâavenir de leur coopĂ©ration bilatĂ©rale. NĂ©anmoins, cela se manifeste par une volontĂ© commune dâaller de lâavant et la concertation doit continuer pour permettre Ă ces deux Etats de prĂ©server et de consolider la paix durable. Des relations Ă©conomiques belgo-congolaises Ă reconstruire
La Belgique et la RDC sont deux Ă©conomies bien diffĂ©rentes. Les dĂ©fis auxquels elles sont confrontĂ©es diffĂšrent eux-aussi. NĂ©anmoins, dans un contexte oĂč les entreprises belges sont en recherche de nouveaux leviers de croissance et oĂč le dĂ©veloppement Ă©conomique de la RDC devra s’appuyer sur des partenaires solides, nous sommes convaincus qu’un « gagnant -gagnant  » Ă©conomique est possible.
La Belgique, touchée par la crise initiée en 2008, a finalement mieux résisté que la plupart des autres pays de la zone euro en matiÚre de croissance. Néanmoins, les défis sont majeurs, notamment la croissance, la compétitivité, la lutte contre le chÎmage et la stabilisation institutionnelle.[100]
Pour la RDC, de trop nombreuses annĂ©es de conflits et une gouvernance embryonnaire ont fait perdre de prĂ©cieuses annĂ©es au pays. Mais une dynamique positive semble sâengager. Alors que la lutte contre les groupes rebelles s’accentue, les indicateurs macro-Ă©conomiques s’amĂ©liorent, en particulier la croissance du PIB (appuyĂ©e par la forte demande en matiĂšres premiĂšres des pays Ă©mergents) qui est de 6% en moyenne depuis 2007 et a atteint 8.2% en 2013. Des rĂ©formes structurelles ont Ă©galement Ă©tĂ© engagĂ©es (introduction de la TVA, bancarisation de la paie des fonctionnaires, introduction du droit OHADA, etc.).[101] NĂ©anmoins, les dĂ©fis auxquels la RDC fait face sont encore nombreux et dĂ©terminant de son Ă©mergence Ă©conomique, qui devra sâappuyer sur un cercle vertueux de type : augmentation des emplois formels, croissance des revenus des populations et des recettes fiscales, pour permettre de rĂ©investir dans de nouveaux secteurs d’activitĂ©s et de sortir de la dĂ©pendance envers l’aide et les matiĂšres premiĂšres.
Les échanges économiques entre la Belgique et la RDC se sont fortement dégradés depuis 1960 et seuls quelques acteurs belges historiques sont encore présents. On note néanmoins quelques nouveaux arrivants, tant du cÎté belge au Congo que du cÎté congolais en Belgique.
Dans ce contexte, nous identifions trois axes principaux de reconstruction des relations économiques :
- La dĂ©finition commune d’une approche sectorielle pour la crĂ©ation de co-entreprises, s’appuyant sur les secteurs d’expertise de l’Ă©conomie belge et sur les besoins de l’Ă©conomie congolaise ;
- Soutenir l’implication de la diaspora congolaise de Belgique dans le dĂ©veloppement de la RDC, par la mobilisation de compĂ©tences et de moyens d’investissements ; Des relations Ă©conomiques belgo-congolaises Ă reconstruire.
Les échanges économiques entre la Belgique et la RDC se sont fortement dégradés depuis 1960 et seuls quelques acteurs belges historiques sont encore présents. On note néanmoins quelques nouveaux arrivants, tant du cÎté belge au Congo que du cÎté congolais en Belgique.
Echanges humains : le socle de la relation belgo-congolaise
Que ce soit par le biais de flux migratoires (ceux qui voyagent) ou des diasporas (ceux qui restent), les Ă©changes humains constituent le socle de la relation belgo-congolaise, sur lequel d’autres formes d’Ă©changes (diplomatiques, Ă©conomiques, culturelsâŠ) se bĂątissent.
La prĂ©sence de Belges en RDC a Ă©tĂ© fortement rĂ©duite depuis l’indĂ©pendance, mais la RDC reste une des trois premiĂšres destinations des Belges en Afrique (avec l’Afrique du Sud et le Maroc). Il s’agit principalement d’une migration Ă©conomique bĂątie sur lâenvie de saisir plus dâopportunitĂ©s. Inversement, la prĂ©sence congolaise en Belgique n’a cessĂ© de croĂźtre depuis l’indĂ©pendance du Congo. [102]
Les Ă©tudiants ont constituĂ© la premiĂšre vague dâimmigration, la mĂ©tropole cherchant Ă constituer une Ă©lite congolaise. La deuxiĂšme vague postindĂ©pendance sera celle des nantis, des travailleurs des agences de lâEtat, des hommes dâaffaires, des touristes, des aventuriers et de ceux qui espĂšrent une vie meilleure.
Enfin, Ă partir des annĂ©es 90, la paupĂ©risation et l’Ă©chec du rĂ©gime de Mobutu poussent vers la voie de lâexil Ă©conomique et politique de nombreux congolais. Pour le Congolais restĂ© au pays, le « Belgicain » (personne dâorigine congolaise Ă©tablie en Belgique) est perçu comme un nanti. Pourtant, les primo-arrivants ont du mal Ă sâintĂ©grer, et mĂȘme si la seconde gĂ©nĂ©ration s’intĂšgre mieux, le plafond de verre reste important.
CONCLUSION
Tel que nous lâavons conçu et tentĂ© de rĂ©aliser, ce mĂ©moire ne saurait valablement se terminer par une conclusion. En rĂ©alitĂ©, il est, en soi, une longue introduction Ă des investigations Ă mener.
En insistant sur les points qui, Ă notre sens, ne pouvaient Ă©chapper Ă un esprit prĂ©cis, la typologie Ă©laborĂ©e nâest quâune esquisse. Nous en appelons Ă des examens plus approfondis, Ă la poursuite de collecte de donnĂ©es, Ă lâexploration dâautres pistes, au raffinement des sujets abordĂ©s iciâŠ
Nous considĂ©rons quâil ne sera pas vain de prolonger lâĂ©tude dans les diffĂ©rentes directions que nous avons amorcĂ©e dans ce travail. Nous avons, dans un esprit critique, conduit notre dĂ©marche par rapport aux mimĂ©tismes culturels de lâOccident face aux cultures Ă©trangĂšres Ă celles-ci. Par culture Ă©trangĂšres, nous entendons, celles qui ont subi lâimpact de lâacculturation par le biais de la colonisation.
Pour arriver Ă cerner un peu plus notre problĂ©matique telle que dĂ©finie dans lâintroduction de ce travail, il nous a paru nĂ©cessaire dâĂ©tudier les contours de la coopĂ©ration et du dĂ©veloppement, qui date du dĂ©but mĂȘme de lâapparition de lâhomme sur terre, et nâont jamais Ă©tĂ© engendrĂ©s sĂ©parĂ©ment. Ils correspondent toujours comme instruments opĂ©rationnels en sciences politiques en gĂ©nĂ©ral et en relations internationales en particulier. Câest Ă juste conception quâon dĂ©gage la notion de « coopĂ©ration au dĂ©veloppement » dont la comprĂ©hension plus avancĂ©e a Ă©voluĂ© au fil des dĂ©cennies. Et restant dans la logique de diffĂ©rents auteurs Ă©voquĂ©s, la coopĂ©ration nâest autre que toute action concertĂ©e de peuples responsables pour lâaccomplissement dâun objectif dâintĂ©rĂȘts communs. Son intellection constrictive implique quâil ait des acteurs qui sâengagent, ayant des facteurs et valeurs Ă dĂ©fendre, avec des vecteurs Ă mettre en place pour une finalitĂ© de se satisfaire rĂ©ciproquement. Quant Ă la notion du dĂ©veloppement, implique de le distinguer de la croissance. Le terme dĂ©signe lâamĂ©lioration des conditions et de la qualitĂ© de vie dâune population, et renvoie Ă lâorganisation sociale servant de cadre Ă la production du bien-ĂȘtre.
Dans un deuxiĂšme chapitre, nous avons analysĂ© les bases juridiques de la coopĂ©ration belgo-congolaise qui commence Ă 1960, la pĂ©riode durant laquelle la RDC accĂšde Ă lâindĂ©pendance et exerce sa souverainetĂ© sur la scĂšne internationale. Tout en retraçant lâĂ©volution de la politique, des idĂ©es et des modes de coopĂ©ration, de 1960 Ă nos jours : comme passage dâune assistance purement bilatĂ©rale Ă une coopĂ©ration mondialiste pour un dĂ©veloppement durable.
Dans un troisiĂšme chapitre, nous avons examinĂ© la coopĂ©ration belgo- congolaise telle que conçue depuis la nuit du temps jusquâaujourdâhui. Des lors, nous nâavons pas exclu la thĂšse de renoncer Ă se confier aux leçons de la nature. « Lâobservation premiĂšre est toujours un premier obstacle pour la culture scientifique[103] » soutien Jean Marc Ela. Bref, nul nâentre dans la science sâil nâa rompu avec les Ă©vidences premiĂšres.
Remarquons cependant que lâesprit du contexte dâun lourd hĂ©ritage colonial dâexploitation farouche qui a caractĂ©risĂ© la coopĂ©ration belgo-congolaise exige le dĂ©veloppement Ă©conomique de la RDC, le dĂ©veloppement Ă©conomique impose la technique, et la technique suppose la rationalisation progressive de la pensĂ©e qui, elle, recommande lâindĂ©pendance de la conscience de partenariat. Force est donc d’affirmer quâaprĂšs lâĂšre de la conscience de lâimportance de partenariat, nous devons, sans tarder, entrer dans lâĂšre de lâindĂ©pendance de la conscience de partenariat. Car nous ne pouvons dissocier la coopĂ©ration entre la Belgique et la RDC de son dĂ©veloppement tant intĂ©gral quâharmonieux. Mais, est-il possible de formaliser cette coopĂ©ration dans un partenariat vraisemblablement gagnant-gagnant, orientĂ© vers le dĂ©veloppement de la RDC et respectueux de la souverainetĂ© de celle-ci ?
VoilĂ un champ immense de recherche sur nous-mĂȘmes, dont on peut guĂšre nier lâintĂ©rĂȘt ni minimiser la difficultĂ©.
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- Giri J., « (Lâaide occidentale aide â Il le tiers monde ? » in Finalement, pillons-nous vraiment le tiers monde ?, Ăd. Paris Dalloz, 2000, P. 93
- Goyard-Fabre S., « Lâillusion positiviste », in MĂ©langes Paul Amselek, Bruxelles, Bruylant, 2005, P. 374
- Jodelet D., « Les représentations sociales : phénomÚnes, concept et théorie », in S. Moscovici (Ed), Psychologie sociale, Paris, PUF, 1984, P. 1
- Kelly C., âBelgian Intervention Policy in the DRC: Causes and Consequences of the Reorientation, 1999-2006â, Les Cahiers du RMES, vol.4, n°2, 2007-2008, P. 6-7
- Kessler M-C., « LâĂ©valuation de la politique Ă©trangĂšre. Lâexemple Français au crible de la crise politique », in lâĂ©valuation des politiques de dĂ©veloppement. Approche pluridisciplinaire, LâHarmattan, Paris, 2001, P. 499
- Mugny G. et Carugati F., « La théorie du conflit sociocognitif », in Psychologie sociale au développement cognitif, Berne, Peter Lang, 1985, P. 57-70
- Programme Indicatif de Coopération Belgo-congolaise, éd. Bruxelles, 2009, P. 14
- Revue sur lâĂ©valuation de lâaide de lâUE et Bulletin Echo, Bruxelles, 2002, P. 3
- Roosens C., Lanotte, O., âUne ânouvelleâ politique Africaine pour la Belgique?â, Studia Diplomatica, vol.55, n°5-6, 2002, p 287 in Wilen N., « Tintin is no longer in the Congo â A Transformative Analysis of Belgian Defence Policies in Central Africa ».
IV. Travaux scientifiques
- Fougeyrollas P., Transition au capitalisme et inégalité sociale au Zaïre. Enjeux et repÚres du conflit Shabiens-Kasaiens, mémoire de Licence, FSSAP, UNIKIN, 1996, inédit.
- TSHINANGA, P., La coopération non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, P.1, inédit
- Lubanza Mukendi, Analyse du SystĂšme Social et pouvoirs, Notes de cours L1 Sociologie, FSSAP, UNIKIN, 2018-2019
- NGILA, La théorie de la coopération internationale et technique de négociation, Notes de cours, M2 SPO, UCC, 2019-2020, inédit. [1]NGILA, La théorie de la coopération internationale et technique de négociation, Notes de cours, M2 SPO, UCC, 2019-2020, inédit.
- MAKIESE,D., La coopération internationale, notes de cours, L1, FDR, UK, 2014-2015, inédit
- NTUREMBA, ONFRE, Cours dâEconomie du DĂ©veloppement, Notes de cours G3, UNIKIN, 2005-2006, inĂ©dit.
- INDEKA, J, Aspects politiques et administratifs du développement , M2 Sc.PÎ, UCC, 2019-2020, inédit.
- NGOLOLE.G, Géographie humaine et économique, UOR-Butembo, G1 RI, , 2005. cours inédit
V. Sites internet consultés
- .https://afrique.lalibre.be/34914/laide-belge-au-developpement-a-nouveau-en-baisse-en-echo-a-une-tendance-mondiale/, consulté le 09/01/ 2020 à 13h30
- .https://www.cicos.int/non-classe/le-fleuve-congo-du-katanga-a-banana-4700-km-de-croisiere/, consulté le 27/10/2020 à 15h45
- .https://www.universalis.fr/encyclopedie/tableau-periodique-des-elements/, consulté le 27/10/2020 à 23h00
- .https://www.cicos.int/non-classe/le-fleuve-congo-du-katanga-a-banana-4700-km-de-croisiere/, consulté le 27//2020 à 17h00
- https://www.belgium.be/fr/la_belgique/connaitre_le_pays/geographie, consulté le 28/10/2020 à 11h23
- .https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/#:~:text=Durant%20le%2019%C3%A8me%20si%C3%A8cle,Espagne%20et%20les%20pays%20scandinaves., consulté le 28/10/2020 à 20h00
- https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/, consulté le 28/10/2020 à 13h23
- www.diplomatie/blgium , consulté le 28/10/2020 à 23h30
- www.lâobsevateur.cd, consultĂ© le 24/09/ 2020 Ă 22h45
- https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2009-2-page-5.htm, consulté le 22/ 08/2020 à 16h 00
[1] A. Kabou, Et si lâAfrique refusait le dĂ©veloppement ? Paris, LâHarmattan, Paris, 1991, p.131.
[2] Jean Marc Ela, Les cultures africaines dans le champ de la rationalitĂ© scientifique, Livre II, LâHarmattan, Paris, 2007, P. 174.
[3] Le cas le plus probant est celui des sanctions de lâUE Ă lâencontre de certaines autoritĂ©s congolaises
[4] Nicolas Baise, Rapport : Réinventer les relations belgo-congolaises, une ambition de nouvelles générations, éd Roi Baudouin, 2004, P.6
[5] TSHINANGA, P., La coopération non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, P.1, inédit
[6] TSHINANGA,P., op.cit, P.1
[7] Idem
[8] G. ThinĂšs et A. LâEmpereur, Dictionnaire gĂ©nĂ©ral des sciences humaines, Louvain-La-Neuve, Ciaco Editeur, 1984, P. 760
[9] https://www.memoireonline.com/04/12/5684/La-souverainete-de-la-RDC-pendant-la-troisieme-Republique.html, consulté le 15/02/2020 à 23h30
[10] https://www.memoireonline.com/05/12/5895/m_La-problematique-de-laide-financiere-internationale-dans-le-developpement-des-etats-du-tiers-m1.html#:~:text=La%20situation%20%C3%A9conomique%20de%20la,une%20r%C3%A9duction%20sensible%20des%20exc%C3%A9dents, consulté le 20/01/2020 à 22h30
[11] https://www.memoireonline.com/05/12/5895/m_La-problematique-de-laide-financiere-internationale-dans-le-developpement-des-etats-du-tiers-m1.html, consulté le 10/01/2020 à 23h30
[12] Didier Mumengi, Lâavenir Ă bras le corps. Perspective pour le dĂ©veloppement de la RDC, Quorum, Kinshasa, 1997, P. 25
[13] LA LABANA L, et TSHINANGA P., Initiation Ă la recherche scientifique, les Ă©lĂ©ments de base, Ăd. Sirius, P. 67.
[14] https://afrique.lalibre.be/34914/laide-belge-au-developpement-a-nouveau-en-baisse-en-echo-a-une-tendance-mondiale/, consulté le 14/03/2020 à 25h50
[15] https://afrique.lalibre.be/34914/laide-belge-au-developpement-a-nouveau-en-baisse-en-echo-a-une-tendance-mondiale/, consulté le 09/01/ 2020 à 13h30
[16] FULUME, G.M.F : Potentialité Agricoles, cas de la Zone rurale de Ngungu, facultés Catholiques de Kinshasa, 2002, P. 65-67.
[17] Revue sur lâĂ©valuation de lâaide de lâUE et Bulletin Echo, Bruxelles, 2002, P. 7
[18] Programme Indicatif de Coopération Belgo-congolaise, éd. Bruxelles, 2009, P.4
[19] BREACKMAN, C et alli., op.cit , P.194
[20] Adelard TRAMPLAY, Initiation à la recherche en sciences humaines, éd. MCGrild ohawa, 1969, P. 12
[21] FOUGEYROLLAS,P. ; cité par Colby NGOY, TRANSITION AU CAPITALISME ET INEGALITE SOCIALE AU ZAIRE, Enjeux et repÚres du conflit Shabiens-Kasaiens, mémoire en Sociologie, FSSAP-UNIKIN, 1995-1996, P.22, inédit
[22] PINTO. Ronger, et GAWITZ. Madeleine, MĂ©thode des sciences sociales, Ăd. DALLOZ, Paris, 1971, P. 289
[23] Lubanza Mukendi, Analyse du SystĂšme Social et pouvoirs, Notes de cours L1 Sociologie, FSSAP, UNIKIN, 2018-2019
[25] ENCYCLOPEDIE LAROUSSE, éd. Harmattan, Paris, 2011, P. 2599.
[26] TSHINANGA, P., La coopération non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, 2017-2018, p.1, inédit
[27] TSHINANGA,P., op.cit, P. 1
[28] Idem
[29]NGILA, La théorie de la coopération internationale et technique de négociation, Notes de cours, M2 SPO, UCC, 2019-2020, inédit.
[30] TSHINANGA, P., La coopération non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, p.1, inédit
[31] TSHINANGA, P., La coopération non institutionnelle, notes de cours,L3 RI, FSPO, UCC, p.1, inédit
[32] MASSON, P., Aide bilatérale, assistance, commerce ou stratégie, PUF, Paris 1962, P. 269
[33]MAKIESE,D., La coopération internationale, notes de cours, L1, FDR, UK, 2014-2015, inédit
[34] LABANA, L et TSHINANGA P., op.cit, P. 34
[35] LABANA, L., La coopération non institutionnelle, notes de cours, L3 RI, FSPO, UCC, P. 13-36, inédit
[36] Idem
[37] LABANA, L., La coopération non institutionnelle, notes de cours, L3 RI, FSPO, UCC, P. 13-36, inédit
[38] NTUREMBA, ONFRE, Cours dâEconomie du DĂ©veloppement, Notes de cours G3, UNIKIN, 2005-2006, inĂ©dit.
[39] Idem
[40] KESSLER, M-C., « Lâ Ă©valuation de la politique Ă©trangĂšre. Lâexemple Français au crible de la crise politique », in lâĂ©valuation des politiques de dĂ©veloppement. Approche pluridisciplinaire, Ăd . Harmattan, Paris, 2001, P. 24
[41] Bernard et Jean Claude Colli, Dictionnaire Ă©conomique et financier, Ăd. Seuil, Paris, 1996, P. 543
[42] PERROUX, F., LâĂ©conomie du XXIĂšme, 2Ăšme Ă©dition, PUF, Paris, 1965, P. 155.
[43] Bernard et Jean Claude Colli, Dictionnaire Ă©conomique et financier, Ăd. Seuil, Paris, 1996, P. 543
[44] NTUREMBA, O., DĂ©veloppement endogĂšne : donnĂ©es pour une nouvelle orientation thĂ©orique, Ăd. UniversitĂ© africaine, Kinshasa, 1999, P. 9
[45] INDEKA, J, Aspects politiques et administratifs du développement, M2 Sc.PÎ, UCC, 2019-2020, inédit.
[46] KUYUNSA, B, et SHOMBA,K., KUYUNSA B.G., et SHOMBA K.S., Initiation aux Méthodes de Recherche en Science Sociales, PUZ, Kinshasa, 1995, P. 250
[47] NTUREMBA, O., DĂ©veloppement endogĂšne : donnĂ©es pour une nouvelle orientation thĂ©orique. Ăd. UniversitĂ© africaine, Kinshasa, 1999, P. 9
[48] Pierre Maillet, La Croissance Ă©conomique, Ăd. Presses Universitaires de France, Paris, 1967, P. 13
[49] Régis Benichis et Mare Nouschi, « histoire économique contemporaine », 2e éd. Paris, 1986, P. 47
[50] https://www.cicos.int/non-classe/le-fleuve-congo-du-katanga-a-banana-4700-km-de-croisiere/, consulté le 27/10/2020 à 15h45
[51] Joseph Tala Ngai, Le Congo des Congolais, Ed. Universitaire Bel Campus, 2018, P.23-24.
[52] https://www.universalis.fr/encyclopedie/tableau-periodique-des-elements/, consulté le 27/10/2020 à 23h00
[53] https://www.cicos.int/non-classe/le-fleuve-congo-du-katanga-a-banana-4700-km-de-croisiere/, consulté le 27//2020 à 17h00
[54] J.M MUTANDA, Du Congo Belge au Congo indépendant: émergence des évolués et GenÚse du nationalisme, 3e éd. Cartalat, Paris, 1999- 2000, P. 20
[55] CROS N.F et MISSER.F, Géopolitique du Congo, 2°édition complexe, Paris, 2003, P.10
[56] https://zims-fr.kiwix.campusafrica.gos.orange.com/vikidia_fr_all_maxi/A/Belgique.html, consulté le 20/10/2020 à 2h30
[57] https://www.belgium.be/fr/la_belgique/connaitre_le_pays/geographie, consulté le 28/10/2020 à 11h23
[58] NGOLOLE.G, Géographie humaine et économique, cours de cours ,UOR-Butembo, G1 RI, , 2005, inédit
[59] https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/, consulté le 28/10/2020 à 13h07
[60] https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/#:~:text=Durant%20le%2019%C3%A8me%20si%C3%A8cle,Espagne%20et%20les%20pays%20scandinaves., consulté le 28/10/2020 à 20h00
[61] https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/#:~:text=Durant%20le%2019%C3%A8me%20si%C3%A8cle,Espagne%20et%20les%20pays%20scandinaves, consulté le 23/10/2020 à 23h00
[62] A. McKeown, « Global migration, 1846-1940 », dans Journal of word history, vol. 15, n°2, 2004, P. 155-157
[63] J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi lâimmigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siĂšcle, Academia-LâHarmattan, Louvain-la-Neuve, 2017, P. 2
[64] Morelli, A., Histoire des Ă©trangers et de lâimmigration en Belgique de la prĂ©histoire Ă nos jours, Couleur livres, Bruxelles, 2004, P. 111
[65] J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi lâimmigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siĂšcle, Ă©d. Louvain-la-Neuve, 2017, p. 25-26.
[66] J.-M. Lafleur, A. Marfouk, Pourquoi lâimmigration ? 21 questions que se posent les Belges sur les migrations internationales au XXIe siĂšcle, Ă©d. Louvain-la-Neuve, 2017, p. 25-26.
[67] https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/https://www.jeunescdh.be/bref-apercu-historique-des-migrations-en-belgique/, consulté le 28/10/2020 à 13h23
[68] Programme Indicatif de Coopération Belgo-congolaise, éd. Bruxelles, 2009, P.4
[69] BREACKMAN, C et alli., Congo-ZaĂŻre : La colonisation, lâindĂ©pendance, le rĂ©gime Mobutu et demain, Ă©d.Collection GRIP information, Bruxelles, 1990, P.149
[70] Stratégie de coopération et programme indicatif : 2005-2007, N-U, P. 10-11
[71] Idem
[72] Programme Indicatif de Coopération Belgo-Congolaise, op.cit, P. 16-18
[73] Programme Indicatif de Coopération, 2008-2010, Coopération belgo-congolaise, Kinshasa, mars 2007, P. 11
[74] Programme indicatif de coopération au développement entre la République démocratique du Congo et le Royaume de Belgique (2008-2010), P. 10-11
[75] Programme Indicatif de Coopération, 2008-2010, Coopération belgo-congolaise, Kinshasa,
mars 2007, P.10-11
[76]Programme Indicatif de Coopération, 2008-2010, Coopération belgo-congolaise, Kinshasa,
mars 2007 , P. 10-11
[77] Cfr lâordonnance-loi n° 66/92 bis du 07 mars 1966 attribuant le pouvoir lĂ©gislatif au prĂ©sident de la RĂ©publique
[78]Ndaywel Ăš NziĂšme, Histoire gĂ©nĂ©rale du Congo, de lâhĂ©ritage ancien Ă la RDC, Ăd. Afrique Ă©ditions, Paris, P. 237- 259
[79] Idem
[80] Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique dâun demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d, petit CramĂ©s, Bruxelles., P. 8
[81] https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1966_num_12_1_1903, consulté le 28/10/2020 à 23h00
[82]Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique dâun demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s, Bruxelles 2012, P. 12
[83] Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique dâun demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s, Bruxelles 2012, P. 13
[84]Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique dâun demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s, Bruxelles 2012, P. 24
[85] Patrick Develtere et Aristide Michel., Chronique dâun demi-siĂšcle de CoopĂ©ration Belge au DĂ©veloppement, Ă©d. Petit CramĂ©s, Bruxelles 2012, P. 24
[86] Kelly, C., âBelgian Intervention Policy in the DRC: Causes and Consequences of the Reorientation, 1999-2006â, Les Cahiers du RMES, vol.4, n°2, 2007-2008.
[87] Kelly, C., âBelgian Intervention Policy in the DRC: Causes and Consequences of the Reorientation, 1999-2006â, Les Cahiers du RMES, vol.4, n°2, 2007-2008.
[88] Roosens, C., Lanotte, O., âUne ânouvelleâ politique Africaine pour la Belgique?â, Studia Diplomatica, vol.55, n°5-6, 2002, P. 287
[89] Roosens, C., Lanotte, O., âUne ânouvelleâ politique Africaine pour la Belgique?â, Studia Diplomatica, vol.55, n°5-6, 2002, p 287 in Wilen N., « Tintin is no longer in the Congo â A Transformative Analysis of Belgian Defence Policies in Central Africa », P. 97
[90] GIRI, J., « Laide occidentale aide â Il le tiers monde ? » in Finalement , pillons-nous vraiment le tiers monde ?, Ăd Paris DALLOZ, 200, P. 93
[91] DĂ©claration du 24 janvier 2009, signĂ©es par les deux Premier Ministres prĂ©voyant notamment un dialogue permanent, franc, ouvert et constructif, le respect des institutions dĂ©mocratiques et lĂ©gitimes des deux Ă©tats ainsi, enfin, que le principe de lâĂ©galitĂ© souveraine des Etats et de la rĂ©ciprocitĂ©.
[92] www.diplomatie/blgium , consulté le 28/10/2020 à 23h30
[93] GIRI,J., « Lâaide occidentale aide-t-elle le tiers monde ? », in Finalement, pillons-nous vraiment le tiers-monde ?,Dalloz,2003, P. 93
[94] GIRI, J., « Laide occidentale aide â Il le tiers monde ? » in Finalement , pillons-nous vraiment le tiers monde ?, Ăd Paris DALLOZ, 200, P. 93
[95] www.diplomatie/blgium , consulté le 22/10/2020 à 20h30
[97] www.diplomatie/blgium , consulté le 22/10/2020 à 20h30
[98] https://rdcongo.diplomatie.belgium.be/fr/cooperation-au-developpement, consulté le 28/10/ 2020 à 03h00
[99] www.lâobsevateur.cd, consultĂ© le 24/09/ 2020 Ă 22h45
[100] https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2009-2-page-5.htm, consulté le 22/ 08/2020 à 16h 00
[101] www.lâobsevateur.cd, consultĂ© le 24/09/ 2020 Ă 22h45
[102] https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2009-2-page-5.htm, consulté le 22/ 08/2020 à 11h 00
[103] Jean Marc Ela, Les cultures africaines dans le champ de la rationalitĂ© scientifique, Livre II, LâHarmattan, Paris, 2007, p.13
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